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Les filles bleues de l'été - Mikkela Nicol

Les filles bleues de l'été

Auteur : Mikella Nicol Editeur : NOUVEL ATTILA (26/08/2022)

144 pages


Résumé :

Deux jeunes filles, Chloé et Clara, se réfugient dans la maison de leur enfance, au large de la ville. Elles ont un été, un seul, pour se reconstruire et se retrouver, loin d'une civilisation qui les étouffe.

Rendues à l'innocence d'un monde sans règles et sans limites, elles vont guérir leurs blessures à coups de forêt, de lac, de feuilles, de feu, d'étoiles.

Une amitié démesurée, fusionnelle, comme il en existe rarement.


Dans ce monde, il fallait ressembler aux autres. Chaque jour servait à construire le prochain. Chaque corps servait à construire son propre corps.

Avis :

C'est par le club de lecture Cultura que j'ai découvert ce roman. Il s'agit, à priori, d'une réédition puisqu'il semble dater de 2014; il est donc à nouveau publié pour cette rentrée littéraire 2022, chez le Nouvel Attila.

Ce n'est clairement pas le genre d'ouvrage que j'ai l'habitude de lire et je ne saurais pas comment le qualifier. C'est un texte bourré de figures de style que chacun pourra, probablement, interpréter à sa manière, surtout si, comme moi, on a besoin de sens, de concret. C'est un aspect qui m'a un peu gênée durant ma lecture : ne pas être sûre de comprendre ce que l'auteure à voulu dire, rien n'est direct, tout est suggéré. Mais en même temps, c'est totalement en phase avec l'état d'esprit des personnages.

C'est un roman poétique, qui a sa propose rythmique, qui nous berce du son des mots, et des images qu'ils renvoient. Mais c'est aussi un roman extrêmement dur, entre anorexie et chagrin d'amour. Un roman qui fait ressentir. A la fois la nature et l'apaisement qu'elle apporte, mais aussi le mal-être profond des deux amies. Car, si leur amitié est finalement peu évoquée, l'auteure décortique, tant qu'il est possible de le faire, le mal qui les ronge et ne les quitte pas.

Clara et Chloé semblent parfois irréelles, comme des illusions ou la personnification de nos propres failles, des attentes que la société peut avoir de nous. Elles sont tous ceux qui ne trouvent pas leur place dans ces cases que l'on veut absolument remplir, tous les incompris, ceux que l'on regarde parce qu'ils sont différents et que ça rassure.

Nicol Mikkela évoque la violence du sortir de l'enfance, la douceur des souvenirs et la chaleur d'une main amie. Elle dresse la satire d'une société de paraitre et de consommation. Elle décrit les maux avec beauté. Clara et Chloé parlent peu, mais leur simple présence suffit, le lien qui les unit est palpable.

Un récit mélancolique, puissant et dérangeant.


Personne n'a mentionné sa longue absence : comme nos amis, les belles filles aimaient mieux parler lorsqu'elle n'était pas là. C'était plus facile. Du premier regarde, elle a su : les histoires avaient circulé comme les voitures le faisaient ici, en emportant tous les autres bruits et les odeurs douces.
J'étais le centre du monde, quand ma mère m'amenait à l'eau et m'apprenait à nager. Qu'est-ce qui a basculé pour que je doive porter le monde en mon centre ?

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