SHIT ! - Jacky Schwartzmann
- Nadge
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- 3 min de lecture
SHIT ! - Jacky Schwartzmann
Auteur : Jacky Schwartzmann
Le livre de Poche
Parution : Février 2024
Note : 3,5 / 5
328 pages

Résumé éditeur :
Quand Thibault débarque à Planoise, quartier sensible de Besançon, il est loin de se douter que la vie lui réserve un bon paquet de shit. Conseiller d’éducation au collège, il mène une existence tout ce qu’il y a de plus banale. Sauf qu’en face de chez lui se trouve un four, une zone de deal tenue par les frères Mehmeti, des trafiquants albanais qui ont la particularité d’avoir la baffe facile. Alors que ces derniers se font descendre lors d’un règlement de comptes, Thibault et sa voisine, la très pragmatique Mme Ramla, tombent sur la cache de drogue.
Que faire de toute cette came ? Lorsque notre duo improvisé compare ses fiches de paie avec le prix de la barrette, il prend rapidement une décision. Un choix qui pourrait bien concerner tout Planoise.
Avis lecteur :
J'ai choisi ce roman pour des trajets en train : je voulais quelque chose de léger et la référence à Mamie luger m'a convaincu.
On découvre Thibaut, originaire du Jura, conseiller d'éducation (CPE) en zone prioritaire à Besançon. Il habite dans un immeuble au cœur de la Planoise. En effet, il souhaite habiter au milieu des jeunes qu'il croise, pour comprendre leur milieu, leurs angoisses et leur quotidien.
Mais son immeuble sert de base à des petits trafiquants de drogues (bien armés), au sein de leur "four" (c'est à dire leur point de deal). Il reste donc à distance des trafics, jusqu'au jour où, malgré lui, il va se retrouver au centre des affaires avec une de ses voisines. Ils vont ainsi devenir la cible d'autres dealers.
L'auteur décrit comment des personnes basculent, sous couvert de bonnes intentions et d'envie d'aider les habitants, dans un business illégal mais lucratif et prennent des risques.
C'est une critique plutôt acerbe de la société actuelle, entre humour (noir parfois) et réalisme, entre discriminations et clichés.
Les personnages, aussi différents que complémentaires, sont tout de même attachants, même si on a parfois envie de leur dire "stop, tu vas trop loin là, ça va mal finir". le quartier lui-même est un personnage à part entière, avec ses codes, sa hiérarchie...
La plume de l'auteur est incisive, fluide, avec de jeux de mots bien pensés et des références très populaires.
C'est un roman engagé, voir politique, qui décrit la vie dans une cité et comment des habitants lambda de quartiers dits sensibles vont finalement profiter du système plutôt que subir la loi des petits trafiquants, façon Robin des bois. L'auteur a vécu dans ce quartier, ce qui rend encore plus crédible l'histoire.
Quelques passages assez drôles, même si la fin est plus sombre (et j'avoue que j'ai été surprise, je m'attendais à une happy end).
Au final, même si j'ai aimé le ton et l'histoire, il est quand même difficile de le comparer à mamie Luger que j'avais littéralement adoré. On retrouve une critique de la société et de la vie des quartiers avec un côté certes déjanté, mais j'ai moins aimé cet univers.
Je conseille cependant ce polar, qui vous entrainera dans les coulisses d'une cité et de son activité parallèle.
Une fois, je lui ai dit que si elle se considérait comme l'égale d'une huître, c'était certainement parce qu'elle retenait leur QI comme critère de comparaison.
Autre effet sur Claude : un sourire permanent. Il aurait pu faire politicien ou présentateur de jeu télévisé, ces deux métiers ne nécessitent finalement qu'une même compétence : raconter des conneries en souriant.
Le dieu des Terroirs a refilé aux Francs-Comtois la plus belle région de France, devant la Corse, la Bretagne ou le Cantal ; afin de compenser ce favoritisme, il a affublé leurs femmes de l'accent le plus pourri de toutes les parties francophones de la planète Terre. Même au Québec, ils ont l'air moins con quand ils tordent la bouche pour en sortir leur français dégradé.
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