Joyeux suicide et bonne année !
Auteur : Sophie de Villenoisy
Éditeur : Le Livre de Poche (04/10/2017)
Résumé éditeur :
Bien sûr, dit comme ça, ça peut paraître sinistre, mais à quarante-cinq ans c'est ma meilleure option. Ce n'est pas comme si je faisais des malheureux autour de moi. Comme si j'abandonnais mari et enfants. Je n'ai ni chien ni chat. Même pas un perroquet pour me pleurer. Et puis ça me laisse deux mois pour faire connaissance avec mon vrai moi. Deux mois c'est court. Ou long, ça dépend de ce qui se passe, en fait.
Avis :
Joyeux suicide et bonne année était la lecture du groupe Youcanread du dernier trimestre 2017 ; tout à fait dans le thème à l’époque mais plus trop d’actualité aujourd’hui. Bien que finalement l’intrigue ne se déroule pas forcément à noël.
Joyeux suicide est un livre qui se lit rapidement. Malheureusement, je n’ai pas su apprécier ma lecture. Déjà, je n’ai pas du tout adhéré au personnage de Sylvie (qui est tout de même LA protagoniste du roman) que je me suis imaginé au départ âgée de 55 ans (cf. dates qu’elle imagine sur sa pierre tombale) jusqu’à ce qu’elle annonce qu’elle en avait 45. De plus, j’ai eu des difficultés à me l’imaginer entre la description qu’elle fait d’elle-même et ce que les autres disent de son physique ; au final, j’en ai déduit qu’elle était plutôt jolie (mais très complexée).
J’ai trouvé le récit plutôt cru par moment, limite vulgaire et les mises en situation de Sylvie très caricaturales (notamment l’esthéticienne ou le bain moussant). Je veux bien croire qu’en 45 ans elle soit passée à côté de sa vie, dévouée à ses parents, dans son rôle de fille modèle brimée, mais certaines de ses réactions paraissent tout de même très exagérées ! De plus, en prenant en compte son passif, ses complexes, la scène avec Eric où elle apparaît complétement désinhibée ne m’a pas du tout parue crédible.
Les thèmes abordés sont plutôt intéressants ; la solitude, le manque d’affection, le besoin de reconnaissance, l’abandon ou encore les impacts d’une éducation sur le soi adulte, mais traités d’une manière trop satirique et très cynique pour réellement toucher. A aucun moment Sylvie ne m’a émue et je l’ai parfois trouvée complétement ridicule, poussée à l’extrême. En bonne élève, elle a su mettre en application les « devoirs » donnés par son psy et si cela lui a permis de se dépasser, encore une fois, j’ai trouvé ses réactions complétement disproportionnées. Enfin, j’ai trouvé sa prise de conscience un peu rapide et radicale compte tenu du conditionnement de 45 ans de vie ; même s’il est vrai qu’être confronté à la mort peut ouvrir les yeux.
La fin est sans surprise, comme on pouvait s’y attendre. La solitude l’un des grands maux de notre époque, que ce soit chez les personnes âgées ou les plus jeunes, nous ne prenons pas le temps de tendre la main pour aider notre prochain, le climat de guerre aidant ; c’est ce que m’a rappelé l’histoire de Sylvie et de celle qui a croisé sa route. Pour autant, je n’ai pas été convaincue.