L'éternel de Te Rangi
Auteur : Mélodie Smacs
Editeur : EDITIONS PLUME BLANCHE (02/11/2021)
236 pages
Résumé :
De prince du ciel, il est devenu humain immortel, condamné à la haine des hommes et à ne plus jamais porter ses ailes. Néham vit dans la souffrance depuis si longtemps qu’il a perdu tout espoir de retrouver un jour son existence d’antan… jusqu’à cette rencontre inattendue. Elle lui promet la rédemption. Elle lui garantit de lui offrir à nouveau sa forme céleste… S’il accepte de se joindre à elle pour combattre la Kitsune, gangrène de ce monde, et responsable de tous ses maux.
Avis :
L'éternel de Te Rangi fait partie des quelques livres du pack 2021 que je n'avais pas encore lu. Il me permet à la fois d'épurer mon petit stock restant avant la sortie du pack 2023 et de finaliser le #deliredetechallenge en lisant le livre de ma PAL qui me faisait le moins envie. Notion très subjective, je vous l'accorde, que "livre faisant le moins envie" qui aurait pu correspondre à tout un tas de romans dans ma bibliothèque ou aurait pu changer en fonction du temps… Si j'ai choisi celui-ci, c'est sur des critères tout à fait subjectifs : le petit nombre de pages qui me permettait une lecture rapide, et le fait d'avoir vu quelques retours négatifs, ou mitigés, qui ne me donnaient pas forcément envie de m'y plonger.
Au final, j'ai découvert un chouette univers, mais je comprends tout à faire ces retours mitigés que j'ai pu voir. En effet, le terme "kitsune", présent dans le résumé, m'a laissé penser, à tort, que j'allais trouver une inspiration japonaise, or si la kitsune est un personnage central de l'intrigue, elle est très peu présente physiquement dans le récit et elle est le seul élément de mythologie japonaise que j'ai détecté (mais j'avoue que je suis plutôt novice ^^); le monde dans lequel évoluent les protagonistes a plutôt des accents médiévaux, même s'il est peuplé de nombreuses créatures fantastiques qui ont été, je pense, imaginées par l'auteure. De plus, s'il est appréciable d'avoir ici un one-shot, j'ai parfois eu un sentiment de "trop peu", comme si cet univers (trop) riche n'était pas assez développé, que l'on ne faisait qu'en effleurer la surface en nous associant à la quête de Neham et Nilyn.
La plume de l'auteure est très agréable à lire. Elle nous fait découvrir l'âge d'or de Te Rangi, cité flottante, ainsi que sa chute, puis, le destin tragique de son prince, Neham. Condamné, par la kitsune, à la souffrance et l'immortalité afin de payer l'attitude de son peuple qui s'est détourné des hommes, les laissant à leurs souffrances. Sauf que… si Neham souffre assurément, qu'il a déjà connu plusieurs morts et ne peut s'attacher à personne, la kitsune, qui a pris le contrôle de Te Rangi, reproduit exactement ce qu'elle reprochait à ses primo-habitants; pire, elle intervient de manière défavorable sur le destin des hommes.
Ici, tout commence lorsque Neham sauve une femme d'une tempête de sable. Il se retrouve alors, un peu malgré lui, entrainé dans une course aux objets magiques, pour essayer de contrer la kitsune. Personnellement, j'ai beaucoup aimé les personnages que l'on découvre au fil du récit, même si certaines réactions vis à vis de Neham m'ont semblé assez disproportionnées dans le sens où il n'a pas causé le déclin de l'humanité de son propre chef. J'ai également apprécié les petites légendes qui émaillent le récit et viennent étoffer la mythologie de l'univers. Pourtant, j'avoue que la façon dont Neham se comporte ne laisse pas deviner ses quelques centaines d'années… s'il est plaisant de constater que les épreuves qu'il a traversé lui permette de voir d'un autre œil la manière de vivre qu'avaient les siens, j'ai trouvé qu'il avait parfois les réactions du très jeune-homme qu'il était au moment de la malédiction.
Il m'a manqué un petit quelque chose pour pouvoir apprécier pleinement l'ensemble du récit. J'avoue avoir eu l'impression de "subir", au même titre que Neham. Il est bringuebalé à la recherche des artefacts et se retrouve, soudainement, très soucieux de la sécurité de cette jeune-femme qu'il a sauvée. On trouve donc un brin de romance, assez mignonne mais un peu naïve (ce qui m'a gênée par rapport à l'âge de Neham).
L'éternel de Te Rangi se lit rapidement, nous passons de scène en scène, un peu comme dans une partie de jeu de rôle, pour finir en apothéose, découvrant un secret qui, finalement, n'en était pas vraiment un, sur une bataille relativement rapide.
Une lecture qui me laisse donc partagée, beaucoup de (très) bons éléments et idées, mais tout n'est pas exploité à fond et parfois, le développement de l'histoire fait un peu scolaire.
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