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La guerre des cartels - Amar Lune

Los Intacables - 2

La guerre des cartels

Auteur : Amar Lune

Editeur : L'Archipel (25/04/2024)

516 pages

Résumé :

À cause de sa meilleure amie, Mira, une jeune femme sans histoire, se retrouve impliquée dans une affaire l'opposant au plus important cartel de Ciudad Juárez, Los Intocables. Le nouveau chef du clan, Eduardo Hernandez, en a fait sa femme pour étouffer le scandale et maintenir sa réputation.

Prise au piège de cette cage dorée dominée par l'argent, la drogue et la violence, Mira est au centre des cartels. Son seul levier pour gagner un peu de liberté et garantir la sûreté de sa famille : créer des liens avec Ed pour gagner sa confiance.

Mais, à ce jeu dangereux de la séduction, Ed et Mira pourraient bien se perdre…

Tous deux n'ont qu'un seul choix : tout faire pour la survie, rien que la survie.


Avis :

Agréablement surprise par le tome 1 de cette saga sur laquelle j'avais beaucoup d'à priori, je me suis directement plongée dans ce second opus qu'on ne peut qu'enchaîner ! J'ai été immédiatement prise dans l'action, l'angoisse de la situation de Mira, l'escalade de la violence.

Si la première partie de ce second opus est absolument haletante, j'ai trouvé que la seconde moitié trainait parfois en longueur. On est en effet plongé dans l'action, avec un enchainement de décisions qui ont des conséquences sur plusieurs personnages récurrents, notamment sur Mira. L'autrice, qui l'avait déjà bien malmenée, ne l'épargne absolument pas puisqu'elle est soumise à de nouvelles horreurs, dommage collatéral de la guerre de pouvoir qui se joue entre Edouardo et son cousin, Alvaro. Au milieu des autorités complétement corrompues et des différentes alliances qui se nouent, la partie d'échecs peut basculer à tout moment; et, les conséquences sont, systématiquement, l'assassinat de personnes, innocentes ou non.

Le personnage de Mira est, encore une fois je trouve, extrêmement bien construit. On ressent toujours ce déchirement entre sa conscience des actes de son mari et sa nécessité de se rapprocher de lui pour assurer sa sécurité mais surtout celle de sa grand-mère. Au final, le constat est amer, pour elle comme pour le lecteur : que ce soit pour le gouvernement ou pour les membres des cartels, la vie des mexicains ne compte pas. Pourtant, l'un des deux est sensé représenter la justice… Certes, l'organisation Los Intocables distribue de l'argent aux plus démunis mais à quel prix ? Est-ce une tentative dérisoire de justifier leurs actes ? Bref, vous l'aurez compris, on cherche toujours le plus petit grain de moralité dans ces sphères ou seul le pouvoir et l'argent compte (et c'est assez frustrant de ne pas le trouver).

Côté descente aux enfers, le cousin drogué, Miguel que j'avais bien aimé (pour son côté zouave) dans le premier opus, s'enfonce de plus en plus dans la drogue car il n'arrive pas à gérer la situation. Tout comme Mira, il est déchiré entre sa loyauté envers le cartel, son oncle et son cousin, et le lien du sang qui l'unit à son traitre de frère. Il ne peut pas se résoudre à la mort de ce dernier. Parlons d'Alvaro, justement. Si c'est un personnage qu'on peut avoir tendance à apprécier, dans un premier temps, on se rend rapidement compte que sous couvert de justice, il n'accorde pas plus d'importance qu'Eduardo à la vie des autres. Son seul objectif est de reprendre ce qu'il estime lui appartenir et, si il ressent une certaine responsabilité vis à vis de Mira, elle est bien la seule qui semble trouver grâce à ses yeux. La territorialité de son cousin vis à vis de sa femme n'étant sans doute pas étrangère à son intérêt.

C'est donc la guerre ouverte pour la conquête du territoire occupé par Eduardo. On ne connait pas trop la confiance dans ce milieu puisque tout le monde semble retourner sa veste à tout bout de champ… il faut donc être extrêmement prudent lorsqu'on avance ses pions et ne pas avoir de moyen de pression. Le récit est extrêmement sanglant et toute cette violence en devient banalisée. On ne pardonne pas. Quelqu'un trahit : c'est non seulement lui mais aussi toute sa famille qui est éliminée. Souvent de manière spectaculaire pour l'exemple. On évolue perpétuellement dans un climat de peur et cela, l'autrice le retranscrit plutôt bien. On comprend également le fait que si les autorités (copieusement arrosées par les malfrats) ne bougent pas le petit doigt, c'est parce que si la place est vacante un autre la prendra… il n'y a, finalement, pas de solution pour pacifier le pays.

Comme je le disais, j'ai trouvé quelque longueurs… notamment lorsqu'Eduardo et Mira jouent au chat et à la souris. Je ne sais pas trop quoi penser du chef du cartel, les rares fois où il semble manifester un semblant de sentiment il se transforme en machine à tuer l'instant d'après. Je crois qu'il a un gros problème de gestion de la colère (même si je comprends que c'est tuer ou être tuer et qu'il faut assoir sa suprématie). Malgré tout, j'ai apprécié le fait que l'autrice ne choisisse pas la facilité: nous ne sommes pas face à une histoire d'amour et Mira ne baisse pas vraiment sa garde; elle différencie bien attraction physique et amour, et peine à accepter l'attraction qu'elle ressent pour Eduardo car elle ne cautionne pas le comportement de l'homme qui la suscite. Ce qui m'a moins plu, donc, c'est cette escalade de violence qui semble sans fin, ces hommes qui ne savent pas s'arrêter et planifient en permanence meurtres et tortures. Mon cerveau a certainement bien joué son rôle en édulcorant les scènes.

Même si la plume de l'autrice est vraiment addictive, quelque part, j'étais contente que l'histoire se termine. Vous vous en douterez, on ne peut pas vraiment dire qu'elle se termine bien mais j'ai apprécié les choix de l'autrice et je ne regrette pas d'avoir donné sa chance à cette duologie qui m'a définitivement sortie de ma zone de confort.

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