La liseuse de visages
Auteur : Sebastian Fitzek
Editeur : L'ARCHIPEL (11/04/2024)
400 pages
Résumé :
Hannah Herbst, l'experte en décryptage d'expressions faciales la plus renommée d'Allemagne, aide régulièrement la police à démasquer des criminels.
Aujourd'hui, alors qu'elle traque un serial killer surnommé le Pêcheur, elle est confrontée au cas le plus étrange de sa carrière : une femme au dessus de tout soupçon s'est accusée du meurtre de ses proches.
Mais juste après avoir avoué, cette femme a réussi à s'évader. Pour partie à la recherche de son fils Paul - le seul à avoir échappé au massacre - et achever sa "mission macabre" ?
Hannah n'a que les aveux filmés de cette femme pour la confondre et sauver Paul. Le problème : la meurtrière, sur la vidéo, c'est elle-même !
Avis :
Depuis que j'ai découvert Sebastian Fitzek, il fait parti de ces auteurs dont je lis systématiquement les nouvelles sorties sans même regarder le résumé. Fitzek, hop, bibliothèque. Et autant vous dire que je ne regrette absolument pas ce choix après avoir tourné la dernière page de La liseuse de visages. Ce livre est totalement fou ! Fou et carrément addictif. Je l'ai d'ailleurs répété à mon mari un certain nombre de fois lorsque je mettais ma lecture en pause.
Le principe du personnage amnésique (Hannah) est hyper intéressant et, étrangement, je n'ai pas lu tant de livres que ça qui partent de ce postulat. C'est à la fois un parti pris risqué car, s'il n'est pas bien exploité, il peut embrouiller le lecteur, et très ingénieux car il permet de maintenir le suspense et nous induire en erreur au fil des déductions du personnage qui a perdu la mémoire. De plus, Fitzek introduit un second personnage qui, s'il a connaissance de certains faits (la vidéo enregistrée par Hannah), cherche également à découvrir la vérité, intrigué par les révélation de la femme. C'est donc un véritable chassé-croisé, une course contre la montre dans laquelle la vie d'Hannah est engagée.
Le prologue se déroule de nombreuses années avant les meurtres. Il est saisissant et il faudra au lecteur un certain temps avant de comprendre son importance. Le premier chapitre nous permet de rencontrer Hannah et son fils, Paul, alors âgé de 6 ans. Il est tout aussi intense que le prologue, plus choquant encore. Enfin, nous assistons, du point de vue du tueur, au massacre de la famille d'Hannah. Le ton est donné et le lecteur n'est pas au bout de ses surprises !
Le métier exercé par Hannah est original et très intéressant : elle décrypte le langage non verbal, interprète les micro-expressions et les gestes, ce qui lui permet, entre autre, de savoir si une personne ment. C'est un talent qu'il est agréable de découvrir. Il est assez impressionnant de voir les déductions qu'elle fait d'un geste ou d'un geste associé à une parole. Les personnages secondaires sont présents en arrière plan, ils interagissent avec elle, parfois à distance, et se dévoilent petit à petit. Ces inconnus, qui font pourtant partie de sa vie, prennent corps à mesure qu'elle se remémore certains souvenirs ou découvre les messages qu'elle s'est elle-même laissé.
Au milieu de tout ça, le lecteur tire ses propres conclusions, voit émerger des réponses qui semblent finalement ne pas être les bonnes. Puis, cette fin. Magistral retournement de situation. Et cette seconde fin qui, finalement, confirme des soupçons qu'on aurait pu avoir et renvoie toute l'horreur de la situation. Cette fin qui nous laisse impuissant et démuni. Soufflé.
En écrivant cet avis, presque une semaine après avoir terminé La liseuse de visages, je suis encore marquée par ce dénouement. Légèrement mal à l'aise et surtout en train de me repasser tout le film des évènements à la lueur des dernières révélations. Pour moi ce livre est un coup de génie de Fitzek qui explore les tréfonds, ô combien mystérieux, du cerveau et de la mémoire.
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