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Aussi fort que l'amour - Jacquelyn Mitchard

Aussi fort que l'amour

Auteur : Jacquelyn Mitchard

Editeur : L'ARCHIPEL (09/03/2023)

405 pages

Résumé :

Stefan n'a que 17 ans quand il est envoyé en prison pour le meurtre, au cours d'une soirée arrosée, de sa petite amie Belinda. Trois ans plus tard, il est libéré. Mais, à part Théa, sa mère, nul ne semble prêt à le voir reprendre le cours de sa vie. À commencer par la mère de Belinda et les membres de l'association "Touche pas à nos filles", qu'elle a créée dès l'incarcération de Stefan, et dont les manifestations hostiles attirent l'œil des médias.

Théa voudrait aider son fils à se reconstruire, mais ses années derrière les barreaux l'ont amené à se replier sur lui-même. Et des inconnus commencent à le menacer. Dont cette jeune femme, qui le harcèle au téléphone…

Et si la nuit du drame, dont Stefan n'a aucun souvenir, n'avait pas livré tous ses secrets ?


Avis :

Aussi profond que l'océan est un film qui m'avait bouleversée (inspiré du roman du même nom de Jacquelyn Mitchard, il vient d'être republié chez Archipoche). Lorsque j'ai vu qu'un livre de l'auteure était publié aux Editions de l'Archipel, je n'ai pas tergiversé bien longtemps avant de le lire.

J'ai eu un coup de cœur pour les personnages et le récit que nous livre Jacquelyn Mitchard. Totalement prise par le récit, révoltée par ce que subit Théia, angoissée par ces mystérieux appels anonymes et les menaces qui lui sont adressée. Aussi fort que l'amour est très addictif et traite sans parti pris le sujet de la réinsertion carcérale.

Si le récit est porté par la voix de Théia, qui nous confie ses difficultés à vivre le retour de son fils à la maison, ses doutes quant à ce qu'elle devrait ressentir ou ce qu'elle pense devoir ressentir vs ce qu'elle ressent vraiment; nous avons également la vision de Stefan qui, après trois ans de prison pour meurtre, tente, tant bien que mal de se reconstruire une vie. Il est beaucoup question de reconstruction, d'acceptation; Stefan s'interroge sur ce qu'il a le droit de vivre, désormais. Il est pétri de remords et cherche un moyen de faire "le bien" autour de lui, plus encore que ce qui peut sembler "normal", car il a des choses à se faire pardonner.

Stefan et sa mère suivent chacun un chemin différent mais subissent tout deux la haine et la méchanceté de tiers : Stefan parce que certains considèrent qu'il n'a pas suffisamment payé sa "dette" ou encore qu'il ne mérite pas de vivre, Théia parce qu'on lui reproche de mal avoir élevé son fils, de ne pas l'avoir suffisamment entouré pour qu'il en arrive à de telles extrémités.

A ces chemins de croix, à l'absence de l'être aimé, à la culpabilité, viennent s'ajouter des appels mystérieux et un homme masqué qui donnent au roman un petit air de thriller. Théia enfile son costume d'enquêtrice pour découvrir ce qu'il s'est réellement passé ce soir là.

J'ai bien aimé l'évolution des regards vis à vis de Stefan, la dichotomie des réflexions et des comportements à l'encontre d'un meurtrier en réinsertion. Les gens s'octroient le droit de juger voire d'exercer la sentence qu'ils trouvent "juste". Jacquelyn Mitchard aborde le sujet avec bienveillance et y pose une réflexion sensée.

Quelque part, il est aussi beaucoup question d'apparence, et l'on constate que les choses peuvent être mal perçues en fonction de la personne qui s'exprime.

Un roman percutant, sensible et sans doute un peu tabou qui se termine d'une manière qu'on avait peut être vu venir, mais qui exacerbe tous les sentiments qui nous ont traversé au cours de la lecture.

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