Lullaby
Auteur : Cécile Guillot
Éditeur : LE CHAT NOIR ÉD. (06/09/2021)
106 pages
Résumé :
États-Unis, années 20. Hazel aime écrire des histoires horrifiques et rêve de devenir écrivain. Son cœur bat pour sa jolie voisine, Blanche. Mais quand ses parents découvrent ses diverses inclinations, ils s’en indignent et décident de la faire interner à Montrose Asylum. Là-bas, elle rencontre la fougueuse Jo et la fragile Lulla. Toutes les trois vont suivre la mystérieuse berceuse qui s’élève la nuit, les menant au sein d’un jardin abandonné…
Avis :
Le roman de Cécile Guillot est l'un des premiers parus dans la nouvelle collection F. nigripes des éditions du chat noir. Dès l'annonce de sa parution, j'ai été fortement intriguée par le résumé et complétement captivée par la sublime couverture signée Mina M. Pourtant, je n'avais pas franchi le pas des précommandes.
C'est grâce à Babelio que j'ai pu découvrir Lullaby et j'en suis ravie.
J'ai été totalement charmée par le court récit que nous offre Cécile. Portés par une plume poétique et chantante, nous partageons le quotidien d'Hazel, du moment où sa vie bascule, en passant par son internement et sa "rémission".
Le récit est immersif, à la limite de l'horreur dont sont empreints les écrits d'Hazel. Deux aspects intéressants sont traités ici : la condition de la femme dans les années 20 et les traitements expérimentaux utilisés dans les hôpitaux psychiatriques. Cécile Guillot nous parle d'ailleurs de ces derniers, en aparté, dans une note, à la fin du roman, où elle fait le lien entre les faits historiques et ceux suggérés dans Lullaby.
Le lecteur bascule en permanence entre rêve et réalité, ayant parfois du mal à faire la part des choses; à tel point que la chute du récit est très attendue (ne sera-t-elle pas décevante ?). Elle est à la hauteur de l'ensemble du texte : parfaite dans le contexte de l'époque. Epoque où la femme est considérée comme un objet, tout juste bonne à servir son époux et à perpétuer la lignée. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Hazel qui se détache de cette façon de penser et se retrouve rejetée par sa famille : elle est un monstre aux pensées impures. A Montrose Asylum, elle croisera des femmes intéressantes et coincées dans cette organisation patriarcale qui leur refuse toute liberté de penser.
J'insiste encore une fois sur la plume enchanteresse de l'auteure qui mène à la perfection ce conte sombre et effrayant à plus d'un titre.
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