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La dernière veuve - Karin Slaughter

La dernière veuve

Auteur : Karin Slaughter

Éditeur : Harper Collins (01/04/2020)

584 pages


Résumé :

Août 2019. Une attaque à la bombe touche un quartier stratégique d'Atlanta. Sara Linton et son compagnon Will Trent, enquêteur pour le Georgia Bureau of Investigation, se précipitent sur le lieu de l'explosion. Alors que Sara tente de venir en aide aux victimes, elle est enlevée sous les yeux de Will par les poseurs de bombes et conduite au pied des Appalaches, dans un camp peuplé d'hommes armés et de femmes en longues robes blanches.

Ce groupuscule paramilitaire aux airs de secte prévoit de multiplier les attaques terroristes à l'échelle nationale afin d'instaurer la suprématie de l'homme blanc. La menace est sans commune mesure. Le danger, imminent. Ensemble, Will et Sara parviendront-ils à déjouer l'attentat le plus meurtrier du XXIe siècle ?


Elle en voulait moins à la religion qu'aux gens qui cherchaient à s'en servir d'arme.

Avis :

Il y a quelques temps j'ai lu Une fille modèle de Karin Slaughter et j'ai vraiment apprécié sa plume. Lorsque j'ai eu l'occasion de découvrir sa dernière parution française, je me suis assez facilement laissée convaincre.

La dernière veuve a été un vrai coup de cœur. J'ai absolument tout aimé. L'intrigue. Les personnages. La façon dont c'est raconté.

L'histoire se déroule en à peine trois jours, mais ce sont trois jours disséqués à la moindre minute. Trois jours du point de vue de trois agents du GBI (Georgia Board of Investigation). Sara. Will. Faith. Sara est médecin légiste. Will et Faith sont coéquipiers. Sara est riche. Pas Will. Ils sont en couple mais la famille de Sara (sa mère en particulier) n'approuve pas. Faith, est mère célibataire.

Lorsque Sara est enlevée, leur monde bascule. On va alors assister, à travers leurs regards respectifs, à une course contre la montre pour découvrir où est Sara et ce que projette le groupe qui la séquestre.

Chacun séparément, ils découvrent les éléments du complot terroriste. Mais ils n'ont aucun moyen de communiquer et avancent à tâtons, extrapolant les actions des autres à travers les informations qui filtrent.

La dernière veuve tient vraiment en haleine. Les morceaux de puzzle s'assemblent progressivement, et nous nous attachons à chaque page un peu plus aux personnages. Ces compagnons si humains, si faillibles, qui au delà de mener un combat dangereux, s'interrogent sur leur propre vie. Ce sont des personnages qui parlent, des personnages aux passés différents, mais qui ont tous traversés un ou plusieurs moments douloureux. Des moments qui les ont forgés, des moments qu'ils ne veulent à aucun prix revivre. Ils sont extrêmement touchants et c'est, je pense, l'une des grandes forces du roman.

L'analyse que fait Karin Slaughter des groupes extrémistes, faisant le lien avec des évènements et des personnes réels, est passionnante. De même que la collision des différentes instances; entre FBI, GBI ou autre organisation gouvernementale. Le cloisonnement et la difficulté de partage des informations est un frein à l'avancée de l'enquête et, lorsque l'un des leurs est impliqué, l'investissement n'est plus le même.

L'auteure nous dresse le portrait d'une communauté hors norme, d'un gourou tout puissant et d'hommes guidés par la haine. L'infiltration de ce campement, que l'on découvre tout d'abord sous un jour assez favorable est saisissante. L'étroitesse d'esprit, le besoin de rejeter son propre échec sur les autres et les multiples déviances auxquelles nous sommes confrontés sont empreints de réalisme. Ce qui est le plus effrayants, c'est de voir que certaines personnes adhérent à ce genre de message, se repaissent de ces actions haineuses. Lorsque le masque tombe, nous nous retrouvons face à l'affreuse réalité de ce roman et c'est pire que ce que nous avions escompté. Sara. Will. Faith. Ils ressortiront terriblement marqués par cette mission. De même que nous, lecteurs.


Faith était mère célibataire avec une petite de deux ans à la maison et un grand de vingt ans à l'université. Être performante était un objectif inatteignable. Dormir était un objectif inatteignable. Manger un repas sans être interrompue. Aller aux toilettes en fermant la porte. Lire un livre dans devoir en montrer les images à toutes les peluches de la pièce. Respirer à fond. Marcher en ligne droite. Penser.

⚘⚘⚘

Ce qui était sacrément bien fichu, car si un autre être humain nous traitait comme le fait un enfant en bas âge - nous jetait de la nourriture au visage, remettait en question nos moindres gestes, déroulait tout le papier alu, hurlait après les couteaux et fourchettes, nous obligeait à nettoyer son cul merdeux, pissait dans notre lit, pissait dans notre voiture, nous pissait dessus pendant qu'on nettoyait la pisse, exigeait qu'on répète tout plus de quinze fois puis braillait parce qu'on parlait trop -, on le tuerait sans doute.

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Dash était un horrible individu, mais les hommes avaient tendance à être horribles selon des schémas prévisibles. Une femme en furie était capable de causer des dégâts psychologiques immenses, de ceux qui restaient longtemps après la cicatrisation des plaies.

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