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L’affaire Clara Miller - Olivier Bal

L’affaire Clara Miller

Olivier Bal

XO Éditions

Lire Olivier Bal, c’est mettre volontairement son doigt dans un engrenage et se faire avaler entièrement un chapitre après l’autre.



Au-delà d’un thriller, c’est aussi une histoire méticuleusement ouvragée, dans laquelle résonnent les voix de personnages à la psychologie finement travaillée et où se croisent les générations en même temps que les temporalités, comme un écho sur Lost Lakes, le lac aux suicidées.


Ce roman, c’est le souvenir de Clara Miller dont le corps difforme a été recraché par les eaux du lac. C’est l’histoire de Paul, journaliste raté, hanté par Clara et qui s’étouffe et se débat dans ses remords. C’est l’histoire de Mike l’immense star adulée mais si sombre et mystérieuse ... c’est l’histoire d’Eva et de Noah, ses enfants reclus. C’est aussi une histoire à tiroir où l’on va se heurter aux mystères, à la décadence et à la part obscure de ces stars qui nous semblent si brillantes, lisses, parfaites.

"Il y a une bête dans ces bois. Cachée derrière ces jolis cottages, ces belles façades. Une bête qui a de plus en plus faim... Et je crois savoir où elle se terre."

Cet opus nous montre un plume qui a mûri et qui s’est affirmée. Elle est fluide, agréable, réfléchie. La temporalité est très travaillée. Olivier glisse son histoire dans notre espace temps et on a envie d’y croire tant tout s’imbrique parfaitement. D’ailleurs toute ressemblance avec la réalité est semble-t-il volontaire.


L’auteur nous montre la zone floue entre le bien et le mal. Cette frontière perfectible et pas aussi nette qu’on se l’imaginait. A l’image de Mike et Paul Green pour qui nous éprouvons une réelle empathie mais qu’il nous arriver de détester tour à tour. Olivier nous rappelle aussi qu’une vérité n’est parfois que le dessus de l’iceberg, que certaines choses resteront à jamais au fond de l’eau, sous des couches d’autres vérités. Mais peut-être remonteront-elles un jour, comme le corps de Clara Miller...


En bref : une fois encore Olivier Bal mélange les genres et nous offre une histoire toute en nuances de ténèbres, addictive et complexe dont on ressort avec l’envie d’y retourner.


"Je me rêvais grand reporter, toujours entre deux avion, entre deux femmes, vivant par delà les créneaux horaires, bruissant au rythme du monde. Mais je n’y suis jamais vraiment arrivé. Je ne suis qu’un vulgaire petit scribouillard travaillant pour l’un des pires canard du pays. Mes rêves, je les ai laissés derrière moi, sur le bord de la route, il y a longtemps..."

"L’important c’est la lumière, répétait ma mère. Mais tu avais tord, maman. Tout là-haut, au plus près des étoiles, il n’y a plus de lumière. Il n’y a que l’obscurité... qu’un gouffre de ténèbres qui nous aspire toujours plus loin..."



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