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La délicieuse imposture du chant des sirènes - Charlotte Léman

La délicieuse imposture

du chant des sirènes

Auteur : Charlotte Léman

Editeur : L'ARCHIPEL (16/06/2022)

288 pages


Résumé :

Jeune trentenaire, Claire se laisse un peu trop bercer par les illusions. Un samedi matin, dans les rayons d’une librairie, elle choisit un roman à la hâte : 422 pages qui vont chahuter son quotidien, au point de questionner son couple. Emportée par sa lecture, Claire décide de marcher dans les pas de son héroïne et de prendre le large. Loin de ses repères, elle part à la découverte des sentiers côtiers, espérant se retrouver elle-même. Mais que faire lorsque le destin met sur sa route un marin pêcheur qui pourrait bien la faire chavirer ? Se laisser porter par le courant ou résister ? Et s’il était temps d’arrêter de rêver sa vie pour commencer à la vivre ?


On ne nous montre jamais que le couple est un travail quotidien, quelque chose qui s'entretien précieusement au risque de finir par se déliter plus ou moins vite.

Avis :

On ne va pas se mentir, ce sont la couverture et le titre du roman qui m'ont attirée ! Ça, et le fait que le précédent roman de Charlotte Léman (Si la vie te donne des citrons, fais-en une tarte meringuée) avait été un coup de cœur.

Je crois que La délicieuse imposture du chant des sirènes (LDIDCDS) est ce qu'on appelle un roman initiatique; Claire, le personnage principal, se cherche tout au long du récit, quitte à y laisser son couple. Si certains aspects du roman m'ont un peu dérangée (un en particulier), j'ai beaucoup aimé que Charlotte évoque le couple sous un aspect moins glamour; qu'elle mette en évidence le travail qu'il faut faire, sur soi, et ensemble, pour passer les épreuves du temps.

L'herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin (jusqu'à ce qu'on se rende compte que c'est du gazon synthétique) - je crois que c'est, à quelques mots près, l'ouverture d'un chapitre du livre. On ne se rend compte de ce que l'on a qu'une fois qu'on l'a perdu. Deux citations ou maximes qui illustrent parfaitement le problème de Claire, elle-même, grande adapte de ce genre de bons mots.

A travers son roman, l'auteure introduit des sujets de société : l'addiction aux réseaux sociaux, la routine / course quotidienne, ou encore le paraitre. Il y a le paraitre des réseaux, où chacun expose des moments sublimés de sa vie et le paraitre de la réalité, la façon dont on perçoit les choses ou les relations, sans réellement savoir ce qu'il se passe à l'intérieur. J'ai trouvé intéressant de confronter le vécu des parents de Claire à sa propre expérience. La jeune-femme est durement confrontée au fléau Instagram car elle pense ce qu'elle vit à travers des publications à faire et réfléchit en hashtag. De plus, elle "se fait du mal" en contemplant la vie parfaite des personnes qu'elle "suit" et en la comparant à la sienne qu'elle trouve, justement, si imparfaite. C'est un vrai mal dont il faut prendre conscience et sensibiliser les utilisateurs; Charlotte Léman le fait très bien dans LDIDCDS et le travail que fait Claire sur elle-même est essentiel pour se recentrer sur ce qui est réellement important.

On retrouve ici la plume légère et humoristique de Charlotte Léman, avec les commentaires, souvent sarcastiques de son héroïne. Ça fait sourire et ça donne un sacré rythme au récit, sans l'empêcher de s'attaquer à des sujets plus profonds.

Autre point fort du roman : les paysages et l'importance des moments off, où l'on prend le temps de profiter de l'instant, de regarder ce qui nous entoure. Je me suis, par moment, énormément identifiée à Claire; il est probablement impossible d'échapper à tous les doutes et les questions existentielles qui peuvent nous assaillir. Mais finalement, il tient à chacun de se prendre en main et d'accepter de vivre pour soi et non pas pour les autres. Cela n'est pas du tout évident (d'autant plus avec le mode de vie actuel), mais la communication est la clé de tout ! Claire et Julien en font la douloureuse expérience.

Un roman qui m'a à la fois plu et moins plu, mais qui a l'avantage de nous faire découvrir des personnages vrais. Une chose est sûre, en lisant LDIDCDS, nous savons à quoi nous attendre et ne risquons pas de commettre les même impairs que Claire lorsqu'elle a découvert l'histoire d'Anna et de son maitre de chai.


Finalement, le bonheur, c'est un peu comme un jardin anglais, il nous appartient d'y cultiver ce qu'on aime, sans se soucier de ce qui pousse chez le voisin.

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