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Shutdown - Aurélien Grall


Shutdown

Auteur : Aurélien Grall

Éditeur : Auto édition (30/08/2019)

Résumé :

Imaginez un monde sans électricité, sans smartphones, sans ordinateurs, sans télévision, sans réseaux sociaux. Imaginez un monde où les gens sont condamnés à se regarder, se parler et s'entraider. Ce monde, c'est celui du grand shutdown. La pire catastrophe n'ayant jamais frappé l'humanité ! Alors que la civilisation humaine est en train de s'effondrer, le gouvernement fait appel aux services de Michael Donovan, astrophysicien et héros de guerre devenu alcoolique après la disparition tragique de sa femme. Au départ réticent, il finit par accepter. Contraint de faire équipe avec la froide Charlotte Von Braun, grand nombre de ses convictions vont se voir bouleversées. Mais pour sauver le monde, il lui faudra d'abord se sauver lui-même. Où puisera-t-il le courage ? Et d'ailleurs, n'est-il pas déjà trop tard ?


Pendant que vous lirez cet ouvrage, c'est à dire une poignée d'heures, une population animale aura définitivement disparu et environ cinq mille hectares de forêt tropicale seront détruits, soit l'équivalent de sept mille terrains de football. Durant cette courte ellipse dans votre vie, plus de quatre mille personnes décéderont prématurément à cause de la pollution et six mille apprendront qu'elles souffrent d'un cancer, auquel succomberont d'abord les plus pauvres.


Avis :

Je remercie Aurélien Grall de m’avoir sollicitée pour découvrir son nouveau roman : Shutdown. J’ai déjà lu un livre de l’auteur l’année dernière, Le trône de cendre et, même si celui-ci diffère, j’ai retrouvé des points communs : des idées très intéressantes et d’actualité, bien que poussées à l’extrême, mais aucun des deux n’aura réellement su m’embarquer.

Ici, Shutdown est un roman très court, qui se déroule sur un laps de temps plutôt réduit. Aurélien Grall nous balade entre différents lieux et différentes dates, bien que celles-ci ne soient pas clairement définies. Pensez bien à lire correctement tous les en-têtes sous peine d’être complètement perdu temporellement. Chaque début de chapitre s’ouvre sur une citation très pertinente en rapport avec le sujet qu’aborde l’auteur : la surexploitation de la planète et la sur-domination des puissants au détriment de l’écologie et de la population. Il nous plonge dans une œuvre de science-fiction, futuriste, dans laquelle plane le spectre de petits hommes verts pour mieux nous tromper. Les messages passés sont entendus, importants et j’y adhère totalement ; ce livre pourrait être l’électrochoc qui ferait réagir la planète sur un changement des habitudes de vie, si nous continuons à ce rythme, voici ce qui nous attend ! Un retour à l’âge de pierre, c’est un peu ce que nous promet Aurélien Grall, mais à quel prix et que se cache-t-il réellement derrière tout cela ?

Les personnages sont plutôt antipathiques pour la plupart. Je n’ai en tout cas ressenti d’empathie pour aucun d’entre eux, et c’est un peu ce qui manque à mon sens : les émotions / sentiments ne sont pas assez exploités, ce qui fait qu’on se retrouve spectateur non actif. La romance introduite par l’auteur en semble un peu artificielle.

J’avais, par moment, l’impression de lire un script de cinéma (bien que je n’en ai réellement jamais lu) : changement de décor, action courte et efficace, on coupe. Cela donne un certain rythme au récit et nous entraîne dans un contre la montre jusqu’à l’action fatidique. Les dialogues sont également assez rythmés, bien que parfois un peu grossiers et les joutes verbales entre docteurs sont plutôt sympa.

J’ai bien aimé l’imbrication des éléments, les pièces du puzzle qui s’assemblent, jusqu’au cerveau de l'opération que je n’ai envisagé qu’à la toute dernière minute. Mon gros regret, c’est que l’auteur ne soit pas allé plus en profondeur en exploitant d’avantage ses personnages et leur psychologie.

Shutdown est un roman marquant, original dans son intrigue, qui fait un peu froid dans le dos par moment. Il dénonce les dérives humaines et leur impact sur la planète mais il met aussi en évidence les collaborations inattendues que peut générer un événement hors du commun. Quelques petites longueurs (notamment l’énumération des victimes du World Trade Center) mais une écriture concise et efficace.


Les blessures de l'âme font toujours vieillir trop tôt.

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Il n'y a pas pire fléau qu'une foule mal intentionnée. Décérébré par les réseaux sociaux, rendu à la sauvagerie animale en présence de ses congénères, chacun est prêt à se livrer à la barbarie criminelle pour satisfaire une pulsion sadique, pour ne pas aller à l'encontre de l'assemblée devenue dictature, pour l'orgueil, pour rien.

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La sécurité, lorsqu'elle est contre vous, peut devenir le pire des ennemis.

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La priorité n'était plus la réputation ou les échanges futiles des amitiés virtuelles, naissant et mourant à la vitesse d'un microprocesseur. C'était juste maintenant de manger, de boire, de dormir, de se maintenir au chaud et en sécurité.

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Depuis des milliers d'années, la cupidité égoïste de l'Homme nous mène tous à notre fin. Il n'y a plus d'air à respirer, plus de poisson à pêcher, plus d'espèces naturelles à sauver, plus d'eau pure. Les cancers et toutes ces maladies dégueulasses se multiplient et pendant ce temps-là, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ! Ce n'est pas cela le vrai crime contre l'Humanité ?

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L'amour finit toujours par se faire ou souffrance ou indulgence.

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