Semblables, tome 2
Auteur : Julie Jodts
Éditeur : Plume Blanche (05/01/2020)
Résumé :
Un Royaume unique, Brisé par la gémellité Une sécession tragique Et des morts par milliers Il n'existe à ce fléau Qu'un seul remède L'antidote à tous nos maux Est le poison même Pour que s'unissent à nouveau Nos tribus et nos terres Les Dieux ont envoyé un jumeau Un héritier Paya en émissaire Devant les Dieux, elle devra s'unir Et épouser son pire ennemi Ensemble, ils assureront l'avenir Du Royaume et de sa patrie Sauver nos peuples déchus Ne se fera pas sans sacrifice La paix, vient avec un lourd tribut. Celui d'une fille ou d'un fils.
Cette pointe d'amertume, de nostalgie et de désarroi, c'est un peu ce que je ressens lorsque je termine un roman. Une fois la dernière page tournée, vous êtes éjecté de l'histoire, projeté dans la réalité. Vous avez beau le relire encore et encore, vous le savez… ce ne sera plus jamais pareil.
Avis :
Semblables était l’un des livres du pack Plume Blanche 2020 que j’attendais avec le plus d’impatience. J’avais adoré le premier tome qui nous plongeait dans un univers original et riche mais nous laissait dans une situation pour le moins délicate, nous faisant ronger les sangs et interroger sur la réalité des choses.
Ce second tome est tout aussi bon (même si je l'ai un peu moins apprécié d'une manière globale). Plutôt lent sur le départ ; le temps, pour Mia, de découvrir son nouvel environnement et surtout de digérer les choses. Nous découvrons une palette de nouveaux personnages et le peuple Knaheï, ainsi que le paysage environnant : du sable et du verre. En effet, dans les terres arides, le verre est le seul matériau que les exilés ont pu façonner. C’est donc un environnement original et impressionnant au sein duquel nous sommes plongés. Nous apprenons que l’Histoire apprise à l’école n’est peut-être pas l’exacte version des faits. Mia se retrouve seule, prisonnière de ses ennemis, déterminée à venger sa sœur et retrouver ses amis. Il y a une grosse introspection dans cette première partie, la jeune-fille peine à croire ce qui lui est révélé, et pourtant... Elle nous apparaît changée, par rapport à celle que nous avions découverte dans le tome 1. Plus courageuse, plus forte, elle va peu à peu réaliser qu’elle peut changer les choses, que ses ennemis ne sont peut-être pas ceux qu’elle croit.
Julie Jodts nous révèle un nouveau pan de l’histoire et nous prenons conscience que les non-dits et la manipulation exercée par certains être avides de pouvoir ont amené à une situation de guerre permanente. Mais cette guerre est-elle réellement juste ? Nous faisons connaissance avec Thiméo, le roi des Knaheïs. Celui-ci ne nous apparait pas du tout comme un ennemi, plutôt comme un jeune-homme bon et bienveillant, qui a grandi trop tôt. A aucun moment il ne brusque Mia, il est à son écoute et fait tout ce qui est en son pouvoir pour l’aider. Même si j’ai apprécié les nouveaux personnages : Thiméo, Jeffrey, Mme Bulle ou même le conseiller, j’avoue que les compagnons d’armes de Mia m’ont un tantinet manqué. Quelle joie de les retrouver dans la seconde partie du livre ! Leur réaction lorsqu’ils découvrent la condition de Mia, qu’ils sont venus délivrer, est brutale.
Cette seconde partie amène un peu de mouvement : une délégation se met en route et les péripéties ne manquent pas en chemin. Le groupe disparate au sein duquel couvent des rancœurs sera mis à rude épreuve. Une sorte de triangle amoureux apparaît, mais encore une fois, la réalité des choses, et plus particulièrement des sentiments, est mise en doute. Entre devoir et sentiments, raison et passion, quel est le plus important ? Nathan, tout en se voulant soutien, ne va pas faciliter la tâche de Mia. Il a ce petit côté sauvage et indompté qui en font un personnage addictif. Julie Jodts nous réserve un coup de tonnerre à son sujet, j’avoue je ne l’ai vraiment pas vu venir, toute aveuglée que j’étais.
La fin est, à mon sens, un peu rapide. Tout s’enchaine relativement vite après "l’étincelle" et le fil semble un peu nous échapper ; des confrontations ont lieu, les personnages ne sont pas épargnés et, finalement, tout semble être pour le mieux. Il faut parfois savoir tourner la page et continuer à avancer, c’est ce que fera Mia, de la plus belle des façons.
Semblables est une duologie qui m’aura permis de découvrir la très belle plume de Julie Jodts et, à coup sûr, malmenée. Personnages, intrigue, univers et interactions sont magnifiquement bien décrits.
Je sais bien Mia, je comprends que croire en quelque chose de bon et bienveillant est toujours plus facile que de croire en une vision qui bouleversera votre vie pour toujours, et pourtant...
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Avant de m'endormir, je repense alors aux paroles du Conseiller : "Il ne faut pas regretter la fin, car elle annonce toujours la preuve d'un commencement". Il avait tort. Quand c'est la fin, c'est la fin. Quand une personne meurt, après, il n'y a plus rien. Pas d'espoir d'un nouveau commencement, pas d'autres départs. Rien. Juste le vide de l'absence. Un instant la personne est là, vivante, et l'instant d'après, elle ne l'est plus. Désormais, le défunt ne vivra plus que dans la mémoire de son entourage, qui, après avoir pleuré une période jugée décente, reprendra peu à peu sa vie comme s'il n'avait jamais existé. Tout ça, jusqu'à ce que les porteurs mêmes du souvenir décèdent à leur tour et que la moindre trace de sa présence soit effacée, balayée. C'est cela la fin. La vraie.