Dans ma tête cognent dix milliards d'étoiles
Auteur : Jean-Michel Audoual Editeur : EYROLLES (06/10/2022)
303 pages
Résumé :
Théo Wikowsky est un enfant précoce. Pour étancher sa soif de connaissances, il lit, résout des équations, adopte un phasme et anticipe les mouvements du monde. Mais son hypersensibilité n’est pas toujours comprise par son entourage : il est trop différent. Alors, Théo apprend à se faire discret, et peu à peu sa curiosité s’étiole. Jusqu’au jour où un incident bouleverse le clan des Wikowsky. Pour se relever, Théo a besoin d’un objectif, d’un rêve à sa mesure : plus tard, il explorera l’espace. Pour la deuxième fois, Jean-Michel Audoual déploie avec bienveillance et sensibilité l’intériorité d’un enfant atypique. Théo grandit sous nos yeux, apprend la vie à coups de désillusions, mais surtout d’émerveillements. Il comprend que l’espoir peut naître partout, tant qu’il y a des étoiles.
Avis :
C'est lors d'une masse critique Babelio que je suis tombée sur Dans ma tête cognent dix milliards d'étoiles. Ou plutôt qu'il m'est tombée dessus. Tout m'a attiré : le titre, la couverture, le résumé, et même la phrase d'accroche "Itinéraire d'un enfant précoce". C'était un peu comme si la plus brillante des étoiles du ciel m'attirait. Dans ma tête cognent dix milliards d'étoiles m'est tombé dessus, et moi je suis tombée dedans. Je suis tombée dedans et je ne sais pas comment je vais réussir à vous en parler. Je ne sais pas comment je vais mettre des mots sur les émotions qui m'ont submergée, sur le plaisir que j'ai pris à faire rouler les mots dans ma tête, à découvrir Théo, cet enfant extraordinaire et sa famille si peu ordinaire et pourtant si banale. Jean-Michel Audoual m'a offert une sublime expérience de lecture, bouleversante et douce à la fois.
J'ai tellement tellement aimé voir Théo grandir, s'épanouir, puis se renfermer au contact des adultes qui croisent son chemin. Ce petit garçon curieux et sensible évolue comme il peut, immobile pour ne pas déranger, bridant ses capacités pour ne pas se faire remarquer. C'est qu'à la maison la mère mène tout son monde d'un main de fer, il faut que ça file droit ! Et côté éducation nationale, c'est un peu la loterie : tantôt encouragé ou stimulé par des professeurs qui lui servent de modèle, tantôt dénigré ou moqué. Son ancre, dans tout ça, c'est son père, l'horloger silencieux, l'homme passionné et aimant. Même si chez les Wikowsky on est pudique, on ne parle pas trop des sentiments, on les exprime plus à coup de poing qu'à coup de mots. Le garçon phasme, c'est ainsi que Théo se nomme, se fond dans la masse, cherche à avancer malgré tout, malgré tous.
Les phrases sont percutantes, chantantes, envoutantes. Elles nous propulsent dans la tête de Théo, dans sa vie, dans sa famille. Elles nous font vivre le quotidien des Wikowsky, leurs coups durs, la manière dont ils les surmontent. Elles nous entrainent dans une histoire touchante, révoltante parfois, une de celles qui ne laisse pas indemne et qui fait voir le ciel différemment.
Théo Wikowsky m'a irrémédiablement conquise.
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