Une bonne âme
Audrey Perri
Éditeur : Librinova (04/10/2017)
Résumé Editeur :
Londres, 1899. Florence Jones, jeune mère célibataire, décide de faire adopter sa fille Sélina, faute de pouvoir la garder auprès d'elle. Elle se tourne alors vers Mrs Hewetson, l'une de ces fermières de bébés qui pullulent dans la capitale et qui affirme pouvoir s'occuper de son enfant. Mais Florence ignore encore que cette femme, loin d'être la bonne âme qu'elle prétend être, est déjà impliquée dans la disparition de nombreux enfants...
Avis :
Une bonne âme est ma première lecture par le biais de Simplement, que j'ai découvert un peu par hasard. J'ai été sollicitée par Audrey Perri pour découvrir son court récit, qu'elle m'a présenté comme un roman historique, basé sur un fait divers de l'époque victorienne, ayant remporté le second prix dans le cadre d'un concours Librinova. Après avoir lu le résumé, j'ai décidé de me laisser tenter. Contre tout attente, j'ai vraiment apprécié ma lecture. La plume de Audrey Perri est très agréable et vraiment captivante. Bizarrement, je n'avais pas vraiment d'attentes au fil de ma lecture, me demandant quel tour allait prendre l'histoire. Pour autant, j'ai tout de même trouvé un intérêt à Une bonne âme. Il est pour moi assez difficile de décrire mon ressenti sans trop en dévoiler sur l'intrigue. On suit deux femmes : Ada et Florence, qui vont être amenées à se croiser et dont la vie s'en trouvera bouleversée. Je n'ai pas vraiment su donner d'âge à Ada dont on découvre des bribes du passé au fil du récit. C'est une femme en manque d'amour, dont Audrey Perri a su retranscrire les pensées avec justesse. Florence, quant à elle, est une jeune fille issue d'une famille plutôt pauvre, travailleuse et vaillante, qui va commettre un acte la conduisant au rejet par sa famille. Dans ce roman, l'auteure traite une relation (des relations) mère/fille assez particulière(s), qui nous fait grincer des dents car on ne peut pas concevoir le comportement de la mère de Florence, pas plus que celui de la mère d'Ada ou d'Ada elle-même. Pourtant, le jugement des autres est plus fort que l'amour maternel et cela était probablement le cas à cette époque victorienne; cela est probablement encore le cas dans certaines familles. Ce livre traite également de la misère, de ces femmes qui n'ont pas de quoi nourrir toutes les bouches et de ces autres qui le prennent de haut. On pourrait également presque parler de fatalité: et si... et si Florence s'était tournée vers quelqu'un d'autre que sa famille ? et si Charles Morton était apparu plus tôt dans sa vie pour la mettre en garde. Charles Morton... probablement le seul personnage masculin digne d'intérêt présent dans le roman. J'aurai d'ailleurs apprécié d'en apprendre plus sur son passé qui n'est qu'effleuré par Audrey Perri. Un homme qui voit au delà de l'évidence et semble avoir conscience des maux de son époque. Enfin, j'ai trouvé très intéressant, que l'auteure soit partie d'un fait divers autour duquel elle a brodé son récit, inventant une vie à ces femmes et entrant dans leur esprit pour tenter d'expliquer leurs actes de l'époque. Un roman qui ne fait pas une description très joyeuse de la vie, mais qui a su capter mon attention et avec lequel j'ai passé un bon moment. de plus, d'une certaine manière, il se termine comme j'aurais pu l'envisager ;)