Trois
Auteur : Valérie Perrin
Editeur : ALBIN MICHEL (31/03/2021)
665 pages
Résumé :
« Je m'appelle Virginie. Aujourd'hui, de Nina, Adrien et Etienne, seul Adrien me parle encore. Nina me méprise. Quant à Etienne, c'est moi qui ne veux plus de lui. Pourtant, ils me fascinent depuis l'enfance. Je ne me suis jamais attachée qu'à ces trois-là. » 1986. Adrien, Etienne et Nina se rencontrent en CM2. Très vite, ils deviennent fusionnels et une promesse les unit : quitter leur province pour vivre à Paris et ne jamais se séparer. 2017. Une voiture est découverte au fond d'un lac dans le hameau où ils ont grandi. Virginie, journaliste au passé énigmatique, couvre l'événement. Peu à peu, elle dévoile les liens extraordinaires qui unissent ces trois amis d'enfance. Que sont-ils devenus ? Quel rapport entre cette épave et leur histoire d'amitié ?
Elle se souvient de ce qu'ils se disaient, Adrien et elle : "Quand la vie prend, elle redonne." Mais parfois la vie se plante. Elle redistribue les cartes de manière malhonnête. Parfois la vie nous ment, nous roule.
Avis :
L'auteure. Le résumé. Deux excellentes raisons de ne pas passer à côté de cette lecture.
Il y a presque deux ans, j'ai lu Changer l'eau des fleurs, en LC avec Auré; un livre que ma maman m'avait offert parce qu'elle l'avait adoré. Trois m'a tout de suite intriguée; parce que j'ai beaucoup aimé la plume de Valérie Perrin, et parce que le sujet qu'il aborde, à travers cette amitié d'enfance est un sujet qui me touche. C'est tout naturellement que j'ai, à nouveau, partagé cette lecture avec Auré.
Cette lecture fut passionnante et réellement interactive ! Auré et moi nous sommes attendues tous les 5 chapitres pour confronter nos impressions, faire des commentaires ou émettre des suppositions ! Nous nous sommes régulièrement envoyé des extraits, comme nous en avons envoyé à Nadge, fan absolue d'Indochine. Car Indochine, tout comme la musique des années 90 manière générale, est très présente dans Trois.
Valérie Perrin nous balade entre deux époques :
2017, Virginie, la mystérieuse narratrice, installée à La Comelle, parle d'Etienne, Nina et Adrien, ces trois amis d'enfance, à l'amitié fusionnelle qui, nous le comprenons rapidement, se sont perdus de vue.
A partir de 1986, nous revivons la rencontre des trois puis, les années qu'ils vont passer ensemble. Alors que les pages se tournent, une question émerge rapidement : qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'ils ne s'adressent plus du tout la parole ? Et c'est ce besoin de savoir qui va nous pousser à plonger corps et âme dans la revue du passé… jusqu'au point de non-retour.
L'auteure a un don pour conter les choses de la vie, pour croquer des personnages touchants et réalistes avec ses mots. Elle nous entraine, avec une certaine nostalgie, dans une époque pas si lointaine mais pourtant très différente d'aujourd'hui.
J'ai aimé découvrir ces personnages qui grandissent, qui expérimentent, qui se trompent et qui, par moment, semblent ne former qu'un. J'ai aimé voir les regards extérieurs posés sur eux, jalouser le lien exceptionnel qu'ils ont tissé. J'ai aimé voir leurs failles apparaitre, distinguer les prémices de l'implosion et constater que la vie sépare souvent les gens. C'est à la fois triste, et normal. Surtout, ça n'efface rien de ce qui a été vécu et parfois, on se retrouve des années après comme si l'on s'était quitté la veille.
Valérie Perrin nous plonge dans la douceur de l'enfance et nous confronte brutalement à sa fin; ce moment on l'on bascule dans l'âge adulte et où notre insouciance nous quitte. Elle retrace avec justesse le parcours scolaire et les étés à la piscine municipale, les premières boums et les musiques qui les ont rythmées.
Elle nous pousse à nous attacher aux trois et à leurs parents, à chercher à savoir ce que sont devenus Adrien et Etienne, Nina étant, elle, demeurée à La Comelle. Elle sème des indices, introduit un rappel du passé dans le temps présent qui, brusquement, m'a poussé à partager une supposition complètement folle avec Auré. Parce que là, alors que je lisais ses mots, cela m'a semblé tellement évident. Une conjecture que j'ai ensuite rejetée parce que j'estimais que certains éléments ne collaient pas. Et pourtant, il se trouve que j'avais raison!
Passé et présent finissent pas se rejoindre, toutes les pièces du puzzle finissent par s'assembler et, comme le répète souvent Simone, la bénévole du refuge dans lequel travaille Nina, il n'est jamais trop tard - on croit, mais on se trompe.
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