Animaux Nocturnes - 1
The Crow Girl
Auteur : Angel Arekin
Editeur : BLACK INK EDITIONS (16/09/2022)
546 pages
Résumé :
Jude est flic. Jude est drogué. Jude est autodestructeur et tourmenté. Son meilleur ami est un tueur en série à qui il voue une véritable obsession. Sa vie n’est remplie que de photographies sordides. Rebekka a toujours su qu’elle serait bientôt la victime de cet homme qui la suit depuis son enfance, sournois, tapi dans l’ombre. Elle ne peut rien dire à personne. Qui la croirait ? Alors que chaque jour la rapproche un peu plus de l’heure de sa mort, Rebekka se prend dans la toile sulfureuse de Jude. Peut-il l’aider, lui qui a déjà bien des difficultés à gérer sa propre vie et ses fantômes ? Et si cette passion qui les marque peu à peu était le virage qu’ils attendaient pour parvenir à vivre enfin ?
L'espoir, c'est moche, c'est éphémère, ça se brise d'un rien. C'est trop dur d'y songer. Pourtant je m'y accroche, j'y enfonce les ongles. Jude est mon espérance.
Avis :
Quand Angel Arekin me vend du Cri du silence, moi je signe direct ! Me voici donc embarquée, presque malgré moi, dans sa nouvelle série de romantic thriller, Animaux Nocturnes. Et si il faut retenir un mot dans ce titre... c'est bien Nocturne (noir); quoi que, Animaux peut être tout aussi parlant !
Est-ce que les personnages d'Angel sont complétement fracassés ? Absolument, et peut être même pire que ce que j'ai déjà lu ! Est-ce que c'est toujours sublimement bien écrit ? Tout à fait ! Je suis vraiment amoureuse de la plume de l'auteure, elle est tellement riche, détaillée et vivante; il m'arrive même d'apprendre des mots en la lisant ^^ Qu'est-ce que c'est bon de la lire ! ça se savoure comme un bon vin - ou plutôt un bon green tea parce que je n'aime pas le vin X). Est-ce que j'ai fini le cœur complétement brisé, ses morceaux répandus à mes pieds et dans le déni ? Je crois bien que oui... j'ai même essayer d'argumenter avec l'auteure pour une autre interprétation de la fin !
The Crow Girl c'est un truc totalement dément qui essaie de décrypter le mal et l'impact qu'il peut avoir sur les gens. C'est un flic, Jude, qui s'auto-détruit parce qu'il exècre son meilleur ami autant qu'il l'obsède. Parce qu'il n'a pas su voir le monstre qui se cachait derrière ce frère. Angel Arekin donne successivement la parole à Jude et à Rebekka, une jeune-femme qui a passé sa vie à fuir son propre monstre et dont le salut repose maintenant sur Jude. Elle nous propose également quelques chapitres du point de vue de Damian, le tueur en série, qui sont hautement perturbant !
En même temps qu'elle déroule son intrigue, qu'elle sait exactement où elle nous mène quand nous, on n'en mène pas large, Angel Arekin nous fait un petit cours sur les tueurs en série, en nous délivrant deux trois infos sur leur façon d'agir, de penser, et en citant quelques noms connus de l'autre côté de l'Atlantique. Elle se glisse dans la peau de ces hommes dont on ne parvient pas à comprendre les actes, quelle que soit la manière dont on les prend. Et elle nous balance des punchlines de dingue qui font écho et décrivent les choses à la perfection.
Les réactions des protagonistes sonnent tellement vraies que l'on fait corps avec eux et la chute n'en est que plus brutale. Angel Arekin raconte tout ce qu'il y a de plus laid, les déviances indicibles, la question qui revient sans arrêt : pourquoi, chez deux personnes qui ont vécu les mêmes drames, l'une est-elle devenue un meurtrier et pas l'autre ? Qu'est-ce qui les différencie ? Elle intellectualise le mal mais, évidemment, ne parvient pas à l'expliquer, ce qui est plutôt dérangeant pour mon petit cerveau comme cela l'est pour celui de Jude.
Ce qui m'a le moins plu ici, ce sont les scènes de sexe. Honnêtement, je m'en serais passée, mais elles permettent de façonner avec plus de précision encore le tempérament de Jude et la vision qu'il a de lui-même.
Un quasi sans-faute pour Angel Arekin qui m'a appâtée avec Le cri du silence pour me plonger dans un tout autre univers. C'est percutant, violent et malgré tout, beau par moment aussi. C'est la folie humaine dans toute sa splendeur et ça fait peur.
J'avais prévu de lire le tome 2 assez rapidement... je l'ai finalement enchainé. Parce que cette fin me trottait trop dans la tête et qu'il m'en fallait plus.
On se classe mutuellement dans des cases, même si, contrairement à lui, j'essaie de les faire sauter, de ne pas composer avec elles. Personne n'est jamais ce qu'il paraît. Les cases sont un mythe pratique pour se rassurer. Les monstres, eux, n'entrent dans aucune, ils s'épanouissent dans toutes. Ils savent mentir.
La fascination du mal, c'est le fruit d'une société qui s'emmerde. Elle est désenchantée, en manque de sacré.
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