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La marque du père - Emelie Schepp

La marque du père

Auteur : Emelie Schepp

Éditeur : Harper Collins (10/06/2020)

423 pages


Résumé :

En ce début de soirée, Sam Witell s'absente de sa maison pour une course rapide. À son retour, il a tout perdu : sa femme a été assassinée, son fils, Jonathan, six ans, a disparu. L'œuvre d'un pédophile ? d'un psychopathe ? Sous la houlette de la procureure Jana Berzelius, les policiers Henrik Levin et Mia Bolander enquêtent. Si leur soupçon porte d’abord sur le père, ce dernier semble avoir un solide alibi. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre subsistent dans cette famille en apparence bien lisse… Pourquoi la défunte mère était-elle dépressive ? Jana Berzelius doit démêler cette affaire aux ramifications complexes tandis que son passé de tueuse menace de refaire surface. Il va falloir frapper vite, et fort...


Avis :

Lorsque Harper Collins m'a proposé de découvrir La marque du père, j'ai été très emballée par le résumé.

Le début du roman est assez déstabilisant car de nombreux personnages, aux noms à consonance nordique, sont introduits ; et l'on suit deux récits en parallèle : celui annoncé dans le résumé, et une affaire judiciaire qui occupe plusieurs hommes de loi. Je me suis ainsi rendue compte, après coup, que La marque du père est le quatrième roman d'une série sur le personnage de Jana (qui est ici procureur). Pour autant, cela n'empêche en aucun cas de suivre l'intrigue, de nombreux rappels étant faits au sujet de son passé. Par contre, même si cet opus donne envie de découvrir les autres, il dévoile également beaucoup d'éléments que l'on doit y trouver.

Passé l'effet désagréable de départ, une fois un peu immergé dans l'histoire, la plume d'Emelie Schepp nous happe et nous entraîne dans les deux affaires abordée dans le roman. Celle du résumé, et le procès à venir d'un homme en lien avec Jana. C'est surtout cette seconde intrigue qui est compliquée à suivre et semble parasiter le reste. Une fois tous les éléments en place, elle devient plus simple et, prend parfois le pas sur le reste. Elle se place comme un fil rouge, qui reprend (je le suppose) les faits là où ils se sont arrêtés dans le précédent volet et, appelle une suite. L'enquête liée à Sam, est, quant à elle, résolue à la fin.

Nous suivons plusieurs personnages au fil du roman : Jana donc, mais également son collègue et proche ami, Per; Henrik et Mia, les enquêteurs principaux qui reportent à Jana; Sam, le veuf dont l'enfant a disparu, et Danilo, l'homme qui doit être jugé dans l'intrigue inter-tomes.

Jana est un personnage plutôt froid et distant mais, pour autant, on éprouve de l'empathie à son encontre. Elle n'a pas eu une enfance difficile, mais plutôt une enfance cauchemardesque. Elle est procureur, représentant de la justice donc, mais son passé chargé de violence lui confère un côté sans foi ni loi. Elle a déjà tué et est prête à recommencer si elle le doit, peu importe que cela fasse d'elle une criminelle, elle sait couvrir ses traces. Mais cela est à double tranchant, elle ne peut pas se lier car elle ne peut pas parler de son passé et pourtant celui-ci la rattrape. Per est un homme charmant, un homme amoureux de Jana, qui montre une patience exemplaire pour réussir à l'approcher. Tous les deux trentenaires, ils font un peu effet d'adolescents qui se tournent autour, ne souhaitant pas s'effaroucher. J'ai été assez frustrée de l'évolution de la situation les concernant. Car si Jana veille sur Per en secret, celui-ci ne le sait pas. J'aurais vraiment apprécié qu'elle se confie à lui, tout en comprenant le dilemme que cela lui pose, et j'ai été révoltée par l'ultimatum posé à Jana.

Danilo connait le passé de Jana, et il s'en sert pour parvenir à ses fins. Peu importe les moyens employés. Il connait son passé car il en fait partie et j'ai trouvé intéressant de voir les deux chemins contradictoires qui ont été pris par ses personnages; car si Jana est la justice, Danilo est un criminel. Et un criminel retors et manipulateur comme on en voit peu.

Concernant l’enlèvement, autant j'ai beaucoup aimé Henrik, père de trois enfants, qui vit la disparition de ce jeune garçon de 6 ans avec difficultés; autant j'ai détesté Mia. Cette dernière passe son temps à juger, prend en grippe tout le monde et ne pense qu'à son amant riche et vieux. Je ne lui ai trouvé aucune humanité et ai eu plus d'un fois envie de la gifler. Même si je lui accorde, que parfois, le comportement de Sam est réellement suspect. Le papa est obnubilé (et on le comprend) par la nécessité de retrouver son fils, allant parfois jusqu'à cacher des éléments aux enquêteurs. Si l'on ne peut douter de son amour pour Jonathan, on doute sur ses méthodes. Jusqu'à la révélation, que nous avions commencé à entrevoir.

La marque du père est un thriller entêtant, vraiment bien construit. Nous sautons, de paragraphes en personnages et en situation, souvent abandonnés aux prémices d'une information capitale, ce qui a le don de faire monter le suspens ! Il nous donne envie de découvrir ce que va devenir Jana (peut-être même son passé plus en détail pour ceux qui, comme moi, n'auraient pas lu les précédents tomes) et d'espérer qu'elle puisse enfin vivre sa vie.

Très bonne découverte que la plume d'Emelie Schepp.


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