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Au nom de ma mère - Hanni Münzer


Au nom de ma mère

Auteur : Hanni Münzer

Éditeur : L'Archipel (08/11/2017)


Résumé éditeur :

Etudiante à Seattle, Félicity reçoit un appel de son père : Martha, sa mère, a disparu... Félicity retrouve celle-ci à Rome, où Martha s'est enfuie avec une boite contenant des archives familiales. Martha a en effet découvert une longue lettre écriture par sa propre mère, Maria, diva qui a connut son heure de gloire aux début du IIIe Reich. Une lettre qui va plonger Félicity dans une quête douloureuse. Alternant passé et présent, ce roman mêle amour et trahison, colère et culpabilité, péché et expiation, autour d'un secret de famille courant sur quatre générations.


Avis :

J'ai eu la chance d'être sélectionnée, lors de la dernière opération masse critique, pour découvrir en avant première Au nom de ma mère de Hanni Münzer. Je m'étais pourtant convaincue de ne plus "postuler" que pour des livres "connus", pour éviter les déceptions, comme j'ai pu en avoir, et aussi parce que j'ai déjà énormément de livres à lire ! Pourtant, Au nom de ma mère, avec sa très jolie couverture et son résumé terriblement tentant (malgré une coquille sur mon exemplaire) m'a convaincue du contraire. Pour cela, je remercie Babelio et les éditions l'Archipel car Au nom de ma mère est une très belle découverte. Un livre captivant qui, malgré quelques longueurs et petits passages difficiles à situer temporellement, a su me séduire. Le récit commence en 2012, nous découvrons Félicity, qui prend une décision radicale pour la suite de son existence juste avant de perdre sa grand-mère et que sa mère ne disparaisse. Elle se lance alors à la recherche de cette dernière et va découvrir le passé de sa famille maternelle. Félicity et Martha, sont des personnages peu présents puisqu'on ne les côtoie qu'au début et à la fin du roman. Pourtant, j'ai bien aimé Félicity et l'évolution de son personnage suite à cette recherche du passé. La majeure partie du roman se déroule à partir du milieu des années 20, et jusqu'à la fin de la 2nd guerre mondiale. Il faut donc s'en douter, le tableau que nous brosse Hanni Münzer n'est pas des plus gais et la postface vient étoffer un peu plus son récit et lui donner une réalité plus palpable; j'ai d'ailleurs trouvé ce dernier fort intéressant. Nous côtoyons dans un premier temps Gustav et Elisabeth, les arrières grands-parents de Félicity, puis Déborah, sa grand-mère. Nous assistons, impuissants, à la montée du nazisme et aux tentatives d'y échapper que mettent en œuvre les Berchinger, juifs par le biais de Gustav. Je dois avouer que même en ayant connaissance des horreurs de la 2nde guerre mondiale, on ne peut s'empêcher de penser que tout ira bien pour ces personnages auxquels on s'attache forcément, famille unie par un amour évident. Le livre d'Hanni Münzer, qui est en fait le récit fait par Deborah dans son journal, est très bien écrit. Il met parfaitement en exergue les atrocités commises par Hitler et ses partisans, et j'avoue que lire, dans la postface, les mots de la mère de son filleul : " Ma plus grande erreur a été d'enlever ce revolver à Hitler. Si seulement je l'avais laissé se suicider !" a fait écho au sentiment laissé par ce roman: et si... combien de fois on aurait pu espérer une fin différente, mais chaque fois, quelque chose se met en travers du chemin et finalement, les hommes semblent si insignifiant face à la machine de guerre déployée par Hitler. Tout cela est révoltant et on se sent réellement impuissant. J'ai trouvé la partie qui se déroule en Suisse et à Cracovie un peu longuette, mais j'ai été touchée par Déborah, tellement soucieuse de son frère et marquée par ce qu'elle a vécu. Innocente et naïve dans un premier temps, elle prend peu à peu conscience de ce qui se passe réellement et va faire ce qu'elle peut pour agir. Jouet d'un homme qui a manipulé toute sa famille, elle n'aura de cesse de se venger. Cet homme, je pense que je l'ai haï autant qu'elle ! Mauvais par nature, il use de son pouvoir pour parvenir à ses fins. J'ai aussi beaucoup apprécié le personnage de Marlène, résistante qui aura une grande place dans la vie de Déborah. Les derniers chapitres du passés sont très (trop?) rapides et nous nous retrouvons propulsés à nouveau en 2012. La prise de conscience de la réalité de ce qu'a vécu leur aïeule, la rencontre de leur famille et le rapprochement mère/fille m'a fait monter les larmes aux yeux. Même s'il a quelques imperfections, Au nom de ma mère est réellement un roman poignant et glaçant, qui sait toucher le lecteur en plein cœur.


On dit que le poids de la vérité est trop lourd à porter même pour Dieu.
La vérité possède ses propres lois physiques. Au moment où on l'attend le moins, elle remonte à la surface comme une bulle pour nous accuser.
Ma famille a nié cette évidence le jour de la mort de ma grand-mère, qui a également été celui de la disparition de ma mère.
Ces évènements étaient liés au contenu jauni d'une boîte en carton oubliée.
Le passé nous avait rattrapés.

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