top of page
  • Photo du rédacteurElsa

Buveurs de vent - Franck Bouysse

Buveurs de vent

Franck Bouysse


Editions Albin Michel

Août 2020

C’est par les Buveurs de vent que je découvre enfin la plume de Franck Bouysse. Autant vous l’annoncer dès l’introduction, ce fut une expérience sublime.


Oscillant sur un fil ténu entre rêve et cauchemar, dans un espace temporel indéfini, Franck Bouysse offre une histoire à l’onirisme palpable, rehaussée de descriptions aussi poétiques qu’intelligentes. Ses mots habillent les actes, mêmes les plus anodins, pour leur offrir une saveur nouvelle.


Peu à peu l’onirisme semble passer doucement au second plan tandis que l’histoire s’installe et se déroule, même s’il réapparaît au détour d’un paragraphe ou d’une phrase.


La psychologie des personnages est brossée avec une justesse incroyable qui nous propulse immédiatement auprès d’eux, au centre du Gour Noir. J’avais l’impression d’être au cœur de toutes ces scènes auréolées d’ombre, de les vivre de l’intérieur.

La temporalité, quant à elle, se distord. Tantôt je me suis crue à notre époque, tantôt au début du XXème siècle. Et puis, il y a ce drôle de type, sorte de puissant omnipotent, les noms des rues... qui m’ont donné la sensation d’être dans un futur dystopique.



Je ne peux m’empêcher de revenir encore et encore à cette plume sensible, presque lyrique, qui joue de ses libertés poétiques. A titre d’exemple, je pourrais vous décrire ces dialogues qui s’affranchissent de tous les codes de la ponctuation et qui, contre toute attente, gagnent en fluidité, au lieu de nous déstabiliser.


L’auteur est un conteur hors normes, capable de magnifier les détails qui sont tout autour de nous, comme le vertige à l’envers, lorsqu’on est au pied d’un arbre et qu’on regarde sa cime. Il fait des comparaisons qui sortent de nulle part mais qui ont du sens. Le rapport au monde de l’auteur est plus fin, plus perceptif que la moyenne et il a la capacité de décrire toutes ces petites choses que l’on perçoit à peine, voire pas du tout mais qui font toute la différence.


Je me suis délectée de cet univers à part, de cette nature omniprésente et fondamentale et je me suis prise d’affection pour Mabel et ses frères.

J’avoue cependant que la fin m’a peut-être parue un peu précipitée. Cette histoire close trop rapidement à mon goût m’a donné envie de prolonger la découverte de Franck Bouysse avec "Né d’aucune femme", ce roman qui a fait connaître l’auteur au plus grand nombre. Et par chance, la providence a glissé le format poche sur mon chemin ... merci #livredepoche !!


Et l’histoire, me direz-vous ? Le mieux, c’est de la découvrir par vos propres yeux.


En bref : un bijou porté par une plume hors normes.

24 vues0 commentaire
bottom of page