La croisière
Auteur : Catherine Cooper
Editeur : L'ARCHIPEL (16/05/2024)
400 pages
Résumé :
En mer des Caraïbes, l'atmosphère est à la fête à bord de l'Immanis, un luxueux paquebot de croisière. Jusqu'à ce que Lola, danseuse vedette, se volatilise sans laisser de trace.
Quelques jours plus tard, l'Immanis est amarré au large des côtes en vue de la prochaine traversée. À son bord, un équipage en nombre restreint. Il perd bientôt un mécanicien, que l'on retrouve assassiné, avant qu'un autre homme disparaisse…
La croisière serait-elle maudite ?
Avis :
Je garde un bon souvenir du premier roman de Catherine Cooper, Le chalet, que j'ai découvert l'année dernière. Aussi, j'ai été ravie de voir qu'elle publiait un nouveau livre au titre similaire : La croisière et n'ai pas hésité longtemps avant de partir voguer à bord de l'Immanis. Pourtant, dieu sait que le prologue aurait pu m'en dissuader !
Globalement j'ai passé un excellent moment. L'intrigue et son découpage sont efficaces; même l'ambiance est pesante. Parce qu'on sent venir ce moment où… et qu'on l'appréhende fortement. Une grande partie du récit se déroule à huis clos, sur un bateau de croisière en cours de maintenance. Le navire prend alors des allures assez inquiétantes.
Catherine Cooper alterne les chapitres entre différents personnages mais également plusieurs époques. La revue du passé nous permet de comprendre, le moment venu, la situation présente. Si cela permet de garder le lecteur en haleine, le changement de personnage a aussi eu l'effet inverse durant la première partie du roman : en effet, j'ai trouvé qu'il y avait plusieurs redites (à chaque nouveau POV) sur le fonctionnement et l'architecture du bateau m'ont un peu freinée.
Passé les débuts chaotiques (peut-être dus à la houle) je me suis laissée prendre par la narration trépidante. Par l'envie de comprendre comment les différentes histoires que nous conte l'autrice vont se rejoindre. Par la part d'incertitude, d'ombre peut-être aussi, attachée à chaque protagoniste. Chacun a un côté un peu antipathique si bien que dès que l'on commence à éprouver de la compassion ou de l'attachement pour l'un d'eux ils sont vite balayés. Et puis il y a ces deux personnages : celui qui a vécu dans le mensonge mais n'a de cesse de regretter ce qu'il avait une fois la vérité dévoilée et celui qui a vécu dans la culpabilité et est prêt à tout pour ce racheter. J'ai eu tellement d'empathie pour ce dernier, bien qu'il soit limite larmoyant et très crédule, j'ai aimé son côté protecteur et la grande bonté qui le caractérise, le fait qu'il soit tout entier dédié à ce qui a de l'importance pour lui, même si cela est conditionné à un seul moment de sa vie.
La croisière remue pas mal de choses, je suis encore révoltée en écrivant ces lignes. La fin est à la fois parfaite et désolante : une révélation qui fait voir les choses différemment et un personnage dont l'éducation particulière ne lui aura finalement pas permis de se construire de manière très équilibrée.
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