Auteur : Bertrand Puard
Gulf Stream Editeur
Parution : Mai 2021
Note : 4 / 5
208 pages
Résumé éditeur :
Un enquêteur japonais hanté par son histoire + une jeune fille qui entend les morts = un duo improbable sur les traces d'un passé qui se dérobe.
Selon une croyance japonaise, les âmes des défunts sans kaimyō errent parmi les vivants. Ce nom honorifique, Reiko n'a jamais pu l'offrir à ses parents, parce que les circonstances de leur disparition, il y a cinquante ans, n'ont jamais été élucidées.
À défaut d'avoir pu leur donner un kaimyō, il a consacré sa vie à en donner aux personnes dont la mort est nimbée de mystère.
Lorsqu'il débarque à Paris pour exercer son curieux métier, il rencontre Nouria, une adolescente qui prétend communiquer avec les esprits. Alors qu'il enquête sur le décès d'une vieille Japonaise, la jeune fille devine que cette affaire est liée à ce qui est arrivé aux parents de Rieko.
Les chemins de celui qui fait parler les morts avec celle qui prétend les entendre se sont-ils vraiment croisés par hasard ?
Avis lecteur :
Tout était réuni pour me faire découvrir ce roman : la couverture intrigante, mêlant cerisier japonais et Tour Eiffel, le titre, Kobé...
Comme certains ont pu le constater, je suis plutôt addict du Japon, des croyances et des rituels de ce pays. Et c'est naturellement que je suis entrée dans cette histoire, un peu fantastique.
Je ne vais pas trop entrer dans l'histoire elle même, la 4ème de couverture est assez claire.
Mais je peux vous assurer que dès les 1ères pages, vous serez happé par les mots, par l'histoire ou les histoires.
Deux personnages, avec qui nous allons alterner les points de vue.
Rieko est japonais et il vient de s'installer à Paris pour affaires. Il "reconstitue l'histoire des morts, pour faire en sorte qu'ils partent en paix", en lien avec le kaimyo, nom posthume au Japon qui permet de rendre la paix aux âmes parties dans l'anonymat. Il se décrit lui même comme étant "un Sherlock Holmes qui aurait passé ses diplômes d'assistant social". C'est un homme sage, qui cherche à apaiser la douleur née de la disparition de ses parents, en aidant des défunts.
Nouria, jeune adolescente parisienne, vit avec sa grand-mère, Rosa, qui est gardienne. Elle est d'origine sud africaine, a l'oreille absolue et est très curieuse. Elle n'a pas sa langue dans sa poche.
Petit bémol : j'ai trouvé qu'elle avait des réactions peu adaptées à son âge, même si elle doit être dotée d'une certaine maturité.
Deux personnages que tout oppose mais qui au final vont faire une drôle d'équipe, avec un mélange de cultures (japonaise et maghrébine), car ils partagent ce don de "parler avec les morts", chacun d'une façon particulière. Ils sont attachants et leurs échanges sont assez drôles!
On va donc suivre Rieko, qui va aider un notaire a découvrir le passé de défunts. Nouria va venir l'aider (elle va même plutôt s'imposer).
Et voilà comment on bascule dans un roman presque fantastique, à la limite du surréaliste. Les affaires en cours ramènent à l'enfance de Rieko, mais font aussi écho à celle de Nouria, à la façon d'un road-trip.
Mais c'est très bien écrit et jamais je ne me suis dit que c'était invraisemblable. Même si l'histoire paraît évidente, l'intrigue est plus compliquée qu'elle en a l'air et il faut faut réussir à lire entre les lignes et à décrypter les non dits. Tout est lié et rien n'est écrit juste par hasard.
Je découvre aussi la plume de Bertrand PUARD avec ce roman, très fluide, agréable et plutôt dynamique. Des chapitres courts permettent de donner du rythme, c'est assez addictif.
Je pense que l'auteur s'est énormément documenté sur le Japon, et cela ressort tant sur les attitudes de Rieko que sur la façon dont sont retranscrites les coutumes du pays. J'ai ressenti un profond respect des traditions japonaises.
Deux tomes avec deux secrets à découvrir, une histoire pleine de suspense et de rebondissements et une fin ouverte qui tient en haleine!
Ce tome 1 est plutôt court et c'est bien dommage. J'ai vraiment hâte de découvrir les secrets enfouis dans cette cave... En résumé : une intrigue originale, menée d'une main de maître, dans une ambiance mystérieuse avec un duo improbable mais très touchant.
La nourriture japonaise, si l'on exceptait la tempura, était bien plu saine pour le corps. S'il continuait sur cette pente dangereuse, il perdrait son surnom de "coton-tige" , une fois rentré à Tokyo, pour gagner celui d'amphore!
L'alcool, ça ne fait pas oublier. On croit y noyer notre peine, mais c'est juste de l'eau sale qui fait pousser plus vite encore les graines du chagrin.
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