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Le lien - Ange Lise

Le lien

Auteur : Ange Lise Editeur : EX AEQUO (02/05/2023)

107 pages

Résumé :

Découvrir son autisme à 38 ans… Une révélation en résolution d'énigme dont la solution était sous les yeux depuis le début. Une révélation qui a ouvert la voie à une introspection et a permis à Ange Lise de revisiter sa vie à la lueur d'Asperger, pour éclairer les zones d'ombre et adoucir les aspérités de jugements. Asperger résonne en réconciliation avec elle-même, en évidence à accepter pour avancer. Ange Lise a construit ce livre comme un puzzle où chaque pièce en souvenir avait son importance pour nourrir des pistes d'analyse flirtant avec une dissection à vif. L'auteure a essayé, elle qui d'habitude se cache derrière mille pseudonymes ou personnages, de jouer la carte dune sincérité sans fard. Une mise à nu nécessaire pour aller plus loin dans une réflexion effritant un concept de normalité en miettes face au kaléidoscope des individualités qui finissent par se rejoindre dans un joyeux maelström collectif de diversité.


Mais quand Phèdre commence à prendre racine en plantant un décor de tragédie en boucle, je baye aux corneilles.

Avis :

Il est assez rare que j'accepte des lectures "non jeunesse" sur SimPlement, car je suis déjà plus que chargée en terme de lecture; pourtant, lorsque les éditions Exæquo - que je connais justement pour leurs publications jeunesses - m'ont sollicitée pour découvrir Le lien, le sujet abordé et la brièveté du récit m'ont poussé à faire une exception.

Le récit d'Ange Lise se découpe en de courts chapitres, au cours desquels elle nous livre le fil de ses pensées, de ses constats, de ses expériences. Tout est assez dénué de sentiments, un peu à la manière d'un exposé, elle présente des faits. Cette manière de relater les choses est à l'image du manque d'empathie présumé des autiste : Ange Lise nous explique justement que si les autistes prennent certaines situations avec détachement, ils seront, au contraire, terrassés par les sentiments dans une autre.

L'auteure nous livre ici une part d'elle-même et se questionne également sur l'image qu'elle renvoie. Elle dissèque certaines situations, certains comportements, les abordant de son point de vue, comme de celui d'un neurotypique. On se reconnait volontiers, parfois, dans un comportement autistique, et on admire sa capacité à "faire semblant"; on sourit à l'évocation d'une situation professionnelle, consterné par l'étroitesse d'esprit des gens, mais pas étonné pour autant. On profite avec elle des petits plaisirs de la vie, ceux que l'on ne voit plus mais qui sont pourtant si simple.

Le récit est très agréable à lire, recherché, plein de traits d'esprit, de jeux de mots et d'autodérision. Mais par dessus tout, il dépeint la société d'une manière très juste, à travers les yeux d'une personne qui n'a pu su entrer dans les cases mais qui a bien plus de clairvoyance que celui qui y est arrivé. Une vision fort intéressante de la vie et de l'autisme.


La société de consommation a basculé ans une surabondance de bouffe qui déborde de tous les côtés. On nage dans le trop et le trop-plein. Avoir la bouche pleine en permanence permet d'avoir l'esprit occupé et de fermer sa gueule. Le peuple en oie consentante, gavé de gras et drogué au sucre qui le maintient dans un état de dépendance physique et psychique. Chacun creuse sa tombe comme bon lui semble. On est ce qu'on mange. Beaucoup de nos comportements sont induits par nos choix alimentaires. La plupart des maladies modernes sont générées ou largement entretenue par notre alimentation.

Beaucoup de personnes ne dégagent plus rien. Elles sont éteintes. Je ne parle pas d'une énergie neutre en veille, mais véritablement d'êtres vides et complétements déconnectés. On parle d'alimentation vivante. Est-ce que ceux qui ne se nourrissent que d'agro-alimentaire, de petites pilules prescrites par le médecin et de télé à haute dose finissent décérébrés au sens propre ?

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