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Tous les deux - Nicholas Sparks


Tous les deux

Auteur : Nicholas Sparks

Éditeur : Michel Lafon (01/06/2017)

Résumé éditeur :

À trente-deux ans, Russel Green a une vie de rêve : une carrière brillante dans la publicité, une maison sublime à Charlotte en Caroline du Nord, une adorable petite fille de six ans et surtout une femme exceptionnelle, Vivianne, qui est le centre de son monde. Mais cette merveilleuse façade se craquèle le jour où Vivianne part soudainement et qu'il perd son travail. Désarmé, Russel doit apprendre à composer avec sa nouvelle existence et à élever seul sa fille, devenant pour elle tour à tour chauffeur, cuisinier, infirmier, compagnon de jeu… Submergé de chagrin, il se jette dans ce combat quotidien. L'amour inconditionnel qui le lie à sa fille lui redonnera-t-il goût à la vie ?

Avis :

On ne présente plus Nicholas Sparks, tout le monde (ou presque) a au moins vu The Notebook (N’oublie jamais) avec Ryan Gosling et Rachel McAdams. Pour ma part, j’ai lu la quasi-totalité de ses livres (grosse préférence pour Le temps d’une chanson, Le porte bonheur et Chemins croisés). Je l’ai découvert avec le film A walk to remember (Le temps d’un automne) à la superbe BO avec Mandy Moore.

Bref, aujourd’hui, j’achète un peu du Nicholas Sparks les yeux fermés, sans forcément lire le résumé.

J’aurai mieux fait de m’en tenir à cette pratique en ce qui concerne Tous les deux. En effet, je ressors de ma lecture plutôt déçue (et encore ça s’améliore sur la fin), principalement je pense, parce que le résumé nous annonce un évènement qui survient à la page 255 et qu’on attendait donc avec impatience.

Tous les deux parle de la relation d’un père avec sa fille, mais pas que. Il traite aussi de la relation de couple, qui peut s’étioler avec le temps, des hasards de la vie, de la maladie et des sentiments. Sentiments que l’on maîtrise avec facilité ou non, que l’on sait exprimer ou au contraire que l’on garde pour soi. Il y a de jolies leçons de vie dans ce roman mais…

… tout est vraiment prévisible. Lorsque Vivian quitte Russ à la page 255, on l’attendait déjà depuis le début, [SPOILER]lorsque Russ commence à fréquenter Emily, on le voyait aussi venir, et lorsque Marge est diagnostiquée d’un cancer idem ; d’autant plus qu’on se demande comment elle a pu ne pas passer de tests plus tôt, sachant que toute sa famille maternelle ou presque est décédée du cancer[SPOILER].

… et j’ai vraiment détesté le personnage de Vivian. Du coup, toute la première partie du roman m’a semblée extrêmement longue, comme une énumération du quotidien d’un couple dans lequel il n’y a plus d’amour. Alors certes, la description est faite du point de vue de Russel, donc on pourrait penser qu’il exagère et dépeint sa femme d’une manière peu objective. Pourtant, il se remet aussi en cause, se pose des questions sur son comportement… Il dit aimer sa femme, mais on peut se demander comment cela est possible ; Vivian rejette presque tout ce qu’il fait, ne le soutient pas et le manipule en le faisant culpabiliser. Lorsque l’on aime quelqu’un, on ne doit pas sans cesse réfléchir à notre façon d’agir en sa présence. C’est une femme excessive et lunatique, qui voudrait que tout soit fait pour la satisfaire et qui aime contrôler son monde. Elle est à la limite de l’égocentrisme et son revirement final est limite difficile à avaler compte tenu de ses actes tout au long de l’année.

