Le porteur de mort - 6
Retour aux sources
Auteur : Angel Arekin
Éditeur : Plume Blanche (11/2021)
Résumé du tome précédent :
L'aura du Porteur de Mort n'a jamais été aussi oppressante ! Alors que l'ombre des spectres du passé tend à vouloir leur dicter leur destin, Seïs et Naïs font face à de nouvelles révélations qui pourraient bien tout faire basculer.
Dans les ténèbres de la montagne, les cris du prisonnier résonnent et viennent troubler leurs certitudes.
Méridiane, Shaolan et Torii sont plus près que jamais.
Ces gens-là ignoraient, dans leur vie bien tranquille, que certaines personnes n'ont plus rien à perdre.
Avis :
Cet avis est un peu particulier. Parce que la parution du livre n'est prévue que fin 2021. Parce que j'ai eu l'immense privilège de pouvoir le lire en avant-première. Parce que, comme vous le savez, il s'agit d'une saga que je chéris. Et il se trouve que ce tome est le dernier.
Cet avis est assez difficile à rédiger. Parce que je souhaite éviter au maximum les spoilers, surtout pour ceux qui n'auraient pas lu tous les tomes. Parce que j'ai encore une fois été submergée par tout un tas d'émotions durant ma lecture (j'ai été jusqu'à me ronger les ongles !) et qu'il est toujours compliqué pour moi de le retranscrire avec des mots. Parce qu'il s'agit (peut-être) du premier avis sur ce Retour aux sources et, mine de rien, je me mets une petite pression.
Comme pour les autres tomes, j'ai eu un peu de mal à me reglisser dans l'histoire de Seïs et Naïs. L'univers riche de l'auteure nous heurte de plein fouet et il faut laisser passer la douleur de la collision; d'autant plus, ici, que nous avons l'impression de franchir un gouffre, le récit se situant plusieurs années après les évènements du Prisonnier (tome 5). Au bout de quelques pages cependant, la magie opère, et je suis à nouveau tombée amoureuse de l'intrigue, des personnages, de la plume d'Angel.
Une fois encore, nous alternons les points de vue (Naïs / Seïs) et les époques (pages blanches / pages noires). Mais les héros étant séparés, l'alternance est plus espacée que dans les opus précédents.
Si les révélations qui ont été faites dans Le Prisonnier nous permettaient de faire le lien entre les pages noires et blanches, un mystère perdurait. Ou plutôt, une question subsistait… Je vous rassure, nous avons la réponse dans Retour aux sources. Par contre, elle met un certain temps à arriver ^^ et nous arrivons encore à être surpris par les révélations de l'auteure aux sujets de nos personnages !
J'aurais tendance à dire que la romance est un poil plus présente ici. Angel Arekin nous décrit un amour absolu, qui transcende les âges, deux âmes liées à travers les temps. Mais elle est aussi extrêmement cruelle, n'accordant que peu de temps et de répit à nos héros.
Les plongées dans le passé sont très nombreuses (c'est en tout cas l'impression que j'ai eu, mais on s'en rend moins compte en numérique). Nous revoyons des évènements antérieurs à ceux déjà explorés, ils apportent un jour nouveau à ce que nous croyions savoir. Les quelques questions qui subsistaient trouvent une explication, au moins suggérée, nous permettant de comprendre ce qui a amené Méridiane à faire ce qu'elle a fait.
Lorsque j'ai refermé le livre, ma première réaction a été : mais, mais, c'est quoi cette fin ?! Un ultime voyage dans le passé qui nous dévoile ce qui était, jusqu'à présent, laissé à notre libre interprétation des non-dits; qui éclaircit toutes (ou presque) les décisions de Médiriane et Torii. Et une dernière scène qui laisse entrevoir une ouverture. Pour tout vous dire, il reste un dernier point qui titille mon imagination et je me plais à penser que peut-être, un jour…
Avant cet épilogue de fou, Angel a encore une fois réussi à me faire monter les larmes aux yeux avec son récit si poignant et si tragique. Elle ne choisit en aucun cas la facilité, malmenant les personnages (et le lecteur) jusqu'au bout. Il n'y a aucun temps mort, les pages défilent sous nos yeux, alors qu'on aimerait tellement que le temps ralentisse; parce qu'on voit arriver cette fin, inéluctable, qui marque l'aboutissement de 6 années de passion. 6 années aux côtés de ces personnages tellement imparfaits et pourtant tellement attachants qu'ils nous habitent. Ils sont comme une seconde famille que l'on aspire à voir heureuse.
A travers cet univers, qui se révèle encore plus vaste qu'on n'aurait pu l'imaginer, Angel Arekin trouve les mots justes, et évoque des sujets qui parlent. Ici, il est beaucoup question d'allégeance, d'honneur opposé à ce qui nous semble juste au plus profond de nous. A partir de quand parle-t-on de trahison ? Qu'est-ce qui peut nous pousser à prendre une décision contraire à ce que nous dicte notre cœur ? Malgré ce que nous crient nos sentiments. Peut-on être conditionné à prendre certaines décisions plutôt que d'autres ? Seïs part sur les traces de Torii et il en crève de trouille, il tente de comprendre cette légende, connue sous le nom de Porteur de Mort, qu'il a appris à détester à travers ce que lui en a dépeint Naïs.
J'ai adoré voir les changements s'opérer en Seïs. Et j'avoue avoir toujours un petit faible pour Maël.
Bon, je crois que je m'emballe un peu… Vous l'aurez compris, cet ultime volet est à la hauteur, et même plus ! Je l'ai adoré, dévoré, vécu intensément. Je m'en suis imprégnée jusqu'au dernier mot. Et c'est, plus triste que jamais, que je quitte cet univers et ces personnages qui m'ont tellement séduite, bouleversée, conquise.
Cette saga est une vraie pépite, à côté de laquelle il serait dommage de passer.
(et je me suis un peu lâchée sur les citations, je l'avoue ^^)
Le passé est important, mais au fil du temps, les émotions que l'on ressent pour lui s'amenuisent. Ce n'est peut-être pas un réconfort, mais cela mais cela demeure un espoir.
*
"C'est ta façon de ma repousser, n'est-ce pas ? Tu ne veux pas que l'on empiète sur ta vie. Tu préfères garder les gens à distance. C'est le comportement typique de ceux qui sont en réalité terrorisés."
Et je n'étais pas sûr de vouloir savoir si j'avais été manipulé ou non. Vivre dans un mensonge est quelquefois préférable, non ?
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En se nourrissant du passé, on peut améliorer son avenir, non ?
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Pour la première fois depuis longtemps, j'éprouve de la peur. Je ne me souvenais plus de ce qu'elle pouvait susciter. J'en avais oublié la saveur et le danger. Ce n'est pas si mal de la goûter de nouveau. Avoir peur, c'est tenir encore un peu à la vie.
*
Qui sait ? Peut-être que de ne rien faire est déjà une décision. / Ne rien faire n'est pas un choix. C'est une absence de choix. / Il eut un sourire "Nous sommes d'accord."
*
Les hommes s’entretuent pour une femme, de l'or, de l'Astrée ou du pouvoir; ils trouveront toujours un prétexte pour prendre une arme.
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On a tous perdu quelque chose, reprit Naïs. La vengeance ne résout rien. Elle ne ramènera pas les gens qui nous ont quittés. Elle te détruit peu à peu, et lorsque tu t'en rends compte, il est déjà trop tard pour faire machine arrière. Alors, tu comprends que toi-même, en agissant de la sorte, tu as pu faire autant de mal que ceux dont tu souhaitais te venger. C'est ça la réalité.
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