Journal d'un vampire en pyjama -
Mathias Malzieu
Auteur : Mathias Malzieu
Albin Michel
Parution : Janvier 2016
Note : 5/5
230 pages
Résumé éditeur :
" Ce livre est le vaisseau spécial que j'ai dû me confectionner pour survivre à ma propre guerre des étoiles. Panne sèche de moelle osseuse. Bug biologique, risque de crash imminent. Quand la réalité dépasse la (science-) fiction, cela donne des rencontres fantastiques, des déceptions intersidérales et des révélations éblouissantes. Une histoire d'amour aussi. Ce journal est un duel de western avec moi-même où je n'ai rien eu à inventer. Si ce n'est le moyen de plonger en apnée dans les profondeurs de mon cœur. »
Mathias Malzieu
Avis lecture :
Mathias Malzieu, le chanteur de Dionysos livre un témoignage poignant de son vécu de plusieurs mois, le tout avec poésie.
Un jour, parce qu’il est très fatigué, il fait une prise de sang et sa vie bascule....
Le verdict tombe rapidement : aplasie médullaire, une maladie de sang aussi grave que rare. Après la découverte de la maladie, on oscille entre plusieurs sentiments : de l'émotion et quelques larmes (certains moments sont quand même assez dures), beaucoup d'humour et bien entendu de l'amour. C’est également un vibrant hommage aux hôpitaux et au monde soignant, c’est-à-dire à toutes ces femmes et tous ces hommes qui y travaillent et qui accompagnent les « vampires » de passage.
Ce récit est un morceau brut de poésie, sans hypocrisie, sans côté larmoyant et bourré de jeux de mots et de références à la mythologie (et plus particulièrement Dame Oclès).
L’auteur nous livre son combat, avec son immense courage et beaucoup d’humilité. Malgré la lourdeur du sujet (l’univers de la maladie et ce va et vient entre la vie et la mort), il en ressort un magnifique hymne à la vie. Une belle leçon de vie pour un auteur que je recommande. On est entraîné dans son histoire, sa vie, on se bat à ses côtés contre ce mal invisible.
Le rasoir s'arrête, l'opération tête d’œuf est terminée. mes cheveux sont par terre, l’infirmier les balaye discrètement. C'est une nouvelle bizarrerie mélancolique de voir ses cheveux tomber dans une poubelle. Il est temps de regarder le vampire en pyjama dans la glace.
Ben ça va. Je m'assume en Eggman. Un Kinder à tâches de rousseur. On dirait encore plus un vieil enfant, ou un jeune Nosferatu. Avec mon menton enflé, j'inaugure un look de petit frère Bogdanov chauve.