IDENTITES
Auteur : C. Sizel
Éditeur : Plume Blanche Editions (06/03/2018)
Résumé :
Peur. Discrétion. * Les règles ont changé. Le territoire est divisé entre différents gangs qui tiennent les rues d’une main de fer. * Ce monde, c’est celui de Lia et si elle veut y survivre, elle va devoir s’adapter !
Avis :
Je vais vous avouer une chose: ce n’est pas du tout la couverture qui m’a attirée dans Identités. Pour tout vous dire, je ne la trouve pas très jolie, elle est même un peu effrayante ; pourtant, au fil de ma lecture, j’ai pu retrouver les éléments qu’elle fait apparaitre. Ce qui m’a attiré dans Identités, ce sont plutôt ceux qui en parlent, parce que vous le remarquerez, comme d’habitude, les résumés Plume Blanche sont plutôt succincts… J’ai lu beaucoup d’éloges à propos d’identité, cela a attisé ma curiosité et comme j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer Sizel à Livre Paris, j’ai sauté le pas.
Je suis tout de suite entrée dans le quotidien de Lia et, même si tout le fonctionnement du système en place n’est pas décrit très en détail, on trouve les informations suffisantes pour comprendre la situation. Par la suite, j’ai été un peu dérangée par la narration au présent, sans comprendre pourquoi car je n’ai eu cette gêne que par intermittence; le reste du temps, ce choix de narration m'a plutôt permis de vivre l’action plus intensément et de rendre le récit plus vivant.
Identités est divisé en 4 parties ; je ne vous en dirai pas plus à ce sujet pour ne pas spoiler, je vous confierai simplement qu’arrivée à la troisième partie le titre a pris tout son sens, mais peut-être suis-je longue à la détente ^^. C’est également durant cette partie que j’ai le plus apprécié ma lecture. En effet, si l’intrigue est intéressante dès le départ, je restais dans une sorte d’expectative au niveau de ma lecture ; attendant quelque chose qui ne venait pas (ne me demandez pas quoi je ne saurai le dire).
Dans Indentités, nous assistons au quotidien de Lia, à son combat pour survivre et croisons, au gré de son avancée des personnages très intéressants. Mais Sizel ne construit pas son récit comme on l’attendrait, rompant brusquement le fil pour nous projeter dans une toute autre direction ; sur le coup on la maudit, ça semble un peu brutal mais finalement on en vient à apprécier encore plus le roman. Roman que je pense pouvoir qualifier d’addictif étant donné que j’ai enchainé presque toute la dernière partie d’une traite (oui, je me suis couchée tard/tôt). Par moment, j’ai eu des petits flashs d’Hunger Games, mais probablement parce que c’est la seule référence que j’ai en matière d’entretuage.
Le personnage de Lia fait toute la force de l’histoire, son mental d’acier, sa capacité d’adaptation et sa volonté de se prendre en charge elle-même en font quelqu’un admirable à qui l’on s’attache forcément. Elle évolue énormément au cours du récit, se révélant à mesure qu'elle est confrontée au pire et prenant confiance en elle. Qu’importe la situation dans laquelle elle se trouve, elle arrive à rebondir car l’espoir est toujours là. Malgré son parcours plutôt solitaire, j’ai eu l’impression que Lia attirait les gens ; en effet la jeune-femme saura s’entourer d’hommes (principalement) tout à fait différents, de tout âge mais toujours bienveillants. Ce qui ne l'empêchera pas, d'être également confrontée à de mauvaises personnes.
J’ai particulièrement apprécié les personnages du Vieux Loup de Mer et de Sol. De même que Luc par lequel l’idée de faire table rase du passé est amenée : peu importe ce que l'on a fait, l’essentiel est ce que l’on est à l'instant présent et ce que l’on fait pour se racheter. Sizel ne ménage pas son héroïne qui passe par les pires galères même si elle a toujours un certain avantage sur les autres (que ce soit par ses relations, ou par sa constitution). Par la même occasion, elle bouscule pas mal le lecteur. Elle traite également, à travers Lia, de la perception de la différence par le plus grand nombre ; la peur de ce que l’on ne connait pas et le rejet voire le mépris qui en découle. Certaines situations étaient criantes d’injustice mais sonnaient tellement justes malheureusement.
A travers Ludwig, Sizel esquisse les difficultés à privilégier les obligations aux sentiments, faire passer l’intérêt général avant le personnel et l’épilogue de l’auteure est particulièrement juste. J’ai apprécié le fait que Lia reste forte et indépendante, ne comptant que sur elle-même pour construire son futur, ne souhaitant pas être privilégiée par les liens qu’elle pourrait avoir ; même si pour cela elle a pris des décisions qui ne lui revenait pas (comme par exemple couper les liens dans l’intérêt d’une tierce personne en supposant que c’était le mieux pour cette personne).
Plus le nombre de pages diminuait et plus j’étais prise par l’histoire, me disant que cela ne pouvait pas déjà finir. Finalement, l’épilogue que nous offre Sizel est parfait, à la fois beau et cruel, tout à fait dans l’esprit de ce que l’on a vécu au fil des pages. Je garderai un très bon souvenir de Lia (et surtout de Sol ^^).