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Le réveil du cœur - François d'Epenoux

Le réveil du cœur

Auteur : François d'Épenoux Éditeur : ANNE CARRIÈRE / Pocket (06/2015)

230 pages

Résumé :

Depuis la naissance de son petit-fils, Malo, le Vieux n'est pas franchement en odeur de sainteté dans la famille. Nanti d'un caractère de cochon et d'une allergie totale à la modernité, bloqué à jamais dans les Trente Glorieuses, il désapprouve à peu près tout ce qui constitue la vie de Jean, son fils, y compris le choix de sa compagne, avec laquelle le Vieux est incapable d'échanger trois mots. Jusqu'à ce mois d'août où, en désespoir de cause, on lui confi la gare de Malo…

Entre le petit garçon de 6 ans et le vieillard irascible, le réveil du cœur à sonné.


Avis :

Le réveil du cœur est un livre que ma maman m'a prêté il y a plusieurs années… (le temps passe vraiment vite). Elle sera donc ravie que la nouvelle épreuve du BookLanta m'ait enfin permis de le sortir de ma bibliothèque où il attendait sagement !

Le petit bémol que je mettrais (même si je n'ai pas été impactée plus que cela puisque je ne l'ai pas relu avant de commencer le livre), c'est le résumé qui en dévoile bien trop. En effet, le roman se décompose en deux parties : la parole à Jean, la parole au Vieux et est clôturé par un épilogue, le Vieux, Jean et Malo. Or, le résumé parle directement de la seconde partie, du lien qui se tisse entre Malo et son grand-père, qui n'est, finalement, qu'une petite partie du récit.

J'ai globalement apprécié ma lecture, bien que quelques passages soient un peu longs. Le point fort : la plume de l'auteur, sa façon de raconter les choses, de constater les dérives de notre civilisation et de brosser des personnages plutôt atypiques, à gros traits.

Si j'ai beaucoup aimé le Vieux, le patriarche, hermétique à tout ce qui est nouvelles technologies, allergique au comportement de ses contemporains, qui ne prennent pas le temps d'échanger, d'observer ce qui les entourent, tout obsédés qu'ils sont par leur téléphone portable; j'ai eu du mal à cerner et apprécier Jean. Ce dernier, quadragénaire a, il est vrai, du travail à faire pour s'imposer auprès de ce père écrasant. Pourtant, ils entretiennent une relation plutôt forte; s'appellent et se voient régulièrement même si, Jean ne lui a toujours pas présenté la femme qui partage sa vie depuis presque un an. J'ai eu du mal à comprendre la prise de conscience de Jean, homme effacé, qui ne s'impose pas et se laisse presque marcher sur les pieds. La première partie, qui lui est consacrée, m'a, de fait, semblé un peu longue. J'ai tout de même su apprécier les observations ô combien justifiées de l'auteur sur la routine quotidienne ou encore les expéditions à Ikéa.

La seconde partie nous transporte hors du temps. On assiste au lien qui se tisse entre un grand-père un peu bourru, aux idées bien arrêtées, qui vit dans un autre temps, et son petit-fils duquel il a été privé. C'est qu'il ne faudrait pas qu'il lui mette des idées en tête… Le Vieux, puisque c'est ainsi qu'il est nommé tout au long du récit - et c'est vrai qu'à 77 ans il n'est plus tout jeune - fait ses courses chaque jour pour manger frais et sain (pas de congelé ni de micro-onde), fuit les plages surveillées où les touristes se pressent et cache des trésors dans son garage (vélo ou jeu de la grenouille, tout est d'origine). Il va offrir à Malo des vacances inoubliables, lui raconter comment c'était "avant" et comment les hommes ont tout gâché, mais il va aussi faire quelques concessions à son contact car après tout, comment en vouloir à ce gamin vif et curieux, ce n'est pas de sa faute si on en est arrivé là. On sent un vent de nostalgie à la lecture des moments partagés entre le Vieux et Malo, un vent de liberté.

Les échanges entre le Vieux et Leïla, la mère de Malo, sont secs, virulents… Il faut dire que le Vieux n'est pas très tolérant et qu'il ne fait pas de cadeau. Mais Leïla est vraiment une tête à claque ! Franchement ! Quelle mère irait se plaindre que son fils n'ait pas regardé la télé ? Ce personnage est un peu extrême à mon goût, presque superficiel, à l'opposé de Jean qui souhaite plus que tout satisfaire son père.

François d'Epenoux dresse une satire de notre société, portée par le Vieux qui représente le passé, et Malo la modernité. On parvient à la conclusion que les choses ont énormément évolué en peu de temps et que, si l'on dit souvent que "c'était mieux avant", il y a aussi du positif aujourd'hui; des jeunes qui se réveillent et agissent pour sauver notre planète, des outils qui permettent de communiquer lorsque la distance est trop grande…

L'épilogue unit enfin grand-père, père et petit-fils, il passe au dessus des blessures, au dessus de l'orgueil et garde ce qui est essentiel : l'amour.

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