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Les cycles corrompus - Serenya Howell

Les Aînés

Les cycles corrompus

Auteur : Serenya Howell

Éditeur : EDITIONS PLUME BLANCHE (03/03/2020)

608 pages

Résumé :

Depuis la Tour, leur demeure, les Aînés et leurs Maîtres veillent sur les Sept-Royaumes. Être appelé à les servir est un honneur, se lier à l'un de ces dieux est le rêve. Il en existe toutefois un pour lequel personne ne nourrit la moindre ambition : Asroth, l'incarnation de la Mort, qui entraîne l'esprit de ses Maîtres, l'un après l'autre, vers les ténèbres et nourrit leur âme du sang de la guerre…


Avis :

Ce premier cycle des Aînés faisait partie du pack 2020, et je n'en ai vu que des avis élogieux. C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai plongé dans l'univers de Serenya Howell, car on a toujours plus d'attentes lorsqu'on s'attaque à un roman qui suscite tant de passion.

Les cycles corrompus regroupe en réalité trois tomes; nous retrouvons donc trois cycles dans ce petit pavé : j'ai eu un coup de cœur pour les deux premiers mais suis plutôt mitigée quant au dernier cycle, qui retrace les origines des Aînés.

Tout d'abord, l'écriture de Serenya est fabuleuse : visuelle, riche et prenante; et son univers n'est pas en reste. Elle semble avoir imaginé un monde, dont elle saurait retracer l'histoire sur plusieurs siècles, chaque début de chapitre s'ouvrant sur un extrait de livre d'études ou du journal d'un Maître ou d'un Aspirant, au fil des âges. En début de roman, nous trouvons une représentation graphique, qui reprend les noms et affinités des Aînés, ces dragons, élevés au rang de divinité, de guide, par les hommes qui peuplent le monde de Serenya. Ce dernier est bien utile et je m'y suis référée plus d'une fois, car les noms sont complexes et nombreux, sans compter ceux des Maitres et Aspirants qui habitent la tour (le domaine des dragons). Je reste volontairement vague sur l'organisation de l'univers et les rôles de chacun, pour que vous puissiez conserver le plaisir de la découverte lorsque vous ouvrirez ce livre (car oui il faut le lire), le résumé restant assez vague.

Ce que j'ai particulièrement aimé, ce sont les relations entre les personnages, et les sentiments qui s'en dégagent. Ce sont ces personnages ni blancs ni noirs, quoi qu'on puisse en penser, qui se battent contre ce qu'ils ressentent, qui expérimentent et voient leur certitudes évoluer. Ce sont cette injustice et cette fatalité qui semblent frapper les personnages, mettant nos nerfs à fleur de peau en permanence. Cette capacité qu'à l'être humain à juger sans savoir, à se contenter de ce qu'il voit sans chercher à comprendre le pourquoi.

Le premier cycle se déroule du point de vue du nouveau Maître d'Asroth, la personnalisation de la Mort. Ce dernier, se retrouve lié au dragon honni et nous suivons son parcours, sa façon de rejeter tout en bloc, de résister au mal, d'essayer de changer le cours des choses. Nous voyons les évènements avec son bon sens moral, sa difficulté à accepter ce qu'il est contraint de faire. Car on ne change pas les idées que les hommes ont mis des siècles à se faire.

Le redouté dragon de la Mort m'a tout de suite séduite, tel ce bébé pataud et rigolo, croisement de Stitch et Krokmou. C'est d'ailleurs cet aspect inoffensif qui, le premier, fait douter sur la véritable nature du dragon. Le lien qui naît et grandit entre Asroth et son Maître est tellement puissant qu'il nous saisit tout entier. On tombe en amour pour ce duo qui déjoue les règles et nous fait comprendre que tout n'est pas ce qu'il paraît. On espère, tout du long, que leur destin sera clément (un minimum), malgré les difficultés qui se dressent sans cesse sur leur chemin. La fin de ce cycle est brutale.

Le second cycle, commence à peu près au même instant que le premier, mais il se déroule du point de vue d'Aymerick, un Aspirant, resté à la Tour durant le périple d'Asroth et de son Maître. Aymerick nous permet de de voir les évènements de l'extérieur, les interprétations qui en sont fait, en opposition avec ce que nous avons constaté dans la lecture du premier. J'ai trouvé cette façon de faire très pertinente, on en apprend plus sur les autres Aînés, ceux qui représentent la justice de ce pays. Et ceux qui ne sont pas finalement si droits qu'il y paraît. De plus, ce cycle va au delà des évènements du précédent, ce qui nous permet d'avoir une conclusion un peu plus consistante.



Le dernier cycle, se focalise sur la naissance des Aînés, et leur évolution dans le monde, leur façon de le faire évoluer et d'évoluer avec lui, les relations qui les unissent. C'est particulièrement intéressant et cela nous amène à comprendre comment, d'une certaine manière, le monde est devenu ce qu'il est. Il change également la vision que l'on peut avoir de certains dragons, confirme que les méchants ne sont pas forcément ceux que l'on pensait connaitre. Que chacun à une part sombre en lui.

J'ai particulièrement été excédée par Leysha (Vie), cette reine qui n'en fait qu'à sa tête, sans se préoccuper des conséquences ou de l'impact de ses décisions sur ses pairs. J'ai encore plus apprécié Asroth qui, bien qu'il représente la mort, est un être extrêmement complexe et droit, qui ferait tout pour que ceux à qui il tient ne souffrent pas. En l'occurrence, Leysha, son alter égo.

Ce cycle explique les comportements de chacun des Aînés, dans les deux premiers, mais également celui de l'armée Obsidienne, ces hommes dévoués au dragon de la Mort.

La première partie, la découverte du monde par les dragon, les expérimentations qu'ils en font… est assez lente, on se demande où veut nous amener l'auteure. Nous assistons à la création, sur un temps relativement long puis, les choses s'emballent. La dernière partie est captivante, stressante, révoltante. On commence à voir les choses se dessiner, on tourne les pages avec empressement; cela nourrit notre rancœur à l'égard de Leysha et renforce l'admiration que l'on peut avoir vis à vis d'Asroth.


Un univers fascinant, dans lequel je suis restée immergée un long moment et que je serai plus que ravie de retrouver avec le prochain tome.

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