Le pays des cerisiers - Fumyio Kouno
Auteur : Fumyio Koumo
Kana
Parution : Avril 2006
Note : 4 / 5
116 pages
Résumé éditeur :
1955.
Dix ans se sont écoulés depuis ce jour où l'éclair incandescent a fendu le ciel.
Dans la ville d'Hiroshima, l'esprit d'une jeune femme est intensément bouleversé.
Pour les plus faibles, qu'ont représenté la guerre et la bombe?
L'œuvre polémique d'un auteur engagé!
Avis lecteur :
Ce manga date un peu, mais quelque chose dans la couverture m'a attiré, puis j'ai vu que l'histoire se passait au Japon, alors je l'ai emprunté.
Je ne suis pas déçue.
Ce one-shot en trois chapitres est relativement court (une centaines de pages), mais assez intense.
Il retrace l'histoire de l'après bombe H qui a ravagé Hiroshima et surtout ses conséquences sur les civils et la population de la ville. J'ai beaucoup lu de romans, BD... sur la seconde guerre en Europe et aux USA, mais je crois que c'est la 1ère fois que je lis un récit au Japon, pays qui a été très meurtri également et qui en porte aujourd'hui encore les séquelles.
Comme je l'ai dit plus haut, il y a trois chapitres, qui sont indépendants et qui se situent à trois époques différentes, dont le 1er qui débute dans les 50's. Mention spéciale pour la 1ère partie qui m'a un peu plus touchée que les deux autres.
On voit que même avec le temps qui passe, la blessure est toujours là et le souvenir omniprésent (sans parler de la maladie pour les survivants, de la pauvreté...).
On découvre une jeune femme qui essaye de vivre sa vie, dans ce drôle de décor, un peu comme une renaissance. Hirano Minami est une Hibakusha, c'est à dire une personne victime de la bombe, qui a tué une partie de sa famille. Elle devient couturière et elle essaye d'égayer la vie de sa mère. On suit sa vie quotidienne, ses émois, et je crois que c'est cela, cette sorte de simplicité, qui fait la force de ce manga.
Le dessin et le style graphique sont particuliers, parfois très sombres. Les traits des personnages sont réalisés avec finesse et épurés, on discerne bien les expressions des visages. Je dirais presque que l'on ressent le côté fragile de certains personnages, c'est assez bluffant. Le tout avec pudeur, avec respect et sensibilité. Cela met également en avant le sujet qui est lourd.
On sent le vécu, le réel, et pour cause, l'auteure est elle même née à Hiroshima.
J'ai eu la chance de me rendre au Japon, et j'ai voulu voir le site du Dôme de Genbaku, qui fut le seul bâtiment à rester debout près du lieu où explosa la première bombe atomique, le 6 août 1945.
Aujourd'hui c'est un site classé à l'UNESCO, pour ne pas oublier la folie humaine, la guerre et ses ravages. C'est aussi un message de Paix, d'une certaine façon et surtout un devoir de mémoire.
Je ne peux que conseiller ce récit touchant, qui pour moi est un hymne à la vie.
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