Le trône de cendre
Auteur : Aurélien Grall
Éditeur : Auto édition (13/12/2017)
Résumé :
La France est secouée par de violentes manifestations. Le divorce entre le peuple et les politiques est consommé. L'espoir est mort. Victime de ces troubles, Walter, jeune étudiant, est tué sous les coups de la police. Adrien, son meilleur ami, jure de ne pas laisser ce crime impuni. Emporté par sa haine des puissants, il va mener la révolte très loin. Mais jusqu'où est-il prêt à aller pour faire justice ?
Émeutes meurtrières, prise en otage du président de la République, assaut de la télévision par un commando armé, le deuxième roman d'Aurélien Grall fait place au grand spectacle. Effrayant par sa fidélité à l'actualité politique, le trône de cendre vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière seconde.
Mais ne vous êtes-vous jamais demandé : Et si j'agissais ? Et si je passais de ce stade d'humanoïde passif à celui de héros de l'Humanité ? Car c'est de cela qu'il s'agit.
Avis :
Je remercie Aurélien Grall de m'avoir sollicitée pour découvrir son roman. Intriguée par le titre et le résumé, j'ai décidé de tenter l'aventure et de découvrir l'histoire d'Adrien. Si, à première vue, Le trône de cendre pourrait faire penser à un roman fantasy, il n'en est rien ! Nous nous retrouvons ici dans un monde tout ce qui est de plus réel, plus précisément en Bretagne (mais pas que), et l'auteur écrit un futur qui pourrait, pourquoi pas, être le notre.
Malheureusement, je n'ai pas été charmée par ce récit qui présente pourtant des choses intéressantes. Les personnages sont forts nombreux et j'avoue que je n'ai pu m'attacher à aucun d'eux car l'auteur maintient une trop grande distance entre eux et nous; à aucun moment on ne saisit vraiment la nature profonde de leurs actes (c'est tout du moins mon ressenti).
Le trône de cendre est plutôt original, il se présente un peu comme un synopsis de cinéma; chaque partie est introduite par un texte en italique permettant de se situer dans le temps, l'espace et parfois en terme de personnages. Cette façon de faire donne un rythme particulier au récit, nous faisons presque visualiser les plans à l'a façon film d'espionnage.
L'auteur mêle un genre de complot plutôt intéressant à son récit : un certain projet ALIENOR pour le moins intriguant mais qui ne sera finalement pas tant développé que cela et surtout entre les lignes. Le trône de cendre brusque et interpelle : d'une situation initiale proche de la notre, Aurélien Grall invente un futur apocalyptique et, tout au long de l'histoire, on ne peut s'empêcher de faire des parallèles, de se dire que tout tient à peu de choses. L'Humanité retombe finalement toujours dans ses travers. La nature profonde de l'homme est parfois mauvaise et, même les gens les mieux intentionnés peuvent pêcher par excès d'orgueil ou être mal entouré. C'est en ça que j'ai eu le plus de mal je pense : le changement radical qui s'opère en Adrien, du jeune étudiant révolté par le décès de son ami à l'homme complètement transfiguré par le poids de ses actes (et de sa folie ?) . Comment peut-il se comporter de cette façon vis-à vis de sa femme par exemple ? Il est difficile pour moi de vous exprimer clairement mon ressenti sans pour autant trop en dévoiler car je pense qu'en dire plus que ce que révèle le résumé risquerait de gâcher le plaisir de la lecture.
Si la plume de l'auteure, poétique malgré la dureté de ce qu'elle conte, porte une écriture recherchée, il faut avouer qu'elle n'a pas su m'emporter. Toutefois, il est clair qu'elle sait parfaitement faire ressortir une chose : l'homme n'apprend pas forcément des erreurs de ses ancêtres et il est facile de critiquer ou remettre en question les choix et décisions des personnes qui gouvernent mais serions-vous vraiment faire mieux ? ou au contraire, risquerions nous d'empirer une situation malgré toutes nos bonnes intentions ?
Le trône de cendre n'est donc pas un texte fait pour moi : pas assez d'émotions et trop de remises en questions notamment, mais il saura probablement plaire aux amateurs du genre.
Il est toujours plus difficile de faire des amis de ses ennemis que de faire des ennemis de ses amis.
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Garder les mains propres et la conscience paisible est une gageure. Il n'y a rien de plus dur dans l'existence que d'assumer les conséquences de ses actes.
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Tout le plaisir est dans la séduction. La consommation n'est que le prélude à la déception.
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En entamant le combat pour la paix, le guerrier renonce à celle-ci : le sang ne peut appeler que le sang.