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La belle-mère - Sally Hepworth

La belle-mère

Auteur : Sally Hepworth

Éditeur : L'Archipel (20/08/2020)

360 pages


Résumé : Avocate appréciée pour son dévouement, Diana se bat pour améliorer le sort des réfugiés, mais elle se montre froide et distante, sinon blessante, envers les siens. Ce dont souffre Lucy, sa belle-fille, qui rêvait de trouver en elle une mère de substitution. Dix années ont passé, et Diana vient de mourir. Elle se serait suicidée. Mais, à l'autopsie, nulle trace d'un cancer.… Qu'est-il donc arrivé à Diana, dont le testament a été modifié peu de temps avant sa mort ?


Tout le monde vous énerve, avec le temps, quand on fait partie de la même famille.

Avis :

Le résumé de La belle-mère, au titre provoquant, m'intriguait énormément; le "la" instillant à lui tout seul une ambiance que j'imaginais tendue.

C'est en effet une atmosphère oppressante dans une sorte de huis clos familial où la suspicion est constante. Sally Hepworth nous balade entre passé et présent (l'annonce de la mort de Diana par la police et ce qui s'en suit), au gré des souvenirs de Lucy (la belle-fille) et de la morte. Si, dans un premier temps on ne sait pas très bien où elle veut en venir puis, on se laisse rapidement prendre au jeu des flashs back et on poursuit notre incursion au sein de cette famille, qui cache bien des choses, avec curiosité.

J'ai beaucoup aimé découvrir Diana à travers le regard de Sally, et vice versa. On se rend rapidement compte qu'elles pensent toutes deux agir pour le mieux, mais ne font que se froisser / agacer mutuellement. On regrette presque qu'elles ne soient pas capables de mettre les choses à plat, pour construire enfin une relation qui pourrait les satisfaire toutes les deux. Mais elles sont l'une et l'autre figées par leurs certitudes.

Diana est une femme complexe et très intéressante. Elle a eu un parcours difficile, qui lui a permis de se forger un caractère fort et une ligne de vie dont elle ne dévie pas. Sa philosophie : rien de tel que réussir par soi-même, les obstacles vous rendrons plus résistants ! Ce n'est pas aider quelqu'un que de lui facilité les choses en les lui rendant trop simples. Vous comprendrez que ce genre de discours n'est pas au goût de tous, surtout quand les enfants comptent sur son argent !

Si elle peut sembler, au premier abord, dure envers ses proches, froide parfois, on se rend rapidement compte qu'elle ne le fait pas par méchanceté mais parce qu'elle pense réellement que c'est la meilleure chose à faire, et que tout le monde devrait avoir les mêmes chances dès le départ. La seule "excentricité" de Diana, c'est son mari, Tom, qui semble à l'opposé de ses principes, mais qu'elle aime d'un amour sincère. Découvrir le passé de cette femme nous permet de la voir sous un jour différent et de l'apprécier, mais aussi de voir à quel point elle est secrète, avec ses enfants notamment. Passer pour la méchante ne la dérange pas, tant que c'est pour le bien être des siens.

Lucy, quant à elle, a perdu sa mère très jeune et espérait beaucoup de sa relation avec sa belle-mère. Malheureusement, celle-ci à très vite douché ses espérances. Plutôt assassine lorsqu'elle émet des vérités, Diana a immédiatement mise Lucy mal à l'aise. Pourtant, cette dernière a fini par établir certains liens avec la mère de son époux, et réaliser qu'elle tenait à elle.

Suicide ou meurtre ? Pourquoi mentir sur son cancer ? Qui aurait eu une bonne raison de la tuer ? Les questions naissent au fil de la lecture, sous l'impulsion de ces policiers inquisiteurs et intrusifs qui tentent de comprendre ce qu'il s'est passé. Et si personne ne disait la vérité ? Si tout le monde avait quelque chose à cacher ? L'auteure dévoile les secrets au fur et à mesure, alors qu'elle dresse le portrait d'une famille aux multiples problèmes. Une famille où la rancœur semble s'être installée, une famille où l'argent fausse tout. Mais elle parle aussi de soutien mutuel, de la vie de couple et de confiance. Elle parle de la famille au sens large, celle qu'on a et qui n'est pas toujours celle qu'on aurait voulu. D'ailleurs j'ai trouvé la phrase "Tout le monde vous énerve, avec le temps, quand on fait partie de la même famille" extrêmement réaliste.

Jusqu'au bout, nous sommes surpris par le tournant que prend l'histoire, par les similitudes, toutes légères soient elles, entre Lucy et Diana, et par l’enchaînement malheureux des événements sur toutes ses années.

Une très bonne lecture qui m'a convaincue dans toutes ses largeurs.


Être pauvre et devoir survivre sans mes parents a été l'expérience la plus enrichissante de ma vie. Cela m'a montré ce dont j'étais capable. En tant que mère, j'estime que c'est le cadeau le plus important qu'on puisse faire à un enfant. À la différence de l'argent, c'est une chose que personne ne peut vous prendre et que vous ne pouvez pas perdre.

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