Le goût de nos rêves
Auteur : Emma Green
Editeur : EDITIONS ADDICTIVES (27/04/2023)
400 pages
Résumé :
Olympe et Salomé vivent en colocation dans le quartier Bastille, à Paris. Lorsque le frère de la seconde revient de voyage et s'installe avec elles, l'ambiance dans l'appartement change brutalement. D'autant que Salomé insiste pour que Simon aide Olympe à être embauchée dans le grand restaurant parisien qu'il compte ouvrir. Malgré les tensions, le rêve commun qui anime le trio les soude peu à peu.
J'aime cette fille plus qu'aucun autre humain sur terre et mon activité préférée consiste à défaire le monde avec elle. Puisque le refaire c'est peine perdue.
Avis :
Un enemies to lovers, de la cuisine et Emma Green : autant vous dire que j'étais très très emballée par le concept du goût de nos rêves. Rien de nouveau sous le soleil en terme de structure : une alternance de chapitres héros/héroïne, des répliques qui fusent, des personnages cabossés dont on ne fait que deviner le passé et de l'humour.
Honnêtement, j'ai adoré ma lecture, ça se dévore, au même titre que les spécialités culinaires que nous concoctent Olympe et Simon, mais il m'a manqué un petit quelque chose pour que ça fasse des étincelles; je ne saurais dire quoi exactement. La relation fusionnelle entre Olympe et Salomé fait rêver : leur coloc girls only, leur trafic de chaussures sur Vinted et leur rapport (plutôt complémentaire) à la nourriture. Elles sont tout l'une pour l'autre depuis qu'elles ont fait connaissance à un moment difficile de leur vie et j'ai beaucoup aimé leurs petits trucs à elles, le bien qu'elles se font l'une à l'autre.
Dans Le goût de nos rêves, Salomé n'est pas un personnage secondaire comme les autres : elle est la meilleure amie (la sœur de cœur) de l'héroïne et la (demi-)sœur (de sang cette fois) du héros. Elle est aussi présente que les deux protagonistes, elle est même le lien entre les deux dans un début de relation un peu houleuse. J'ai eu un petit coup de cœur pour la jeune femme, sa fraicheur et sa manière de voir la vie.
J'ai apprécié l'immersion dans le domaine culinaire, ce milieu très concurrentiel pour les femmes (qui plus est de couleur comme c'est le cas d'Olympe). J'avoue que j'ai plus d'une fois eu l'eau à la bouche.
Olympe et Simon cochent toutes les cases en terme de capital sympathie. Leurs joutes verbales sont délectables et l'animosité qu'ils se portent met le feu à la coloc ! A travers Olympe, les autrices abordent différents sujets de société : la difficulté d'être une femme dans un "métier d'homme", une femme de couleur face au racisme et une femme tout court, sujette aux gestes et commentaires déplacés de la gent masculine. Il y a aussi le côté famille dysfonctionnelle avec les attentes trop hautes de sa famille, la difficulté de communiquer avec eux qui lui semblent si parfaits alors qu'elle ne fait qu'échouer. Simon, quant à lui, traine un lourd passé. Il a passé sa vie d'adulte à la fuir, et surtout à le taire pour épargner cette demi-sœur qu'il adore. Un silence après un autre, l'engrenage s'est mis en marche et il n'est plus possible pour lui d'avouer.
Dans cette histoire il y a aussi des animaux, des frères aux noms de héros grecs et une bonne dose de bienveillance. Comme toujours avec Emma Green, je trouve que c'est bien traité, pas du tout cliché et que, au delà de l'humour et de la romance, des sujets importants sont évoqués.
Pas mon préféré donc (désolée Mandy) mais malgré tout j'ai passé un très agréable moment à parcourir les quartiers parisiens, à pieds ou à Vélib'. C'est tout doux, ça fait du bien au moral et c'est l'essentiel.
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