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Les hommes manquent de courage - Mathieu Palain

Les hommes manquent de courage

Auteur : Mathieu Palain

Editeur : L' ICONOCLASTE (22/08/2024)

290 pages

Résumé :

La vie de Jessie lui échappe. Elle n'y arrive plus avec Marco, son fils de 15 ans. Chaque discussion dérape : des cris, des fugues. Marco a disparu depuis trois jours quand, un soir, il l'appelle. Il est à une fête. Il faut que sa mère vienne. Tout de suite.

Inspiré d'une histoire vraie, Les hommes manquent de courage est un roman bouleversant sur les secrets que l'on transmet à nos enfants sans le savoir.


La haine s'évapore avec le temps, heureusement. Je sais qu'il n'y a rien de moins intelligent qu'une foule, et je sais qu'il est facile de rejoindre ses rangs.

Avis :

Cette année encore, j'ai la chance de participer au Comité de Lecture Cultura. Cette année encore, j'ai le privilège de pouvoir sortir de ma zone de confort en découvrant des livres de la Rentrée Littéraire et de pouvoir défendre ceux qui m'auront marquée.

J'ai choisi Les hommes manquent de courage pour deux raisons : il y a deux ans, j'avais eu un coup de cœur pour un livre de cette maison d'édition, dans le même cadre et le sujet abordé ici m'intéressait énormément, cette mère dépassée par le comportement de son enfants.

Cette lecture me laisse finalement un sentiment mitigé, plus sur le fond que sur la forme. En effet, la plume de Mathieu Palain est agréable à lire; il arrive à capter les sentiments de cette femme, enseignante et mère, persuadée d'avoir échoué sur tous les plans. Il dresse le portrait d'une société dans laquelle il est difficile de trouver sa place et il est tout autant difficile de communiquer. Que ce soit au sein du couple ou avec ses enfants. Une société dans laquelle le jugement des autres est omniprésent, dans laquelle on aime voir que d'autres s'en sortent moins bien que nous. Une société qui met les gens dans des cases et attend qu'ils remplissent un certain nombre d'étapes (mariage, enfants…).

Le récit est découpé en une alternance de chapitres présent (Jessie est sans nouvelles de son fils et doit accueillir sa belle-famille) / passé (elle passe en revue certains moments clés de sa vie ou de celle de ses parents). Dans les chapitres au présent, Jessie interagit avec son entourage, famille, collègues mais aussi des inconnus; elle discute avec eux puis, plus tard, avec Marco, son fils. Dans les chapitres au passé, on assiste plutôt à un rappel de faits. Ces derniers sont retranscrits de manière descriptive, les dialogues sont plutôt rares; Jessie s'interroge sur ce qui a été.

Les sujets évoqués sont très durs. Il est question de viol (je ne considère pas cela comme un spoil dans la mesure où certains lecteurs préfèrent être avertis de ce genre de sujet), il est question de son impact sur la vie de la victime. Des conséquences. Il est question de famille dysfonctionnelle, de choses que l'on veut passer sous silence, parce que ça n'en vaut pas la peine (le pense-t-on), parce qu'on va faire comme si ça n'avait pas eu lieu. Il est question de ce qui a été enterré et qui resurgit. C'est violent. Ça choque. Jessie semble presque spectatrice de sa vie, impuissante face au comportement de son fils. Seule face au monde. Pourtant, elle répondra présente lorsque Marco aura besoin d'aide, elle se livrera pour essayer de le faire réagir, pour lui éviter de faire les mêmes erreurs qu'elle ou que ce frère qu'elle a perdu. Malgré nous, on ne peut s'empêcher de se demander ce que l'on aurait fait à la place de Jessie, de se dire que ses choix ne sont pas toujours très judicieux. Mais elle a ce besoin viscéral d'obtenir l'attention, de se sentir aimée et cela explique beaucoup de chose.

Mathieu Palain parle des turpitudes de la vie avec talent certes, mais cela donne aussi une sensation de malaise. Si je n'ai pas vraiment ressenti d'empathie vis à vis des personnages, je me suis sentie mal de lire ce qu'ils ont traversé avec parfois, l'envie d'appuyer sur la touche retour. J'aurai peut être aimé, quelque part, avoir la vision de Marco, comprendre pourquoi il agit comme il le fait. La seconde chose que je regrette, c'est la fin du roman. Cette fin qui n'en est pas une. Cette fin qui nous donne l'impression que rien (ou presque) n'a changé malgré ce qu'il s'est passé entre la première et la dernière page. Cette fin qui m'a laissée sur ma faim.


A l'âge de 10 ans, alors qu'on se tenait au sommet des escalators de la Fnac de Parinor, j'ai lancé à ma mère : "Tu te rends compte, maman, que l'homme de ma vie, il est là, quelque part ?" Ça me rend triste d'y repenser. C'est elle qui me l'a mise dans le crâne, cette sale idée. Elle, Andersen, Perrault, Walt Disney, et tous les conteurs d'histoires de filles sauvées par l'homme qui allait donner un sens à leur existence.

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