Et pourtant…

… Tous les deux se lit très bien ; chaque chapitre se décompose en un souvenir de Russel, matérialisé en italique, et la narration de l’année où il a tout perdu. Malgré l’ennui que l’on peut ressentir à la lecture de la première partie, on s’attache à Russel et à sa famille. Lui est un homme très sensible, très attaché au bien être des autres et à leur façon de percevoir les choses. Il va se dépasser au cours de l’année contée pour rendre sa fille heureuse tout en surmontant son propre chagrin. London est une petite fille très intelligente et sensible, malgré la sur stimulation que lui fait subir sa mère. Leur relation est très émouvante et bien retranscrite.

Les parents de Russ parlent peu mais sont aimants et toujours présents, tout en le laissant se débrouiller aussi par lui-même. Ils font figure de modèle, de repère et incarnent un foyer stable. Marge et Liz sont toutes les deux adorables, de bon conseil mais jamais dans le jugement ; je parle d’elles et non de elle et elle car c’est l’impression que l’on a, qu’elles ne font qu’un.

… j’ai bien aimé le parallèle que dresse Nicholas Sparks entre l’éducation des enfants à l’heure actuelle et il y a 30 ans ou plus : on passe de l’enfant libre et plus ou moins laissé à lui-même à un enfant hyper couvé, qui a 15 activités par semaine et dont on surveille le moindre pet. La société évolue d’une façon pas forcément salutaire pour ces enfants qui, pour certains, préféreront passer leur journée devant la télé plutôt qu’à jouer en plein air. Russ se compare ainsi à sa fille et met relève de nombreuses différences dans le comportement de ses propres parents vis-à-vis de leur petite fille : lorsque London tombe de vélo, tout le monde se précipite aux urgences alors qu’à l’époque on lui aurait dit « va te soigner ». Pourtant, London n’apparait à aucun moment comme la petite fille pourrie gâtée qu’elle pourrait être.

la deuxième partie du roman, beaucoup moins axée sur Vivian m’a beaucoup plus plu ; on y découvre un peu plus Marge et Liz, ce couple modèle, Emily, cette ex avec qui Russ avait mal agit et les réactions de London ou même de Russ vis-à-vis de Marge ont su me tirer quelques larmes.

Emily est le dernier personnage que j’ai beaucoup apprécié. Elle a traversé la même épreuve que Russ il n’y a pas si longtemps que ça et elle a su prendre beaucoup de recul pour analyser et verbaliser les choses. Elle est d’un soutien sans faille pour son ex-petit-ami et on voit bien qu’ils sont fait l’un pour l’autre. La question se pose d’ailleurs : et si Russ n’avait pas trompé Emily il y a 15 ans ? Est-ce qu’ils auraient pu être heureux tout ce temps ? MAIS il n’y aurait pas eu London ni Bodhi. Les choix que l’on prend ne sont peut-être pas toujours les bons, mais la plupart du temps ils ont leur lot de bonnes surprises et il faut profiter de toutes ces petites surprises que nous offre la vie et espérer.

Tous les deux est donc une lecture en demi-teinte, dans laquelle j’ai trouvé des moments intenses et des réflexions très profondes mais qui traine un peu trop en longueur et nous présente un personnage féminin avec lequel je n’ai absolument pas accroché.

- Pourquoi le mariage est-il si difficile ? - Qui sait ? Je pense que c'est probablement parce que les gens se marient sans se connaître vraiment pour commencer. Ou parce qu'ils ne savent pas à quel point ils sont cinglés. - Tu es cinglée toi ? - Bien sûr. Je ne veux pas dire "folle à lier". Mais un peu, comme tout le monde, en fait. Telle personne est peut être trop sensible et se vexe pour un rien, une autre risque de se mettre en colère quand elle n'obtient pas gain de cause. Une autre encore se ferme comme une huitre et tient rancune pendant des semaines. Voilà ce dont je parle. On fait tous des trucs malsains dans une relation, mais je ne suis pas certaine que les gens l'admettent sauf s'ils se connaissent vraiment bien. Et si tu considère que chaque partenaire débarque avec ses propres problèmes, c'est un miracle que le moindre mariage puisse tenir dans la durée.


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