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L'ascension des dragons - Marion Obry

L'ascension des dragons

Auteur : Marion Obry

Editeur : EDITIONS PLUME BLANCHE (06/06/2023)

396 pages

Résumé :

Sentant leur fin approcher, les dragons, autrefois maîtres du ciel, léguèrent une partie de leur pouvoir à des Hommes jugés sages et méritants. De génération en génération, ce sang fut transmis à leurs descendants partout à travers le monde. Depuis, les Héritiers, répartis en Clans, vivent en marge de la société. Mais aujourd'hui, certains d'entre eux refusent de se cacher plus longtemps, quelles qu'en soient les conséquences pour les humains. Enma n'est pas n'importe quelle Héritière, elle est la Reine des Dragons et c'est entre ses mains que repose leur avenir à tous. Or, quelle part d'humanité lui reste-t-il ?


Avis :

Cela faisait quelques temps que j'avais sorti L'ascension des dragons de sa bibliothèque, dans le but de le lire rapidement. Pourtant, il aura dû attendre encore un peu avant que je ne m'y plonge. J'avais énormément d'attentes pour cette lecture; déjà parce que j'aime beaucoup les illustrations qui ont été partagée par son auteure sur les réseaux (et que l'on retrouve à l'intérieur du roman) mais également parce que j'avais vu passer d'excellents retours sur ce one shot.

Verdict ? J'ai passé un très chouette moment de lecture, même si il y a du bon et du moins bon… le moins bon étant des aspects purement personnels. Je m'explique. L'univers imaginé par Marion Obry est tout bonnement génial et son héroïne hyper charismatique. Pourtant, certains points m'ont un peu gênée dans ma lecture, comme le "son homme" qui revient très souvent (je ne sais pas vraiment l'expliquer c'est pour cette raison que je vous ai parlé d'appréciations personnelles) ou certaines tournures de phrases, par moment, qui font moins travaillées ou moins fluides que d'autres. Passés ces détails, L'ascension des dragons est une lecture plutôt addictive, qui met en exergue les notions de bien et de mal, arrive parfaitement à scandaliser le lecteur et réveiller son sentiment d'injustice.

L'autrice intègre à notre monde et notre époque, des humanoïdes qui vivent dans l'ombre depuis des millénaires et développent des dons, sautant parfois une ou plusieurs générations. Ils tiennent ces pouvoirs d'un présent que leur ont fait les dragons, juste avant leur extinction. Regroupés en clans, dans des maisons collectives (un peu à la X-men), ces derniers s'entrainent ensemble et vivent en marge des humains. C'est ensemble qu'ils assistent à la révélation de leur existence aux yeux du monde, par des rebelles appelés les Ombres. A mesure d'Enma, le personnage principal (celui que l'on voit sur la couverture), traque les responsables, nous découvrons des bribes de son passé; de sa naissance, en passant par des évènements marquants qui ne manquent pas de nous émouvoir.

Vous l'aurez compris, Marion développe son intrigue et ses personnages d'une telle manière qu'elle arrive à susciter des sentiments forts chez celui qui découvre son texte. Même si l'on ne sait plus qui sont les gentils et qui sont les méchants. Et c'est là tout l'intérêt de l'exercice car la notion de "gris" apparait; les "méchants" comme les "gentils" ont des arguments recevables et le concept de conscience est accessoire puisque les Héritiers, descendants des dragons, ont une part animale qui en fait abstraction. Ainsi, Enma n'éprouve pas d'empathie et, si elle est touchée par le sort de ses amis pour qui elle est prête à tuer, elle considère plus froidement les humains. Cependant, elle sait que la plupart sont innocents, comme elle sait qu'ils méritent d'être protégés, parce que c'est ce qu'on lui a inculqué. Ces derniers ne vont néanmoins par l'aider à les considérer avec respect. En effet, l'homme, égal à lui même, est plus prompt à juger, traquer et éliminer qu'autre chose. Marion a très bien su retranscrire les réactions de peur, qui peuvent pousser à des extrémités, comme la recherche de pouvoir par certains ou encore les actions des "décideurs" pas toujours réfléchies. Au final, chacun recherche son propre intérêt au détriment des autres. L'homme est égocentré et n'hésite pas à condamner ce qui est différent.

La romance est très présente dans ce one-shot, les personnages très nombreux et souvent énigmatiques. On se surprend à apprécier et comprendre des décisions qui pourraient sembler inhumaines mais toutes les réactions d'Enma sont en cohérence avec son côté animal et son besoin de protéger les siens. Je pense que savoir sa famille à l'abri est quelque chose qui est important aux yeux de tous; Enma, elle, a le pouvoir de le faire et lorsque l'on voit la manière dont elle est traitée (depuis sa plus tendre enfance), on ne peut que comprendre qu'elle prenne les mesures qu'elle estime nécessaires et qui sont parfois radicales.

Personnellement, j'ai beaucoup aimé la relation fusionnelle qui existe entre Enma et Yliès. Tout comme le lien qu'Enma entretient avec sa sœur, Lucrétia. Ces derniers seront prépondérant dans les décisions prises par la jeune-femme.

Arrive un moment dans le récit où, en plus des flash-backs qui nous permettent de découvrir le passé, une nouvelle voix vient se greffer. Il s'agit de celle d'Amélia, une toute jeune Héritière, qui a découvert son don de la pire des manières. Rencontrer Enma va changer sa vie et c'est ce qu'elle nous explique, nous exposant certaines scènes avec ses mots. Arrive également un moment où les choses s'accélèrent, deviennent hors de contrôle. Un moment où l'on voit le nombre de pages restantes diminuer et où l'on se demande comment il va être possible de conclure si rapidement. C'est également là l'un de mes regrets : la conclusion est extrêmement rapide et cette fin ouverte n'a pas totalement su me rassasier. Oui, je suis de celles qui a besoin qu'on lui explique tout et il me reste un petit goût d'inachevé en refermant le livre. A moins que ce second épilogue n'annonce une suite ?

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