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Quadrille - Inès Benaroya

Quadrille

Inès Benaroya


Éditions Fayard

juin 2020

Pour être parfaitement honnête avec vous, je me dois de vous dire que j’ai eu bien du mal à écrire cette chronique.

Il m’a été difficile de trouver les mots, de décrire mes sensations. Pourtant, j’ai beaucoup aimé ce « Quadrille » que j’ai dévoré en une poignée d’heures. J’y ai même mis pas mal de coups de crayons ... afin de conserver la trace des mots qui m’ont parlé ou interpellé, comme d’autres marquent leur corps de tatouages, évoquant leurs souvenirs les plus forts.


Cette histoire a un petit quelque chose de grisant et de transgressif, accompagné d’une touche de délicatesse.

Le passé et le présent s’y dévoilent en spirale, comme s’ils s’alimentaient l’un l’autre, dévoilant une histoire aussi étrange et malsaine que douce et puissante, solitaire aussi, dans laquelle le monde d’Arianne bascule.



Pourtant, ce qui frappe d’abord, c’est la douceur de la plume. Cette plume capable de polir les contours acérés de la vie et des sentiments. Les mots sont enivrants et calmes, à l’opposé de cet océan de solitude dans lequel Arianne semble nager avec une certaine grâce, il faut bien l’avouer. A l’opposé des émotions qui l’agitent inexorablement. Et c’est avec l’étrange douceur de ses mots, rythmés par des chapitres courts, qu’elle va nous raconter son double basculement.


Quelques jours après cette lecture, faite pratiquement en apnée, je peux confirmer qu’il s’agit d’un coup de cœur. Mais toujours dans ce soucis d’honnêteté, sachez qu’elle diffèrent énormément de ce que je lis d’habitude et peut-être même de mes goûts littéraires. Vous serez peut-être un peu surpris, mais très certainement comblés par cette histoire aussi belle sur le fond que sur le forme.


Une des particularités de Quadrille est de conter avec justesse ces gens qui entrent et sortent de nos vies, en y laissant un souvenir qui n’a finalement plus grand chose d’humain. Des souvenirs qui se rappellent, à nous par vagues éclatantes, rendant le présent un peu fade. L’auteur utilise brillamment ce trouble qu’on a tous ressenti à divers degrés.


En bref : coup de cœur pour cette histoire enivrante.


Résumé éditeur : Ariane passe des vacances de rêve sur une île en Grèce avec son mari et leurs deux enfants, quand elle rencontre Viola et les siens. Les deux familles se lient d'amitié, mais bientôt l'été révèle ses démons, faiblesse des uns et fourberie des autres - à moins que ce soit l'inverse.

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