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L'escalier du diable - Dean Koontz

L'escalier du diable

Auteur : Dean Koontz

Éditeur : ARCHIPOCHE (11/02/2021)

469 pages


Résumé : Luttant contre l’étrange épidémie de suicides qui a emporté son mari, Jane Hawk est devenue la fugitive la plus recherchée des États-Unis. Tant par le gouvernement que par les responsables d’une confrérie secrète. À présent, elle tient une proie dans son viseur : un homme influent… disposant d’une armée de tueurs, qu'il lâche à ses trousses. Jane sait que le temps lui est compté. Que sa vie ne tient qu’à un fil. Mais, elle respire encore… Et une conspiration menace des millions d’êtres humains. Mue par sa soif de vengeance, Jane rejoint les flancs enneigés du Lac Tahoe, en Californie. Ce qu’elle va y découvrir est terrifiant. D’autant qu’elle va devoir gravir l’escalier du diable !


Avis : Les sorties poche de la série Jane Hawk de Dean Koontz sont des immanquables pour moi ! Alors que les tomes s’enchaînent (et se ressemblent d'une certains manière), je crains l'essoufflement de cette saga à couper le souffle. Or, pour le moment il n'en est rien. Si nous retrouvons une structure commune entre chaque opus, nous sommes également stupéfait de constater l'ampleur de la conspiration et les personnes qui y sont impliquées. C'est toujours aussi fou, aussi révoltant et aussi vraisemblable malgré cet aspect futuriste/science fiction.

Le rythme est donné par les chapitres très courts, qui défilent sous nos doigts impatients au rythme d'une course effrénée, à la recherche de la vérité (pour Jane) et de Jane (pour les méchants); mais aussi par les changements de temps entre les chapitres. Le focus se fait tantôt sur l'avancée de Jane, tantôt sur des cibles des complotistes, tantôt sur le fils de Jane (Travis) et ses gardiens, tantôt sur des hommes de mains, aux moyens illimités, lancés dans une chasse à l'homme.

Pour tout dire, je n'ai fait qu'une bouchée de L'escalier du diable (dont le titre prend tout son sens à la fin - et l'horreur ne semble pas avoir de fin). Il est intense, oppressant, dérangeant et totalement addictif.

Jane, dans son rôle de sur-femme, est toujours aussi bonne. Prête à tout pour éloigner la menace de son fils, elle en reste pourtant étrangement accessible et touchante, elle est amenée à commettre des actes répréhensibles, sans pour autant en perdre son humanité. En effet, elle garde toujours cette conscience que ce qu'elle fait est "mal", et elle en est fortement atteinte. Forcée de revoir ses plans à plusieurs reprises, elle se retrouve dans une situation délicate, l'espoir d'une fin heureuse semble s'amenuiser à mesure que l'iceberg se dévoile. C'est une guerre qu'elle mène, dans le but de sauver l'humanité, seule contre tous.

Ce qu'il est amusant de constater, c'est que chaque homme ou femme appartenant à cette pseudo société secrète, visant à révolutionner le monde, tout important qu'il pense être, n'est finalement qu'un tout petit maillon de la chaîne, auquel tellement de choses ne sont pas révélées. Si Jane déroule la pelote, remontant de personne en personne, on se demande si elle arrivera à trouver la tête. Tête qu'elle pensait déjà avoir débusquée à deux reprises. Il est d'ailleurs effrayant de constater à quel point ce groupuscule est infiltré dans les plus hautes sphères et contrôle déjà un certains nombre d'individus, dépourvus de leur libre arbitre.

L'homme influent dans le viseur de Jane saura lui donner du fil à retordre et Dean Koontz, sera nous surprendre par d'une fois dans ses révélations. Avec ces retournements de situation que nous n'avions pas vu venir et qui nous scandalisent toujours plus.

Travis, le fils de Jane, apparaît comme la personnification de l’innocence. Un petit bonhomme, confronté à des choses qui ne sont pas de son âge, qui supporte tout avec vaillance, et le sourire, même si sa maman lui manque. Il fait figure de petit ange, traqué par les méchants, qui veulent faire pression sur maman. Le côté rêveur et obéissant que lui donne Dean Koontz, renforce encore l'injustice et l'absence de morale de leurs poursuivants.

Les passages de traque, durant lesquels des individus ciblés par l’organisation se retrouvent confrontés à une situation dont ils n'ont même pas conscience, une situation dont ils tentent de s'échapper par tous les moyens à leur disposition, sont particulièrement forts. Il s'en dégage une impression mécanique, une suite d'exécution d'ordres, des actions déshumanisées, comme la marche implacable du destin; une course à la survie que l'on sait perdue d'avance mais pour laquelle on ne peut s'empêcher d'espérer.

Chez les méchants, le duo des hommes de mains fonctionne étonnamment bien. Ils sont sans pitié et sans morale aucune, même si l'un d'entre eux semble un peu plus distingué que l'autre. Plutôt mal assortis, ils se complètent pourtant et mènent de front les missions qui leur sont confiées. Ils ont conscience de la puissance de leurs soutiens et n'éprouvent que mépris pour les petits gens, frustrés de devoir respecter tout de même certaines règles. Comme ça, ils ressemblent à monsieur tout le monde (si ce n'est la carrure), ils ont été à l'université, ont une famille et une vie "normale", oui mais… ils tuent ou asservissent leurs semblables comme s'ils cueillaient des fleurs. Bref, ils sont plutôt effrayants dans leur manière de voir les choses, à la fois instruits mais dociles, exécutant les ordres sans les discuter, comme de bons petits soldats. Leur capacité de déduction est tout bonnement impressionnante, ne laissant que peu de chances à leur ennemi.

Malgré des airs de "sauvetage du monde", l'auteur reste réaliste puisqu'il n'hésite pas à sacrifier certains de ses personnages (voire beaucoup). L'étau se resserre autour de Jane, et la conclusion de L'escalier du diable nous laisse dans une situation pour le moins explosive.

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