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Reviendra-t-elle un jour ? - Elodie Koenigshoven

Reviendra-t-elle un jour ?

Éditeur : autoédition (19/05/2020)

354 pages


Résumé :

Juin 2019. Antonia et Romain sont ensemble depuis neuf ans. Elle est journaliste. Lui, inspecteur de police. Tout est parfait dans leur vie, jusqu'au jour où d'inquiétantes disparitions ont lieu à Paris, avec pour seuls indices, de sinistres messages. Bientôt, des cas similaires sont signalés au-delà de la capitale. Pour Romain et son collègue Thierry, le temps est désormais compté. Commence alors une véritable course contre la montre, et ils sont bien loin de soupçonner jusqu'où elle va les mener.


Vous savez, je ne suis plus tout jeune, et j'ai compris en vieillissant que personne ne se sentait concerné par quelque chose tant qu'elle n'est pas elle-même touchée de loin ou de près par cette même chose.

Avis :

J'avais énormément aimé le premier roman de l'auteure Séparés, je me suis donc lancée les yeux fermés dans Reviendra-t-elle un jour ? dont le résumé inquiétant n'a fait qu'éveiller ma curiosité.

Je remercie Élodie Koenigshoven de m'avoir permis de le découvrir, et je vais essayer de vous en parler sans en dévoiler le principal sujet, puisque celui-ci est introduit très discrètement, sans que l'on s'en aperçoive alors qu'on ne l'attendait pas !

Ce roman est extrêmement bien construit.

Dans la première partie, nous sommes plongés dans le quotidien d'Antonia, journaliste, et Romain, policier, qui jonglent entre leurs carrières respectives et leur vie de couple. Antonia couvre un feu de forêt qui ne la laisse pas indifférente. Les chapitres alternent entre leur deux visions, et leur relation est particulièrement réaliste. J'ai beaucoup aimé les voir s'interroger, l'un et l'autre, sur leur avenir et leurs sentiments. Je pense que l'on peut, à un moment où un autre, se retrouver dans certaines réflexions.

Puis, survient la première disparition, bientôt suivie d'une autre et d'encore une autre. Et vient le moment où je m'interroge vraiment sur ce que l'auteure a en tête, craignant de basculer vers une explication totalement tirée par les cheveux. Au lieu de ça, je me suis retrouvée entrainée dans une direction que je n'avais absolument pas vu venir (même si les messages m'avaient mis sur la voie). Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas gâcher votre future lecture, mais Elodie Koenigshoven réussit à nous informer et nous alerter sur un sujet d'actualité tout en ficelant une intrigue géniale. Chaque point a été calculé et nous est exposé en détail. On se dit que c'est un coup de génie.

Dans la seconde partie, nous découvrons certains chapitres narrés par des personnages inconnus. Ces chapitres m'ont fortement touchée. Ils exposent les faits de manières simple et concise, et pourtant, ils dégagent une fatalité et une tension qui glacent. Antonia évolue au fil du roman, prenant conscience de son immobilisme passé, et de sa volonté à tenir un rôle plus actif. Quelque part, je suis un peu comme ça, même si, je contribue à petite échelle, par des gestes que j'espère quotidiens, à essayer de changer les choses. Le discours d'Elodie, en toute fin de son roman, sur ses intentions et ses propres actions est à la fois rassurant et porteur d'espoir : on se dit que nos petits gestes ne sont pas rien et qu'il est encore temps d'agir ensemble.

Reviendra-t-elle un jour ? semble très bien documenté. L'auteure expose des données sans jamais prendre partie ou sembler moralisatrice. Et si tout n'est pas parfait, entre petites coquilles et passages un peu moins fluides, Elodie frappe fort, en nous entrainant à nouveau sur un terrain complétement inattendu, en toute fin de récit. L'affaire prend une tournure quelque peu flippante, et dans une dernière course contre la montre, on comprend que tout était déjà planifié depuis bien longtemps !

L'épilogue est simplement magique. Alors qu'il semble arriver comme un cheveu sur la soupe, il clôture au contraire en beauté ce roman atypique qui peut amener une prise de conscience.


Nous ne sommes rien sur cette terre, mais encore faut-il en prendre conscience. [...] Nous sommes tellement occupés avec nous-même que nous avons tendance à l'oublier. Sans elle, nous ne serions rien.


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