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La maison au milieu de la mer céruléenne - T. J. Klune

La maison au milieu de

la mer céruléenne

Auteur : T. J. Klune

Editeur : DE SAXUS (17/06/2021)

470 pages


Résumé : Linus Baker mène une vie tranquille et solitaire. À quarante ans, il vit dans une petite maison avec un chat caractériel et ses vieux disques. En tant qu'agent du Ministère de la Jeunesse Magique, il doit s'assurer du bien-être des enfants dans les orphelinats supervisés par le gouvernement. Mais lorsqu'il est convoqué de manière inattendue par les Cadres Extrêmement Supérieurs, il se voit confier une mission curieuse et hautement secrète : se rendre sur l'île de Marsyas dans un foyer où résident six dangereux pensionnaires. Obligé de mettre ses craintes de côté afin de rédiger un rapport objectif sur l'établissement, Linus va vite comprendre que les enfants ne sont pas le seul secret que renferme l'île. Il devra également réussir à cerner le charmant et énigmatique directeur des lieux, Arthur Parnassus, qui fera tout pour défendre ses protégés. À mesure qu'il découvre d'incroyables secrets et qu'il se rapproche d'Arthur, Linus va se retrouver confronté au plus difficile des choix : faire son devoir ou écouter son cœur.


Avis :

La maison au milieu de la mer céruléenne est le dernier livre que je lis pour le #prixromancsearquus. Un titre à rallonge pour un très jolie ode à la différence.

L'écriture est agréable, toute en contraste. T. J. Klune nous invite dans un monde où les êtres magiques sont référencés et contrôlés. Où les enfants doués de magie sont regroupés dans des "orphelinats", qui n'ont d'orphelinat que le nom car personne ne vient les adopter. Où le MJM (Ministère de la Jeunesse Magique) règne en maitre et décide du sort de ces enfants. Au MJM, tout est compartimenté, tout est gris et rectiligne; chacun à sa tâche assignée et ne doit en aucun cas déborder. Linus est un employé consciencieux, il connait par cœur le manuel des règles et règlements et prend très à cœur sa mission de contrôle des orphelinats. Il possède une grande empathie et se préoccupe, avant tout chose, du bien-être des enfants. Pourtant, il n'a jamais cherché à savoir ce qu'il advient des enfants dont il préconise la fermeture des orphelinats. Ce n'est pas sa partie à lui.

Au fil du récit, nous allons assister à l'éclosion de Linus. D'employé modèle, ne débordant pas du cadre pour ne pas attirer l'attention sur lui, d'homme solitaire à la triste routine, il va s'affirmer et se battre pour ce qui lui semble important. Linus a 45. Pourtant, il est d'une grande naïveté et certaines de ses réactions, notamment vis à vis d'Arthur, le directeur de la maison sur l'océan, sont dignes d'un adolescent. C'est un personnage attachant par sa maladresse, son grand cœur et ses paroles pleines de sagesse, pourtant d'un autre côté, il est fait figure d'anti-héros.

A la grisaille et à la pluie de la ville, siège du MJM, s'oppose le beau temps et les couleurs de l'océan et de l'île sur laquelle se dresse la fameuse maison. Une île qui ne peut que charmer le lecteur par la seule présence de ses habitants. J'ai adoré les enfants ! Les voir s'ouvrir, faire confiance petit à petit. Leur bagou, leur franc parler, qui effraie parfois Linus car certains nourrissent une obsession pour la mort ! Ces petits monstres (dans le sens affectueux du terme) sont tellement attachants et admirables. Rejetés, jugés par les hommes (en partie parce qu'ils ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas), ils continuent leur petit bonhomme de chemin et forme une famille unie.

Il y a beaucoup de bienveillance dans ce roman. Beaucoup d'injustice aussi. Parce qu'ils effraient, les enfants sont traités comme des pestiférés alors que tout ce qu'ils demandent c'est d'être intégrés. J'ai aimé voir le regard de Linus changer, voir le malaise devenir plaisir.

Les mystères entourant Arthur sont assez faciles à deviner, mais j'ai tout de même été surprise de découvrir ce qu'il avait vécu enfant. Et puis il y a cette fin plutôt réaliste : tout le monde n'est pas miraculeusement sauvé, mais un mouvement positif est engagé.

Une très belle histoire, dont le gros point fort est l'atmosphère qui règne dans la maison et la fraternité qui existe entre ces enfants dont personne ne veut.

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