Souvenirs effacés
Auteur : Arno Strobel
Éditeur : Archipoche (03/07/2019)
Résumé :
L'enlèvement de son fils… Sa fuite à travers le parc… Le coup sur la tête… A son réveil, après un coma de deux mois, Sibylle se souvient de tout.
Pourtant, le médecin à son chevet lui assure qu'elle n'a jamais eu d'enfant . Sybille décide alors de fuir l'hôpital en pleine nuit pour rentrer chez elle. Mais lorsque son mari lui ouvre la porte, il ne la reconnait pas, malgré les détails intimes qu'elle lui livre. A qui Sybille peut-elle faire confiance ? Et qui est-elle vraiment ?
La vie entière était constituée d'évènements. A chaque seconde, gens, animaux et objets se déplaçaient par milliard les uns en direction des autres, en une sorte de rayonnement. Chaque rencontre était un évènement et chacun de ses évènements valait la peine d'être pris en compte, car si un seul élément était dévié de sa trajectoire, le monde pouvait en être bouleversé.
Avis :
Souvenirs effacés est le second Arno Strobel que je lis. Si j’avais beaucoup aimé Enterrées vivantes (et particulièrement la fin démente), j’ai dévoré celui-ci qui frôle le coup de cœur ! Je remercie les éditions de l’Archipel pour cette lecture qui a mis à mal mon cœur de maman.
Vous conviendrez, le résumé est vraiment intrigant… et l’intrigue posée par Arno Strobel digne d’un film de science-fiction. Je vous avoue que j’ai eu un peu peur au départ, car j’ai lu un avis qui en dévoilait un peu trop et j’ai craint de ne plus trouver de saveur à ma lecture. Fort heureusement, le scénario de l’auteur est beaucoup plus complexe et, si j’avais à peu près deviné ce qui est arrivé à Sybille, il y a beaucoup d’autres liens que je n’avais pas fait ! Je vais donc essayer de ne pas faire la même erreur et vous en dévoiler le moins possible afin de ne pas gâcher votre plaisir.
Souvenirs effacés a vraiment un rythme soutenu, qui nous entraîne sans difficulté dans la course effrénée de Sybille pour découvrir la vérité. Nous partageons la vision de la jeune femme, qui se réveille dans la cave d’un hôpital, après avoir été agressée, et que son mari ne reconnait pas. Pire, il lui dit qu’elle n’a jamais eu d’enfant alors que l’un de ses derniers souvenirs est l’enlèvement de son fils. Ce sera là le moteur de Sybille ; découvrir ce qu’il s’est passé et s’assurer que son fils va bien. A travers la plume de l’auteur, nous percevons la détresse de Sybille qui se retrouve traquée par la police et ne sait pas à qui se fier. Le lecteur non plus ne sait pas vraiment à qui se fier. Cette vieille femme un peu loufoque sortie d’on ne sait où qui lui vient en aide spontanément et met tout de côté pour l’aider à retrouver son fils ? (ça fait un peu gros non ?) La police ? A priori l’un d’entre eux est corrompu, mais est-ce bien celui auquel on pense ? Cet homme qui se présente à elle en lui disant que sa sœur a subi la même chose ? Son mari ou sa meilleure amie qui refusent de croire qu’elle est celle qu’elle prétend ? Autant vous dire que Sybille m’a étonnée par sa force d’avancer face à tant de questions et si peu d’appuis… mais l’amour d’une mère peut soulever des montagnes non ?
Alors que la jeune-femme retrace peu à peu ses derniers jours, que ses souvenirs se font fuyants et que toujours plus de questions surgissent, nous suivons, le temps de quelques chapitres Hans. Hans qui travaille pour le docteur chargé de suivre Sybille et qui la file dans son enquête, guettant les réactions du sujet à chaque nouvelle embuche. Hans, ancien des forces spéciales, qui survécu au pire et est entièrement dévoué à son employeur. Pourtant, on sent poindre un certain code de l’honneur derrière son détachement et sa manie de prévoir toutes les situations pouvant découler d’une modification mineure sur une chaîne d’évènements. Ces courts chapitres ne nous éclairent guère mais nous font comprendre que, parmi l’entourage de Sybille, se cache quelqu’un en qui elle ne devrait pas avoir confiance.
Les chapitres s’enchainent et Arno Strobel déroule sa toile, nous surprenant jusqu’au bout sur le rôle des personnages.
J’ai été captivée par ma lecture (le WE y a suffi) et surprise des masques qui tombent. Souvenirs effacés est vraiment très bien construit, ne ménageant pas de pause et tenant le lecteur en haleine. La folie des hommes et l’amour d’une mère nous donnent un cocktail détonnant où tout trouve finalement une explication.