top of page
  • Photo du rédacteurClem

Les mânes de l'ombre - Katell Curcio


Les mânes de l'ombre

Auteur : Katell Curcio

Éditeur : Librinova (14/11/2019)

Résumé :

À la villa Montmorency, quartier chic du 16ième, un homme est retrouvé pendu dans sa propriété. Meurtre ou suicide ? Chez lui, un manuscrit a disparu. Marc Sevin, flic au 36, s'intéresse à la victime. Cette personnalité aux multiples facettes le trouble et l'interroge. Qui était réellement Jean Dumon ? Que cachait-il ? Des révélations déroutantes, des secrets bien gardés vont plonger l'enquêteur au cœur d'une affaire bien plus sombre qu'il n'y paraît. Le manuscrit est-il la clé d'une effroyable machination ?


La villa Montmorency reflète la société actuelle. L'individualité atteint son paroxysme. Quant à l'altruisme, il s'apparente à une qualité en voix d'extinction.

Avis :

Je remercie Katell Curcio pour la confiance qu’elle m’a accordé en me confiant son troisième roman (ce qui signifie qu’il y en a un que je n’ai pas lu). J’avais beaucoup aimé sa plume avec Mantis Religiosa; c'est pour cette raison que, même si mon bilan global était mitigé, j’ai accepté de découvrir Les Mânes de l’ombre. Et puis le résumé est plutôt alléchant non ?

Elle nous offre ici un court roman qui ne compte pas de temps mort et nous entraine sur la piste d’un dangereux psychopathe. Les phrases sont simples, au présent et cela crée un rythme à la fois rapide et impersonnel. Nous avons l’impression d’assister à la dissection de différentes situations et personnages un peu en spectateur distant, sans vraiment parler de sentiments. De ce fait, nous ne développons aucun attachement à l’un ou l’autre des personnages, ce qui n’empêche pas d’apprécier le récit.

L’intrigue est plutôt bien construite et pensée (je vous avoue ne pas m’être penchée sur la véracité des méthodes de travail de la PJ, sur les conditions financières ou légales de réalisation de certains actes, j’ai simplement profité de ma lecture). Si j’ai anticipé plusieurs révélations, ayant deviné à l’avance (bien avant l’enquêteur parfois) où l’auteure voulait nous amener ; cela ne m’a pas gênée outre mesure. Déjà parce que l’intrigue m’a semblé cohérente avec mes conclusions, et ensuite parce que même en ayant trouvé le coupable le récit garde un intérêt.

Je dirai que le roman est découpé en 3 parties : la découverte des crimes et les premières recherches des enquêteurs pour tenter de trouver une piste / le retour sur les origines de la famille de la victime, sous la forme d’un flash-back, où nous découvrons les événements tels qu’ils se sont déroulés / le dénouement qui nous réserve encore une surprise (là aussi vraiment bien trouvée, y compris pour la grossesse). Quelques tournures sont un peu alambiquées, mais dans l’ensemble, bien que saccadée, la plume de Katell Curcio est prenante et envoutante. Elle nous embarque totalement sur les traces d’un homme dérangeant dont l’histoire l’est tout autant. En effet, la situation de départ est malsaine ; on en vient à se demander jusqu’où un père ou une mère est capable d’aller pour protéger son enfant. La destinée de la famille Dumon nous apparaît finalement comme un beau gâchis, entre non-dits, responsabilité, amour (?) et promesses. A quel point est-on dépendant d’un parole donnée ? A quel point ce que l’on nous tait façonne-t-il notre vie ?

J’ai trouvé ce secret de famille tellement sombre et affreux, cette fin parfaite.

C’est un roman que j’ai vraiment apprécié tant pour l’intrigue que pour la justesse de certains propos sur la société actuelle.


Mais une fois à l'intérieur, la réalité se montre bien différente.
Tant qu'un individu ne vit pas les choses, il ignore totalement dans quel milieu il s'apprête à mettre les pieds.

19 vues0 commentaire
bottom of page