La princesse légère
Auteur : George MacDonald Illustrateur : Sofiane Chabane Éditeur : KA'EL EDITIONS (10/12/2020)
121 pages
Résumé :
Un royaume sans héritier, ce n'est pas du goût du roi !
Aussi, le jour où la reine lui donne enfin une fille, il organise une grande fête pour le baptême de l'enfant.
Tout à sa joie, il oublie d'inviter sa sœur. Mal lui en prit !
Car cette sorcière se venge d'une manière bien particulière : en privant l'enfant de son poids.
Avis :
Lorsque j'ai découvert La princesse légère par l'intermédiaire de SimPlement (et par la même occasion les éditions Kaël), j'ai tout de suite pensé à ma grande qui adore les princesses et les histoires. Très agréablement surprise par l'objet livre, très coloré, émaillé de grandes et moins grandes illustrations qui ne sont pas sans faire penser aux mangas, il a aussi bien séduit les enfants que moi-même.
Nous avons découvert ce roman de George MacDonald sur plusieurs soirs, avec Romane, 4 ans, Andréa, 5 ans et Lucien, 9 ans. Andréa était probablement la plus enthousiaste mais ils étaient tous demandeurs.
Le premier chapitre est assez déconcertant. Le langage employé est un peu alambiqué, à tel point que l'on se demande s'il s'agit d'un problème de traduction où s'il s'agit du côté fantasque du conte. Très vite, nous sommes pourtant immergés dans l'univers si particulier de MacDonald, qui n'a pas été sans me rappeler l'écriture de Roald Dahl. Depuis, j'ai lu que MacDonald aurait été le mentor de Lewis Carol.
Les illustrations sont un gros plus à l'histoire, elles permettent aux enfants de se représenter les personnages, qui ne sont pas forcément toujours décrits. Ce qui a un peu manqué ici, ce sont les jeux de mots de l'œuvre originale, qui n'étaient pas transcriptibles en français; et un jeu de mot expliqué en bas de page n'a forcément pas la même saveur !
Dans La princesse légère, la dite princesse (autre originalité du récit, son prénom n'est à aucun moment cité, nous ne savons donc pas comment elle s'appelle, au grand dam des enfants - nous l'avons donc baptisée Plume) est maudite par sa vieille tante, un peu sorcière, et privée de sa gravité. Cela dans les deux sens du terme : elle ne pèse rien si bien que, faute de poids pour la maintenir au sol, elle s'envole dans les airs et ne ressent rien. C'est à dire que rien n'a d'importance pour elle, elle ne connaît ni peur, ni tristesse, ni amour; elle ne se préoccupe pas des autres et passe son temps à rire, souvent bêtement. C'est donc un personnage très particulier, auquel on ne s'attache pas particulièrement.
Pourtant, malgré des passages un peu compliqués pour les enfants (comme les réflexions métaphysiques de deux savants), la magie opère et le récit captive les troupes, qui, même si elles ne comprennent pas tout, sont impatientes de savoir si le sort pourra être levé et retiennent sans difficultés les grandes lignes; allant jusqu'à dire, alors que nous passons devant un lac à moitié vidé : "oh ! mais la sorcière elle existe pour de vrai ?"
Ce qui est sympa ici, c'est que pour une fois, c'est le prince qui a un coup de foudre, même si la princesse n'en a pas grand chose à faire de lui (et qu'on se demande quand même ce qu'il lui trouve). Au contraire, nous avons le couple royal, qui m'a un peu dérangée au départ, lorsque Sa Majesté le roi, reprochant certaines choses à son épouse, plus ou moins en rapport avec son statut de femme. Il ne faut pas oublier, cependant, que ce conte a été écrit à une autre époque, ce qui explique le langage et le rapport homme/femme ; la relation entre le prince et la princesse en ressort de façon d'autant plus novatrice.
Un chouette découverte que l'univers de Georges MacDonald dont je ne connaissais pas l'existence, et je suis curieuse de réitéré l'expérience avec Moussu et la clé d'or que nous venons de recevoir.
Du côté des enfants (attention spoilers) :
Lucien, 9 ans, a bien aimé que la princesse n'ait pas de gravité parce qu'elle pouvait voler et que c'est super ! Lorsqu'elle s'envole par la fenêtre et que tout le monde la cherche avant que la nourrice ne la retrouve dans un buisson est un passage qui l'a fait rire. Il a trouvé que le roi était un peu méchant et n'a pas compris qui racontait l'histoire. Il a bien aimé, je cite, les deux "pas très intelligents" (comprendre les métaphysiciens) parce qu'ils faisaient faire n'importe quoi au roi et à la reine.
Andréa, 5 ans, a beaucoup aimé. Il n'y a rien qu'elle n'ait pas aimé. Elle a rigolé dans sa tête parce que le prince croyait qu'il allait être mort alors que non, la princesse l'a sauvé et c'est redevenu tout comme avant. Elle a trouvé que la sœur du roi était méchante de faire des sorts à la princesse légère, au début ça lui a fait peut parce qu'elle pensait que ça n'allait jamais se finir, et à la fin elle était joyeuse parce que ça s'est finit grâce au prince. Elle est déçue de ne pas savoir comment s'appelle la princesse qui était rigolote.
Romane, 4 ans, a aimé tout. Sauf la sorcière vu que maintenant elle est méchante et que elle vide les lacs. Elle a aimé l'eau et le lac parce ils étaient trop génial. La princesse est trop belle et rigolote.
Comments