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La fille du train - Paula Hawkins


La fille du train

Auteur : Paula Hawkins

Éditeur : Sonatine (01/05/2015) / Pocket (08/09/2016)

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Adaptation cinématographique (sortie : 26 Octobre 2016) , de Tate Taylor, avec : Emily Blunt, Haley Bennett, Justin Théroux, Luke Ewans, Rebecca Fergusson .

Résumé :

Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller et revenir de Londres. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe une jolie maison. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu'elle aperçoit derrière la vitre : Jason et Jess. Un couple qu'elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l'être par le passé avec son mari, avant qu'il ne la trompe, avant qu'il ne la quitte. Mais un matin, elle découvre un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Quelques jours plus tard, c'est avec stupeur qu'elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…


Avis :

Ma maman m’a prêté La fille du train il y a un certain temps et j’ai enfin décidé de le lui rendre ! Objectif : lire un livre prêté par mois !

C’est un sentiment mitigé qui m’habite à l’issue de ma lecture : La fille de train est à la fois dingue et un peu lent. Le récit est une alternance de chapitres du point de vue de trois femmes : Rachel, qui est la fille du train ; Anna, la nouvelle femme de Tom, l’ex-mari de Rachel ; et Megan, une jeune-femme dont Rachel fantasme la vie (elle l’a même baptisée Jess), alors qu’elle l’a voit tous les jours, par la fenêtre du train, dans sa maison voisine de celle d’Anna et Tom. Ces trois femmes ont quelque chose en commun mais elles ne le savent pas. Ces trois femmes sont chacune à leur façon abîmées par la vie. Ces trois femmes ont des pensées inavouables.

Ce qu’il faut savoir dans La fille du train, c’est que tout, absolument tout, n’est qu’apparence ; que ce soit la vie rêvée qu’imagine Rachel pour Jess et son compagnon, ou les situations que nous décrit l’auteure. Il faut savoir lire au-delà de l’évidence.

J’ai eu beaucoup de mal avec Rachel, qui est clairement le personnage principal ; il s’agit d’une trentenaire par vraiment attachante, qui se débat entre son alcoolisme et son refus de tourner la page sur les années heureuses de son mariage. On a plus d’une fois envie de la secouer, de l’amener à se prendre en main ; mais il fait avouer qu’elle n’a pas grand monde pour la soutenir et lui mettre un coup de pied aux fesses, si ce n’est sa colocataire qui parle beaucoup mais n’agit pas. Paula Hawkins en fait une très bonne description psychologique, on comprend comment elle a sombré, son combat perdu d’avance contre la bouteille et le désarroi dans lequel la laissent ses trous de mémoire. Elle a l’impression d’être spectatrice et de ne pas assez ressentir les choses mais plus que tout, elle a besoin d’amour et d’attention. C’est en partie ce qui va la pousser à intervenir dans une enquête pour disparition. Anna, et surtout Megan, ne sont pas en reste côté dysfonctionnel ; Megan cache un lourd secret, qui la hante encore des années plus tard et qu’elle ne peut pas confier à son mari, mais surtout, Megan tourne en rond. Anna, quant à elle, ne supporte plus les incessants appels de l’ex-femme de son mari, elle ne se sent pas en sécurité chez elle et a parfois du mal à gérer sa vie de mère au foyer. J’ai adoré plonger dans les méandres de l’esprit de ces trois femmes, toutes à la recherche du bonheur mais ne parvenant pas à l’atteindre. Les faits se dévoilent petit à petit, entre Anna qui se confie à son psy et Rachel qui revit des instants de sa vie de couple ; Paula Hawkins enchaîne les sauts dans le temps en nous confiant, au fil de l’enquête, quelques réminiscences de la vie de Megan, en remontant 1 an avant sa disparition.

Les maris d’Anna et Megan sont également très intéressants, l’un qui conserve une bienveillance étonnante pour cette femme qui le poursuit plusieurs années après leur divorce, et l’autre qui semble vouer une adoration sans faille à se femme. Mais est-ce bien là tout ce qu’il faut retenir ?

La fille du train porte bien son appellation de thriller psychologique car tout est dans le psychologique. Les personnages nous triturent le cerveau, nous font réfléchir sur le sens de la vie et les attentes que l’on en a ; nous déçoivent parfois. Paula Hawkins mène son intrigue d’une plume sûre et efficace, elle ne nous lâche pas, même si parfois elle nous lasse un peu. La partie « policière » est un peu trop absente ; on a l’impression que les enquêteurs sont seulement là pour faire joli et leur comportement vis-à-vis de Rachel est un peu étonnant.

Par contre quelle fin de dingue ! Je n’ai absolument rien vu venir ; peut-être parce que je n’ai pas été assez attentive sur certains passages, ou peut-être qu’on ne peut rien voir venir. Dans tous les cas, cette fin est fabuleuse, les apparences je vous dis ^^ ; elle nous amène à tout remettre en question et, si le livre ne m’a pas plus marqué que cela (hormis le côté très dérangeant de la décadence humaine), cette fin change absolument la donne.


Le vide : voilà bien une chose que je comprends. Je commence à croire qu’il n’y a rien à faire pour le réparer. C’est ce que m’ont appris mes séances de psy : les manques dans ma vie seront éternels. Il faut grandir autour d’eux, comme les racines d’un arbre autour d’un bloc de béton ; on se façonne malgré les creux.




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