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Blood Witch : intégrale - Léna Jomahe


Blood Witch : intégrale

Auteur : Léna Jomahé

Éditeur : Plume Blanche (02/04/2019)

Résumé :

Ah merde ! Encore un ! Bon alors ?

Oui, c'est à toi que je parle, là !

Tu crois vraiment avoir les reins suffisamment solides pour découvrir mon histoire ? J'en suis pas si sûre, moi! Si je te dis que je suis une sorcière dans un monde timbré avec des vampires et des loups-garous en autre chose, toujours partant ? Bien ! Comme tu voudras. Alors vas-y, prends-le ce bouquin, installe-toi confortablement et surtout, amène-moi un verre de tequila.


En règle générale, au pub, ceux qui obtenaient mon prénom d'accrochaient à moi comme des abeilles à un pot de miel. J'aurais pu vous parler des mouches, mais vu ce à quoi elles s'accrochent ça n'aurait pas été très flatteur pour ma petite personne !

Avis :

Je poursuis sur ma lancée "pack Plume Blanche" avec la sortie d’avril : Blood Witch, dont j’ai pu récemment rencontrer l’auteure.

Il s’agit là de l’histoire intégrale, l’équivalent du tome 1 étant déjà sorti préalablement deux fois (en 2015 et 2017), Léna Jomahé livre cette fois à ses lecteurs la version complète ! (au prix d’un tome unique).

Comme toujours chez Plume Blanche, l’objet livre est très soigné et auteure et éditrice se sont alliées pour nous proposer des débuts de chapitre illustrés. Oui, oui, à chaque chapitre son (ou ses) bonhomme(s) bâton ; et un petit conseil, ne les regardez pas tous d’un coup sous peine de vous spoiler. Une fois qu’on les a remarqué (pour ma part à partir du chapitre où il n’y a justement PAS de bonhomme bâton - et j’ai re-parcouru tous les chapitres déjà lus), ils apportent une petite touche indispensable à la lecture !

Pour ce qui est de l’histoire, il faut avouer que l’auteure nous offre un beau petit pavé qui m’a accompagnée une bonne partie du mois. On rentre très facilement dans le quotidien d’Erika, personnage qui fait toute la force du roman. En effet, Blood Witch parle de sorcières, vampires et autres créatures surnaturelles, ce qui en soi n’est pas forcément très original ; mais Léna nous a pondu une héroïne haute en couleur qui n’a vraiment pas sa langue dans sa poche. Elle jure comme un charretier, se plaint et ne pense parfois qu’à elle mais je vous rassure, Erika a également des qualités !

La plume de Léna, que j’avais déjà découvert à travers Les oubliés, est très agréable; on ressent parfaitement les émotions d’Erika et ses réactions à ce qui lui tombe dessus. Le récit est rythmé et entraînant, notamment grâce aux dialogues et à la langue acérée de la jeune héroïne qui trouve du répondant chez ses amies. Erika est vraiment un phénomène, loin de l’héroïne que l’on a souvent l’habitude de croiser dans des récits du genre, au contraire, on s’identifie d’autant plus à elle qu’elle a des failles, des peurs, elle ne sait parfois pas comment réagir à ce qui l’attend et elle campe sur ses positions lorsqu'elle a décidé quelque chose. Ce pourrait presque être nous ou notre copine qui l’ouvre un peu trop (on en a toute une non ?) même si, certes, elle a les pouvoirs et les capacités surnaturelles en plus ^^

S’il est une chose dont Erika ne manque pas (en plus d’un mauvais caractère), c’est d’humour ! Le récit de Léna Jomahé est drôle en toutes circonstances puisque son héroïne tourne tout (ou presque) en dérision ; ne dit-on pas que l’humour est le meilleur moyen de se protéger ? Quelques petites références culturelles de notre époque viennent renforcer l’impression de proximité que l’on éprouve vis-à-vis d’Erika.

