top of page
Photo du rédacteurClem

C'était un accident - Isabelle Lagarrigue


C'était un accident

Auteur : Isabelle Lagarrigue

Éditeur : Librinova (13/06/2019)


Résumé :

Je m'appelle Prune. J'ai quatorze ans et quatre mois.

Je suis hypersensible (il paraît), ROUSSE (je ne peux pas le nier) et accro aux listes (ma VIE).

Je suis en internat depuis le mois de septembre (à ma demande) car je ne supportais plus de vivre avec mes parents et mes sœurs jumelles de cinq ans.

Je ne le sais pas encore, mais dans quelques jours ma vie va basculer. Pas besoin de s'appeler Einstein pour deviner qu'il y aura un avant et un après et que l'enquête, que je mènerai pour comprendre, m'apportera plus que la vérité.

Le drame attire les gens sur un compte Facebook comme les vautours autour d'un cadavre.

Avis :

Je remercie Isabelle Lagarrigue de m’avoir confié son premier roman. Je l'ai découvert sur Simplement et la couverture toute douce ainsi que l’héroïne accro aux listes et hypersensible ont immédiatement capté mon attention.

C’était un accident est un joli livre, pas très long, dont le narrateur, et personnage principal est une jeune-fille de 14 ans qui se pose énormément de questions. Comme tout adolescent (et vous vous reconnaîtrez peut-être en elle), Prune découvre les relations sociales et les « règles » qui régissent les amitiés ; populaires, ringards… elle a parfois du mal à comprendre le comportement de ses camarades. Mais elle a également des interrogations plus profondes car elle se trouve rapidement confronté au deuil et à l’incompréhension qui en découle.

Le ton m’a beaucoup plus, c’est direct, bourré d’humour (malgré les circonstances) et l’héroïne a de l’esprit. On se laisse prendre facilement dans son récit, aux allures de journal. Prune nous livre sans concession ses pensées et ses fameuses listes (aux thèmes aussi divers que variés) émaillent le texte, nous faisant sourire, parfois.

A travers son roman, Isabelle évoque l’amitié, qui n’est pas toujours là où on l’attend, l’amour inconditionnel d’une mère pour ses enfants, qui souffre de les voir démunis et ferait tout pour les rendre heureux, les difficultés de l’adolescence particulièrement à trouver sa place, s’affranchir du regard des autres et vaincre sa timidité, le poids des secrets et des non-dits (les enfants ont besoin qu’on leur explique les choses, ne pas le faire peut conduire à de fausses suppositions et des interprétations malheureuses comme c’est le cas pour Prune) ; mais aussi la méchanceté des enfants entre eux, la relation (pas toujours facile) entre sœur, le premier amour… Tant de sujets de vie qui sont importants.

L’auteure introduit une pointe de futurisme (à moins que des prototypes n’existent déjà ? elle semble en tout cas avoir bien étudié le sujet en rencontrant des experts en la matière) à travers un galet plutôt original, appelé Spring, que je vous laisserai découvrir par vous-même. Ce galet prend une grande place dans la vie de l’adolescente et va l’aider à dépasser son mal-être et accepter les choses un peu mieux. Isabelle nous dresse également un portrait dérangeant et en même temps tellement vrai de la société : individualiste et attirée par le malheur des autres.

Oui, C’était un accident m’a parlé. J’ai beaucoup aimé Prune et les 100 000 questions qui traversent son esprit en permanence (ça je connais) ; je me suis également attachée à Matilda, qui partage sa chambre à l’internat, cette jeune-fille adepte des t-shirt à phrases originales, qui collectionne les feuilles de papier toilette et n’a pas peur de dire ce qu’elle pense. Prune aura gagné une vraie amie à travers cette épreuve et ça, c’est quelque chose de précieux. Si le sujet est tragique, le roman n’est pas non plus un drame, c’est plutôt un message d’espoir ; la vie continue et si la douleur ne passe pas, on apprend à vivre avec et on choisit de vivre vraiment plutôt que de ne plus profiter de rien. J’ai été touchée par le désarroi de Prune, mais n’ai pas non plus été submergée par les émotions.

C’est un livre qui s’adresse aussi bien aux parents qu’aux enfants à mon sens. Il fera comprendre aux parents qui l’ont oublié qu’il n’est pas facile d’être un ado et que le dialogue est essentiel et il pourra être un soutien pour les enfants qui traverse un deuil ou qui, tout simplement, ont du mal à trouver leur place.

J'ai envie de lui réponde quelque chose mais je n'ai pas de répartie. Enfin si plus tard à deux heures du matin dans mon lit […].

37 vues0 commentaire
bottom of page