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Les cicatrices - Claire Favan

Les cicatrices

Auteur : Claire Favan

Éditeur : Harper Collins (04/03/2020)


Résumé :

Centralia, État de Washington. La vie d'Owen Maker est une pénitence. Pour s'acheter la paix, il a renoncé à toute tentative de rébellion. En attendant le moment où il pourra se réinventer, cet homme pour ainsi dire ordinaire partage avec son ancienne compagne une maison divisée en deux. Il est l'ex patient, le gendre idéal, le vendeur préféré de son beau-père qui lui a créé un poste sur mesure. Un type docile. Enfin, presque. Car, si Owen a renoncé à toute vie sociale, il résiste sur un point : ni le chantage au suicide de Sally ni les scènes qu'elle lui inflige quotidiennement et qui le désignent comme bourreau aux yeux des autres ne le feront revenir sur sa décision de se séparer d'elle. Mais, alors qu'une éclaircie venait d'illuminer son existence, Owen est vite ramené à sa juste place. Son ADN a été prélevé sur la scène de crime d'un tueur qui sévit en toute impunité dans la région, et ce depuis des années. La police et le FBI sont sur son dos. L'enfer qu'était son quotidien n'est rien à côté de la tempête qu'il s'apprête à affronter.


Une graine pourrie a été plantée dans le cœur de ce garçon. Dans le terreau de sa haine, elle germe, tant et si bien qu'elle ravage tout ce qu'il aurait pu devenir.

Avis :

J’ai vu passer beaucoup d’avis positifs sur Les cicatrices et je pense que ceux sont eux, plutôt que le résumé, qui m’ont incitée à le découvrir.

Mes attentes étaient donc probablement un peu exigeantes puisqu’on m’avait vendu de la qualité, et elles n’ont pas été déçues ; mon avis ne diffère donc pas de ceux que j’ai pu voir.

Dès les premières pages, j’ai été happée par la plume de Claire Favan. Son récit est obsédant; entre deux moments lecture, il continuait de me trotter dans la tête.

Les cicatrices est à la fois époustouflant et dérangeant, malsain; il met en avant la psychologie des personnages, l'impact du parcours de vie sur leur devenir. Naît-on mauvais ? Le devient-on ? Deux personnes ayant vécu la même situation traumatisante prendront-elles, par la suite, les mêmes décisions ? Ce qui est mal et condamné par le sens moral devient-il plus acceptable selon la personne qui commet l'acte ou en fonction des raisons qui l'on poussé ?

Claire Favan part d'un prologue qui ne nous lâche pas, pour dériver sur Twice, un tueur en série qui sévit depuis de longues années, Owen, un homme bien sous tous rapports qui subit la folie de son ex-femme et Mary, une jeune fille de 15 ans qui enchaine les déconvenues. Mary, que l'on apprend à connaitre à travers le déroulé de sa vie : père violent, manque d'argent, abandon de la mère… nous touche et nous surprend par sa combativité. Elle est le personnage malchanceux par excellence, échappant à un péril pour en rencontrer un plus grand encore. Les chapitres en italique qui lui sont associés, se déroulent X années avant les faits qui nous occupent et l'on cherche, par quel moyen ils vont être rattachés au récit principal. 

Jamais, je n'ai émis la bonne supposition, jusqu'à ce que les chapitres se rejoignent enfin. J'ai été scotchée, de voir à quelles extrémités une personne, à l'origine saine d'esprit, pouvait être poussée.

Les cicatrices c'est une histoire de gris dans lequel se fondent le blanc et le noir; on a parfois du mal à voir où s'arrête le bien et la notion de bourreau/victime devient floue. L'éducation reçue, les épreuves traversées, la force psychologique sont tant de variables influant sur l'être d'une façon ou d'une autre. Et si l'on pouvait repartir de 0, faire table rase du passé et se reconstruire sans aucune influence de notre première existence, serait-on le même ? Une meilleur version ? une pire ?

L'équipe de police n'est pas en reste côté failles : entre l'ancien agent du FBI obsédé par le fameux tueur en série, au point de ne plus respecter les règles, le responsable d'enquête bonne patte attiré par la médecin légiste et culpabilisant vis à vis de sa femme et la fille androgyne qui semble ne pas avoir de vie en dehors du travail, mais qui semble finalement la plus "normale".

La vérité n'est vraiment pas là où on l'attend. Le récit est oppressant, que ce soit à cause de l'acharnement policier à l'encontre d'Owen ou le calvaire des victimes de Twice. Il n'y a pas de temps morts, parfois, on n'a pas envie de continuer car on pressent que ce qui va suivre est contre tout sens moral, mais l'attraction st trop forte. Le doute s'insinue dans notre esprit, et on a envie de croire à la bonne foi des personnages. Pourtant, certains sont vraiment machiavéliques sous leurs airs innocents. La fin est atroce (en terme de morale) mais parfaite, dans toute la perversité de l'esprit humain.


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