Dans les personnages qui dépotent, on a Isabel et Soraya, les meilleures amies de la sorcière, qui se ressemblent d’ailleurs beaucoup niveau caractère et surtout qui arrivent à la supporter ! Elles ne se laissent pas marcher sur les pieds et sont parmi celles à lui tenir tête. On a Stan, le beau vampire surgit de nulle part que l’on ne peut qu’aimer. Plutôt sombre, mystérieux et récalcitrant quand il s’agit de lâcher des infos sur le début, nous apprendrons à le découvrir petit à petit. On a aussi des méchants bien sûr, et des gentils/méchants… Léna nous plante une foule de personnages que nous aimons ou détestons mais qui ne nous laissent jamais indifférents.

Vous l’aurez compris, sans trop vous en dire non plus, il arrive les pires trucs qui soient à Erika ; parce que l’auteure fait souvent des choix radicaux (pas de demi-mesure ici), contre lesquels il m’est arrivé de pester ! Malgré tout, elle continue d’avancer, faisant abstraction de ce qui la dérange, parce qu’elle a un super-pouvoir : un petit trou dans son cerveau qu’elle a baptisé « déni ». J’ai beaucoup aimé ça ! parce que ça permet de voir que quelque part on a une Erika "humaine" et que rien n’est facile pour elle.

Il est vrai qu’il m’est plusieurs fois arrivé de me poser des questions de « cohérence » : tient pourquoi… alors que ? et chaque fois, dans les pages qui suivaient, l’auteure m’apportait la réponse. Tout est donc très bien pensé dans Blood Witch.

quelques points qui m’ont moins plu aussi : la façon déconcertante avec laquelle les personnages sont éliminés (OK, je vous l’accorde, c’est, d’une certaine manière ce qui permet à Erika d’évoluer) ; les réactions du gros méchant qui ne fait parfois pas ses je ne sais combien de milliers d’années ; la perte inéluctable d’Erika vis-à-vis d’elle-même, tête de pioche qui veut se débrouiller seule pour « sauver » son clan ; la façon très (trop) rapide dont arrive la fin, on a un peu l’impression que tout part en cacahuète, que plus rien n’est maîtrisé. Et en même temps, encore une fois, Erika n’apparaît pas comme une super-héroïne mais comme une "humaine" qui gère comme elle peut ce qui lui tombe dessus sans pour autant parvenir à le maîtriser. Elle semble respire la confiance en soi et le pouvoir alors qu’elle crève de trouille et elle se laisse dépasser par ce qu'elle ne peut contrôler. Il y a

Puis arrive la fin… que dire. Déjà vous avez une fin alternative en plus de la "vraie" fin. Pour être franche je ne sais toujours pas laquelle je préfère. La "vraie" est juste affreuse, sans limite, si ce n’est l’amour et la lueur de conscience qui subsiste ; les dernières phrases sont justes parfaites même si c’est dur d’encaisser ce qui est venu avant. Quant à la fin alternative… et bien disons qu’elle remet tout en question ^^

Un récit pêchu, déjanté, mené par une héroïne badasse et ultra drôle. Un peu trop sanglant pour moi par moment, et manquant un petit peu de sentiments, car si j’ai bien compris qu’Erika ne peut pas se permettre de penser pour ne pas s’effondrer, son côté "machine" m’a un peu gênée. Blood Witch illustre parfaitement les ravages de la soif de pouvoir, et ce, même quand les intentions sont les meilleures du monde.

Un bon moment de lecture.


Erika ! Tu jures toi-même comme un charretier, tu ne vas pas me faire croire que tes oreilles sont sensibles aux insultes ! Si c'était vraiment le cas, tu serais sourde depuis longtemps !

Tu as déjà essayer de te mettre à l'avant d'un bateau et d'ouvrir grand les bras en direction du ciel ?

- Je m'inquiète tout de même pour toi […] s'il t'arrive quelque chose alors que vous êtes à Seattle il n'y aura personne pour t'aider. Je haussai les épaules. - Je serai à Seattle ma grande, il me suffira de hurler aux pompiers : Messieurs, en route pour le Grey-Sloan Mémorial Hospital ! Et je me ferai bichonner par Jackson Avery.

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