Le crépuscule d'Æsir
Auteur : Elie Darco Éditeur : Editions Plume Blanche (01/06/2019)
382 pages
Résumé
Deux siècles auparavant, un effroyable cataclysme a ravagé le monde et mis fin à la domination de lempire colonial dAtlantis.
Aux confins des monts de Thulé, se dresse Æsir, une citadelle de pierre et de glace, qui défie les éléments et abrite la dernière lignée atlante.
Hors d'atteinte des peuples barbares, les Æsirains voient soudain leur destin les rattraper.
Des hordes menaçantes arrivent à leurs portes par les chemins des cols. Ce sont des hommes sauvages, étranges, surpuissants, tous vêtus de noir, esclaves dun être malfaisant qui pratique une magie plus malfaisante encore.
Aldéric, l'ambitieux gardien des cimes et Viviana, la jeune fille du commandeur, voient leurs espérances balayées par un vent de mort.
La mise à mort de l'ennemi n'apporte point la paix; elle ne fait que déplacer le front des flammes de notre rage vers l'orée d'un autre bois à incendier… La soif de vengeance est une peine perpétuelle qui ne s'abîme qu'au fond du néant.
Avis :
C'est tout juste un an après sa sortie, que j'ai découvert Le crépuscule d'Æsir en lecture commune avec Armelle du blog Les rêveries d'Isis (son avis ici). Une lecture que j'ai trouvé plaisant de partager, parce qu'en discuter allège un peu la noirceur qui s'en dégage.
La présentation du roman s'ouvre sur la définition de la dark fantasy. Comme un avant propos mettant en garde le lecteur. Je vous le confirme, passée cette page de présentation, vous ne verrez plus de lueur d'espoir.
Pour ma part, ça a été une expérience de lecture très compliquée. Un roman très très bien écrit, un langage soutenu, des descriptions plus vraies que nature, tellement détaillées que l'on visualise tout à la perfection, comme si on y était. La plume de l'auteure est vraiment une révélation; pourtant, elle la dessert aussi, car son écriture visuelle et sa capacité à rendre vivante la moindre de ses scènes promet une lecture d'autant plus dure. C'est violent, noir, malsain par moment (selon mon ressenti) et j'ai eu un peu de mal avec ça. Certains passages m'ont retourné l'estomac.
Ce qui m'a le plus dérangée, je pense, c'est qu'il n'y ait pas réellement de morale, ou de leçon à en retirer. Si ce n'est que le mal engendre le mal. Destruction, vengeance, soif de pouvoir et trahison sont au cœur du récit.
Nous sommes dans un cercle de violence dans lequel la loi du talion "œil pour œil, dent pour dent" n'a jamais semblée aussi vraie. Quand les personnalités se révèlent, chacun se retrouve être un simple pion, un pantin manipulé dans une quête bien précise.
La plume est sublime, l'univers vaste, avec une part mystique, passionnant quant il est question de Commoria. J'ai apprécié voir le déchirement et l'évolution des personnages dans les épreuves qu'ils traversent. J'ai dégusté les révélations qui arrivent au compte goutte, jusqu'à prendre des proportions qui nous dépassent, qui nous font reconsidérer jusqu'à la place même de l'être humain. Si je n'ai pas adhéré aux choix des personnages, j'ai compris ce qui les y poussaient, j'ai contemplé, impuissante, la fatalité s'abattre, la folie les guetter, le destin se mettre en marche, la vengeance implacable s'abattre. A la fois brillante et insoutenable.
En lisant l'épilogue, une évidence s'impose : la dark fantasy n'est pas pour moi. J'en suis ressortie trop mal à l'aise et heurtée.
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