Paulinette, faux et paillettes
Auteur : Serenya Howell
Éditeur : Éditions Plume Blanche (07/03/2023)
324 pages
Résumé :
Pauline est une grande fille.
Désormais elle a le droit de remplir des contrats toute seule et en plus, elle a une faux. Une faux comme papa et maman.
Seulement, dans ce monde d’adultes qui disent et font n’importe quoi, ce n’est pas toujours facile. Par chance, la plus mignonne de l’Ordre des Faucheurs : c’est elle !
Attention, messieurs dames, Pauline arrive… Vous n’êtes pas prêt ! Ange de la mort ? Ou déesse de la catastrophe ?
Avis :
Paulinette n'était franchement pas le livre du pack 2023 qui m'attirait le plus… mais j'ai vu passer tous ces avis enthousiastes et je me suis laissée aller à tenter l'aventure.
Une lecture plutôt facile qui m'a fait passer par trois phases :
Déstabilisée. L'écriture est assez déconcertante, et pour cause, c'est une enfant de 6 ans qui s'exprime. L'absence de négation est la particularité la plus visible; elle m'a pas mal dérangée au départ. Mon cerveau avait d'ailleurs tendance à la rajouter. Ben oui, il était pas d'accord ^^ et puis, au fil du texte, lui et moi nous sommes habitués et la lecture nous a paru plus fluide. On se représentait même très bien le petit bout de femme derrière tout ça.
Septique. Séduite par la fraîcheur et l'innocence de Pauline, je me suis totalement fondue dans son quotidien, ses découvertes et ses questions constantes. J'ai suivi avec angoisse ses boulettes et ses mauvaises décisions qui, du haut de ses 6 ans, lui semble totalement logiques puisqu'elle a peur de se faire gronder à ne pas suivre des règles qui ne lui sont pas expliquées. Pourtant, au bout d'un moment tout ça m'a semblé un peu tiré par les cheveux: que l'on laisse une enfant si jeune œuvrer seule et qu'on lui reproche ses erreurs alors qu'on ne lui dit pas clairement les choses c'est un brin agaçant. Rien n'est clair non plus pour le lecteur qui subit, au même titre que Pauline, et ne comprend pas certains éléments. De plus, les boulettes s'accumulent tellement du côté de Pauline que ça fait vraiment beaucoup !
Eclairée. Après la lassitude et la frustration de la seconde partie, arrive la surprenante dernière partition. Changement de point de vue. Nous découvrons l'histoire sous un jour nouveau et tout ce qui a pu nous gêner précédemment trouve une explication. Le narrateur se pose les questions que nous nous sommes préalablement posées et le rôle de Pauline prend sens. On éprouve même une certaine admiration pour l'intrigue mise en place par Serenya.
L'univers est foisonnant de détails et d'organisation. Nous le découvrons au fur et à mesure de l'histoire et cette représentation de la mort et des Faucheurs est très travaillée. Le choix du personnage enfantin est risqué mais permet aussi d'apporter une touche de candeur et de curiosité, quelque part même, de dédiaboliser la mort.
Des illustrations de la petite Faucheuse nous accompagnent à chaque fin de chapitre, mettant Pauline dans différentes situations.
L'imagination de l'auteure est absolument géniale et, malgré quelques points qui m'auront gênée, je me suis laissée séduire par Paulinette et ses paillettes.
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