Le jour des cendres
Jean Christophe Grangé
Albin Michel
Une fois les yeux posés sur la première ligne, nous voilà emportés par une histoire qui file, soutenue par une plume simple, directe et efficace.
L’humour râpeux et les comparaisons ne font pas dans la dentelle et je crois que c’est en partie, ce qui caractérise le style Grangé. A contrario, on sent une culture générale foisonnante, partagée par toutes petites touches, ce qui apporte une certaine profondeur à l’histoire.
Histoire qui va nous entraîner dans une communauté sectaire, productrice de vin, dont un membre vient de mourir d’étrange façon.
Mysticisme et ésotérisme seront au programme de ce polar.
Nous y retrouvons un Niémans conforme à l’état d’esprit qu’il arborait dans La dernière chasse (je n’ai pas lu Les rivières pourpres... ne me lynchez pas !) et une Ivana plus pensive.
Les chapitres défilent à une vitesse folle. Courts. Directs. Ils s’enchaînent comme certains descendent les verres de rosé bien frais. Avouons-le, c’est véritablement addictif ! Et si le début ne m’avait pas forcément convaincue, j’ai été bluffée par la fin.
Il m’aura manqué un peu de densité dans les portraits psychologiques des personnages. J’ai eu l’impression qu’ils étaient à peine brossés pour laisser courir l’action plus librement. Moi qui aime les psychismes tordus et bien décortiqués, j’avoue que cela m’a un peu frustrée, d’autant qu’il y avait matière à développer... et pour être complètement honnête, quelques pages supplémentaires ne m’auraient pas déplues. Il n’en demeure pas moins que j’ai passé un très bon moment. J’ai franchement apprécié l’histoire, son déroulement et je n’avais pas anticipé le dénouement.
Je n’hésiterai donc pas à réitérer l’expérience lorsqu’un nouvel opus sortira.
En bref : un thriller vif et addictif aux relents mystiques.
« On pense que les années vous enrichissent, vous rendent plus fort. C’est tout le contraire. L’âge vous dessèche, vous ratatine. L’expérience gangrène votre volonté et pourrit vos rêves. La jeunesse ne sait rien , croit à tout, méprise les vieux - et c’est pour ça qu’elle est géniale. »