Le jour où j'ai choisi ma famille
Auteure: Stéphanie Callet
Editeur: Dunod
142 pages
Résumé éditeur:
Retirée à ses parents alors qu’elle a à peine 3 mois, Stéphanie est placée en pouponnière, puis en famille d’accueil. Cette famille lui offre l’amour et la sécurité dont elle a besoin pour grandir. Lorsqu’elle a 10 ans, sa mère, avec qui elle a peu de lien, demande à récupérer sa fille comme elle en a le droit.
Étant très attachée à sa famille d’accueil et n’imaginant pas la quitter, Stéphanie écrit au juge. Avec ses mots d’enfant, elle explique ce qu’elle ressent, sa peur de vivre avec sa mère. Le juge poursuit ainsi le placement en famille d’accueil pendant cinq ans. Mais à ses quinze ans, la sentence tombe : Stéphanie doit aller vivre chez sa mère. Ce couperet est très mal vécu par l’adolescente qui refuse cette issue.
Au lecteur de découvrir la suite de ce combat bouleversant…
Avec beaucoup d’émotion, Stéphanie Callet nous livre son témoignage poignant d’enfant placée, traversant toutes les difficultés pour rester avec sa famille de cœur.
Avis lecture:
Stéphanie est une petite fille qui pourrait être comme les autres, un bébé fragile qui, à peine née, est abandonnée par ses parents. Pas volontairement non, mais ils sont bien incapables de s’occuper d’elle et de prendre en compte les responsabilités qui incombent à des parents. À 3 mois, Stéphanie est placée en pouponnière puis en famille d’accueil. Mais il y a des choses aberrantes au sein des services sociaux et Stéphanie a très bien su les mettre en exergues. Elle a dû tout au long de son enfance continuer à voir son père schizophrène et alcoolique et sa mère incapable même de se gérer elle-même. Mais l’ASE (aide sociale à l’enfance) n’a qu’une devise: « les parents restent les parents quoiqu’il advienne ». Et il ne faut surtout pas que la famille d’accueil démontre trop d’affection, voire d’amour pour les enfants dont elle a la garde, ce ne serait pas sain, et ils leur seraient immédiatement enlevés. Nous ressentons la peine et la détresse de Stéphanie tout au long de sa vie, elle a vécu l’enfer mais a réussi bon grés mal grés à s’en sortir.
Stéphanie apporte ici un témoignage profond et étayé de ce qu’elle a vécu, et ce que beaucoup d’enfants comme elle vivent encore… Elle a eu de la chance dans son malheur de rencontrer les bonnes personnes qui l’ont aidé à s’en sortir et ne pas commettre l’irréparable: une avocate (qui a d’ailleurs écrit la postface), un journaliste ensuite qui relaye son histoire et d’autres encore… Tout pour qu’elle n’ait pas à revenir vivre chez sa mère.
Je ne suis généralement pas fan des témoignages et des non-fiction, je préfère m’évader en lisant des romans mais je pense que ce livre devrait être lu par le plus grand nombre afin de faire évoluer les mentalités et les façons de penser de nos politiques! Ces enfants ne sont pas des jouets, ce sont des êtres vivants, sensibles, doués de sentiments, peut-être encore bien plus que les autres enfants… Ce qui est fou c’est de voir toutes les choses qui sont demandées aux familles d’accueil pour être sûr qu’elles s’occuperont bien des enfants alors que lorsque l’on rend les enfants à leurs parents « biologiques », il n’y a aucun contrôle, rien!
Je pourrais écrire des lignes et des lignes sur ce thème tant cela m’a indignée, mais je vous laisse découvrir le livre de Stéphanie qui en parle bien mieux que moi. Et puis c’est tellement rare qu’une histoire comme ça finisse bien que rien que pour ça ça vaut le coup de la lire !
"Merci à Stéphanie de ce témoignage qui devrait être lu par tous les professionnels de l'enfance en danger car il remet en cause nos certitudes et devrait nous conduire à plus de vigilance et d'attention pour que soit réellement pris en compte l'intérêt de l'enfant."
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